[EP] Flanagan – O.K Girls and Simple Tastes

Un peu plus d’un an après un premier EP déjà fort remarqué, « Of Love and Misanthropy », Flanagan est de retour avec une fougue encore plus déjantée et rafraîchissante qu’auparavant. Nul doute possible : « O.K Girls and Simple Tastes » marque une étape supplémentaire dans les exactions incontrôlables de son géniteur, et personne ne s’en plaindra !

Tout d’abord, à la découverte du nouvel opus de l’auteur/compositeur bordelais Flanagan, une question nous vient à l’esprit : qui sont ces femmes dont les prénoms donnent leurs titres aux cinq pistes ici offertes ? Des amours de jeunesse ? Des regrets ? Des râteaux, peut-être ? En tout cas, une chose est sûre : à l’écoute de ce « O.K Girls and Simple Tastes » à la fois déluré et émouvant dans ses passages plus posés, il nous vient à l’idée que l’artiste ne fait pas que régler ses comptes ; il songe aux lendemains de fêtes, aux gueules de bois autant qu’aux chagrins d’amour, aux soirées qu’on commence seul pour les finir à deux, le tout dans une folie sonore où la pop et le rock se font du gringue sans se cacher. Et le pire, dans tout ça ? C’est qu’on fond sans pouvoir résister…

Et le déchaînement de commencer avec un « Stessie » en roue libre, dont le pont central est aussi imprévisible qu’audacieux et endiablé ; on n’est pas là pour rester assis, mais au contraire pour se laisser emporter dans un tourbillon dantesque et chargé d’ivresse. « Annie » se fait plus séducteur, comme ce moment suspendu pendant lequel le regard de la conquête d’un soir – ou d’une vie, c’est selon – pose enfin les yeux sur nous, les chants masculin et féminin s’unissant parfaitement en des questions/réponses malins et aguicheurs. Et, alors que la soirée avance, la confidence se fait plus mélancolique à travers « Louisiana » qui, sous ses atours indie rock, dissimule un final d’une beauté exceptionnelle, une montée en intensité aussi imprévisible que ravageuse. « Marina » est le slow tendre et doux, lorsque les lumières se tamisent et que l’on se retrouve en couple, corps contre corps, au milieu d’une piste de danse déserte. Avant d’atteindre le grand frisson grâce au diptyque final « Régine (Of Youth) », mêlant impulsions guitaristiques et transitions durant lesquelles le silence cède la place à une boucle synthétique et un harmonica qui sont les signes avant-coureur de l’ultime extase d’un disque aussi progressif qu’accueillant, où l’alcool coule à flots et la joie éthylique se fait tout sauf dangereuse. Le plaisir extrême dans toute sa splendeur, sans jamais sombrer dans la débauche.

On ne savait pas trop à quoi s’attendre de la part de Flanagan après son premier essai ; maintenant, on a bien compris que le projet était l’un de nos précieux camarades dans les moments de délire ou ceux, plus intimes, de solitude. Un réconfort humain qui nous prend par la main et nous pousse vers le lieu où tout se passe, où tout s’exprime dans une explosion sensorielle commune, où tous ne font plus qu’un. Alors qu’on se sent céder à la tentation sans pouvoir réagir, mais que cela ne nous dérange pas le moins du monde. Un EP qui fait autant sourire que pleurer ; de joie, cela va de soi !

crédit : Julien Dupeyron

« O.K Girls and Simple Tastes » de Flanagan est disponible depuis le 5 mars 2017.


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Raphaël Duprez

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