[Live] Las Kellies à l’Espace B

Peu calés que nous sommes (comme beaucoup) en rock argentin, nous sommes allés à l’Espace B pour découvrir Las Kellies, le girl-band garage de Buenos Aires le plus cool du moment. Le trio y est revenu jouer l’intégralité de son nouvel album “Friends And Lovers”, entre punk et psyché.

Las Kellies © Cédric Oberlin

Si 2016 a été marquée par quelques très bons disques de la scène garage espagnole, nous n’étions pas forcément au courant qu’il en était de même en Amérique latine. Jusqu’au moment où nous avons découvert Las Kellies, une formation indie-rock argentine qui tourne déjà depuis déjà 10 ans, bien avant les Hinds ou autres Mourn, et vient de signer un troisième album sur le label Angais Fire Records. Habituées des salles de concert parisiennes, les Sud-Américaines sont ainsi venues jouer une nouvelle fois à l’Espace B (elles ne savent elles-mêmes plus trop combien) le premier jour du mois, pour défendre «Friends & Lovers», disque aux contours punk et psyché. « C’est votre troisième performance dans cette salle », précise un habitué du lieu situé rue Barbanègre dans le 19e arrondissement parisien.

Accompagnées d’une nouvelle bassiste, les têtes pensantes du projet Cecilia Kelly (guitare/chant) et Silvina Costa (batterie/chant) font ainsi face à un public semble-t-il averti, fan d’un garage made in Buenos Aires. Dès la première note du morceau d’ouverture, « Make It Real », les premiers rangs se retrouvent immédiatement dans une transe dansante, bien aidée par les mélodies pop coulantes avec fluidités des cordes électriques des musiciennes. Jouant d’ambiances fuzz ou plus oniriques, Las Kellies enchaîne les douze titres de son dernier disque dopé aux harmonies vocales, à l’image du génial « I’m On Fire » ou les deux chanteuses se répondent sans cesse avec leurs voix perchées et à un accent latin assumé.

Le déroulement de l’album n’est interrompu que sur une cover d’ « I Never Loved Her » des Starfires, « un groupe un peu oublié », précisent les Argentines, du fait de son succès très éphémère dans les années 60. Parmi les sommets de la prestation, on retrouve « Summer Breeze », érigé en hymne psyché de nos dernières sorties à la plage cet été, «Hear It Loud» présenté par la formation comme « une chanson d’amour » ou encore « I Don’t Care » éclair punk qui fait écho aux Américaines de Chastity Belt.

Une fois le disque entièrement joué, le trio sourit de voir quelques admirateurs excités suants sur un petit dancefloor improvisé au-devant du groupe et prolonge le plaisir en s’attardant sur scène. L’occasion de caser quelques covers (dont une de ESG) ou de rouler des « r » sur un vieux titre hispanophone « Perro Rompebolas » extrait de son album éponyme sorti en 2011. Un ultime morceau idéal pour rappeler que le post-punk a aussi toute sa place en Amérique du Sud.

Crédit : Cédric Oberlin

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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens