[Flash #7] The Shamblés, Atalefim, La Femme d’Argent, Girl, Girl et Daniel Knox

Recoin intarissable de découvertes musicales inespérées en tous genres, la plateforme Bandcamp reste pour nous, rédacteurs, une source d’inspiration constante pour nos chroniques et un véritable terrain de jeu où les projets synthwave les plus ambitieux côtoient les musiciens hardcore les plus ravagés de la planète. C’est donc une nouvelle fois un focus sur cinq disques, découverts exclusivement sur ce site, que nous vous invitons à découvrir cette semaine. Ils viennent des quatre coins du globe et s’ils ont retenu notre attention, reste à espérer qu’il en sera de même pour vos oreilles sensibles aux belles découvertes avec la sunshine pop des Néo-Zélandais de The Shamblés, le shoegaze de l’Isréalien Atalefim, l’indie pop sensuelle de La Femme d’Argent(ine), le teen pop délicieuse des Seattliens de Girl, Girl et le lyrisme grave du Chicagoan Daniel Knox.

The Shamblés

[LP] The Shamblés – Hungry Planet

18 décembre 2016 (autoproduit)

Originaires de Dunedin, paradis étudiant de la Nouvelle-Zélande, les membres de The Shamblés nous régalent d’un bonheur pétillant avec « Hungry Planet ». Concentré en riffs légers et sautillants que ne renieraient pas Two Door Cinema Club et emmené par le chant enthousiaste de Max Gunn, façon Patrick Stump (Fall Out Boy), ce premier album est une réussite indie pop sans temps mort. En mélangeant habilement l’idée d’une sunshine pop groovy à souhait à des instants partagés entre jazz, soul et funk, le résultat en est forcément savoureux et surtout très séduisant.


[LP] Atalefim – LP

18 décembre 2016 (autoproduit)

Véritable ovni électronique, le mystérieux projet israélien Atalefim, originaire de Tel-Aviv, sème au gré des vents contraires une musique angoissante et nerveuse au climat électronique à la fois intenable et captivant. Aux frontières nervurées du trip-hop, de l’ambient et du shoegaze, ce premier album, composé de bribes sonores remontant jusqu’en novembre 2015 ne laisse pas indifférent. Une œuvre instrumentale souterraine, qui sous le regard désassemblé de Frida Kahlo, prend vie et force à mesure que ses battements lourds envahissent le champ sonore. Un projet sidérant.


[EP] La Femme d’Argent – La Femme d’Argent

23 décembre 2016 (autoproduit)

Bien plus qu’un hommage au morceau d’ouverture culte du duo français Air sur « Moon Safari », La Femme d’Argent est ce projet indie pop sensuel venu tout droit de Buenos Aires qui vous fera succomber aux charmes d’une voix aux doux accents espagnols. Ensorcelé par la diablesse Agustina Vivo, le projet argentin insuffle dans ses délicates compositions un rythme torride et joueur, parachevant l’exercice de séduction comme un tango duel. Mêlant les influences locales et solaires à une fascinante sensibilité pour l’électronique, on ne peut que rester béat devant l’implacable prestation de cette brillante séductrice. De quoi nous donner envie de replonger dans l’étude approfondie de notre chère LV2 arrêtée après les études.


[EP] Girl, Girl – Generic Girl, Your Heroine

13 janvier 2016 (autoproduit)

Girl, Girl fait partie de ces groupes introuvables ailleurs que sur Bandcamp. Perle rare de l’indie ou simple victime d’un nom trop générique, telle n’est pas (tant) la question. On préférera s’attarder sur le premier album de ce groupe de Seattle, berceau du grunge qui voit aujourd’hui naître ce premier EP « Generic Girl, Your Heroine » ou quatre titres surf pop, légèrement garage et presque punk rock, emmené par une chanteuse à la voix douce aussi enthousiaste que tendrement bagarreuse. Associé aux collages d’Eugenia Loli, nul doute que la caution « girly » renforcée de ce séduisant projet saura rapidement trouver son public.


[LP] Daniel Knox – Daniel Knox

25 décembre 2016 (Carrot Top Records)

Sorti un 25 décembre, il avait comme un parfum de fêtes de fin d’année dans ce nouvel album du grand barbu chicagoan, Daniel Knox. Avec son timbre grave, au lyrisme dramatique au possible, évoquant le mariage censé des voix de Matt Berninger et Rob Goodwin, l’auteur américain porte avec corps et à coeur un album éponyme à la beauté lente et mystique. À l’instar de son portrait peint par Gregory Jacobsen, marqué par son regard frappant et triste, le visage prêt à tomber en sanglots, la musique de Daniel Knox est un éternel tire-larme, qui nous remue tout au fond de nos chairs. Une poésie minimaliste et délicate qui en dit beaucoup sur l’humain.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques