Originaire de Seattle, Tinfoil and Tape conjugue ses aspirations électroniques à un rock alternatif sur « Black Spells », un premier EP passionnant et haletant. L’avenir lui appartient déjà !
Dans la masse des sorties quotidiennes, il y a ces projets au potentiel certain, qui offrent bien plus qu’un simple rendez-vous avec l’auditeur tant ils nous laissent dès lors entrevoir une probable destinée. S’il arrive que certains d’entre eux n’aillent pas au bout de leur aventure, la faute à un manque d’ambitions personnelles ou de chance, d’autres, portés par la bienveillance de leur entourage et par certaines rencontres, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Tinfoil and Tape fait partie de ces groupes d’exception, au talent fracassant d’émoi, qui reconsidèrent les possibles entre le rock et l’électronique avec une ingéniosité et une sensibilité aussi mystique qu’inédite. Un an après un premier single, « Echo Talk » au déploiement électronique hanté, le quatuor américain nous plonge tête baissée au cœur d’un EP à l’atmosphère saisissante dont nous ne reviendrons pas les mêmes.
Le premier contact sur « Collider » tient du surnaturel, à l’instar de sa mystérieuse pochette. Les intrigants volutes électroniques parcourent tel un brouillard quasi impénétrable l’atmosphère d’un morceau aux dimensions sans cesse repoussées. Puisant au fond de lui ses émotions les plus vives, Gerald Sonessa porte avec autorité et puissance un titre à la splendeur noire dans ses refrains. Partagé entre la lutte et l’unisson, Tinfoil and Tape refuse la fuite pour concilier les textures électroniques à un rock alternatif dans une tornade de tumulte et de passion sur « Cut-out » et son époustouflant dernier couplet.
C’est ici que tout se joue, dans ce tourment magnifique qui habite et épouse admirablement chaque morceau. Alors que le fantomatique « Tidal Breathing » évoque un goût pour les épopées anxieuses de Radiohead voire de Steven Wilson, et laisse ses « déjà vu » transpercer la belle obscurité de l’EP de percées lumineuses, l’ultime « Kicking Clouds (Tertium Quid) » n’en finit plus de façonner la vision saisissante et exigeante de ces « Black Spells » offertes par Tinfoil and Tape. Dans ce dernier acte, les Américains assemblent, tel un puzzle, la richesse d’un jeu complexe où les tensions électroniques des claviers et machines ne font plus qu’un avec les ondes électriques des guitares et les implacables rythmiques de batterie.
« Black Spells » de Tinfoil and Tape est disponible depuis le 4 juin 2016.
Retrouvez Tinfoil and Tape sur :
Site officiel – Facebook – Twitter – Bandcamp – Soundcloud
