[Live] Moose Blood au Pop-Up du Label

À mille lieues des programmations musicales parfois très engagées sur le papier, le quatuor rock emo anglais Moose Blood était la tête d’affiche de la soirée du 1er octobre dernier au Pop-Up du Label. Une suite de concerts sympathiques mais certainement trop convenus.

Moose Blood © Alice Tabernat
Moose Blood – crédit : Alice Tabernat

Chaque entrée dans le fabuleux monde du rock’n’roll passe aujourd’hui par quelques incontournables. Des groupes que l’on écoute adolescent. Généralement ces projets ne sont pas nos portes d’entrée, mais font plutôt office de vestibule ou de couloir. Ce sont des formations simples (qui a dit mainstream ?) qui séduisent le plus grand nombre. Certains dépassent ces premières aventures et poursuivent leur route en assumant moins ces premières rencontres quand d’autres, au contraire, séjournent à cette étape et l’explorent, comme on s’enfoncerait dans une forêt obscure et sans fin. Ces incontournables sont Green Day en tête, Nickelback, que l’on regrette fortement lorsque notre chemin se poursuit, Blink-182 ou encore Sum 41. Lorsque, par la suite, nous posons un regard sur ces groupes-vestibules, nous les trouvons ridicules et faussement révoltés. Nous faisons une overdose de bons sentiments creux, mais pourtant, nous ne pouvons les blâmer complètement tant nous trouvons quelques prétextes pour nous prouver à nous même qu’ils ne sont pas si mauvais : « ils possèdent tout de même une bonne technique », « ce refrain est quand même très émouvant » ou bien « rappelle-toi comme tu étais heureuse quand ce titre-ci était diffusée à la radio »… Par curiosité, nous nous penchons sur les nouvelles formations qui assument complètement cet héritage et nous nous retrouvons un samedi soir d’octobre au Pop-Up du Label.

Deux groupes précèdent la tête d’affiche de ce soir : un quatuor parisien d’abord, Atlas For Home, puis les Australiens de Luca Brasi. Le public accueille gentiment le premier, plus pop que punk… voire simplement pop tant aucune composition ne laisse entendre la moindre envie de rébellion. Nous nous agaçons quelque peu de cette erreur sur le papier qui n’en est pas une. Non, la musique d’Atlas For Home n’est pas punk, pop-rock peut-être, mais punk certainement pas. Ou bien un punk façon Sum 41, type classe moyenne américaine, propre, bref un punk aux antipodes du punk. Cependant le jeune quatuor nous est sympathique et son bel enthousiasme rend le set agréable.

Nous sommes par la suite entraînés par les Australiens de Luca Brasi, nommé ainsi en référence à l’homme de main du parrain. Un projet bien meilleur sur scène qu’en studio, loin de tout effet et plus agressif et qui s’éloigne finalement des clichés pop-rock tout comme celui qui va suivre.

Acclamés dès leur entrée en scène par une salle bondée connaissant chaque morceau sur le bout des doigts, les membres de Moose Blood offrent un concert sincère et joyeux. La foule transpire, pogote et crie. Un type retransmet le concert en direct par téléphone pour une amie, un autre ne cesse de sauter. Les bons sentiments dégagés par le quatuor de Canterbury nous font sourire et nous rangeons un instant notre cynisme afin d’apprécier ce rock emo qui ne nous veut aucun mal. Mais il faut le reconnaître, le concert n’est pas subversif, ni d’ailleurs la soirée. Le jeu est survolé, mais ce n’est pas profond ni ne prend pas aux tripes. Nous sourions, mais ne ressentons aucune vibration propre au rock. C’est sans doute pour cela que nous n’écoutons plus les groupes-vestibules qui, au-delà de leur image, ne sont pas subversifs et ne partagent finalement pas ce que nous aimons dans le rock pur.


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Alice Tabernat

Alice Tabernat

Étudiante passionnée par la création musicale et les beaux textes.