[LP] [Exclusivité] Erzatz – Méian

Avec un troisième album à la fois plus lumineux et introspectif que le précédent, Erzatz dévoile les multiples facettes de ses compositions si originales et personnelles ; une immersion totale dans un univers où chaleur et picotements se font sentir sur et sous la peau, pour un résultat totalement inédit et marquant.

La notion d’identité dans la musique aura rarement été aussi précise et affirmée que sur « Méian », troisième disque d’Erzatz, alias le compositeur japonais Takeshi Yoshimura et la productrice et chanteuse française Céline Frezza. En effet, lorsque l’on se laisse emporter par les sonorités et couleurs parfois brumeuses, souvent grises mais toujours justes de ces onze nouvelles compositions, la cohérence de l’ensemble frappe de plein fouet, quelque part entre folk extraterrestre et tentations sonores inédites, mais continuellement au service d’une œuvre d’art globale curieuse avant de devenir radicalement fascinante. Un disque aux mille charmes incandescents, mais murmuré à l’oreille pour mieux nous livrer ses confidences.

Que ce soit dans l’acoustique dépouillé aux accents électro discrets de « Along » ou dans les élans vocaux déchaînés de « Blow My Dream » et sa conclusion aussi rêveuse que frappante, le projet explore, malmène, cherche, fouille avant de laisser s’épanouir une collection de tableaux que l’on regarde attentivement, guettant ses moindres détails avec curiosité puis fascination. « Life is going on » frissonne et rampe le long de nos colonnes vertébrales, tandis que « Yougure », intime et profond, est une respiration bienvenue, une bulle d’air dans ce monde du silence et de la contemplation. Parfois expérimental dans ses intentions (« 10 mois », « Hakki ») mais ayant pour intention première, à chaque nouvelle mesure, de dérouter l’auditeur afin de mieux s’immiscer dans son âme et électriser ses cellules cérébrales, Erzatz nous porte en toute simplicité au milieu d’une constellation d’étoiles filantes et brillantes, de planètes sur le point d’imploser en une multitude de tonalités fascinantes et que l’on garde précieusement imprimées sur nos rétines et dans nos cœurs. Un objet intemporel, fruit d’un travail collectif poussé à son paroxysme, notamment dans la complicité vocale de Takeshi et Céline (aidés par le rap fulgurant de M. Sayyid sur l’incandescent « Don’t Make Me Hide » et la production magistrale et forçant le respect de Aku Fen) et la dévotion entière de chaque intervenant pour créer un monde hors du temps et de l’espace, aussi ouvert que clos et attractif. Passionnant et surréaliste.

« Méian » d’Erzatz, sortie le 3 février 2017 chez Jarring Effects.


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Raphaël Duprez

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