[EP] Seabreeze Diner – For Use With Care

Seabreeze Diner nous caresse dans le sens du poil avec un EP aussi touchant que réjouissant, délicat mélange entre un rock nostalgique et de joyeux élans spontanés.

Seabreeze Diner - For Use With Care

Seabreeze Diner, si cela ne vous dit pas déjà quelque chose, vous enivrera bientôt de ses douces mélodies indie rock. Ces quatre jeunes faons, tout droit sortis de leur Caroline du Nord, se sont donné le mot pour nous inonder d’amour et d’une nostalgie dévoratrice. On ouvre avec eux des yeux émerveillés face au plaisir de la découverte, que le sort n’accorde pourtant, d’habitude, qu’aux non-initiés. Avec ce bel EP, « For Use With Care », Seabreeze Diner nous offre le plaisir, par ses influences claires, d’un plongeon franc dans les jeux de guitare enjoués des Libertines et des Babyshambles, des inflexions de voix à la Alex Turner, des engouements rafraîchissants à la Vampire Weekend… Incroyable et magnifique gâteau à étages dont on se délecte sans culpabilité, et qui ne manquera pas de colorer notre discographie de ses zébrures badines.

Les premières notes d’« Anna Belle » ne manqueront pas de vous rappeler les petites joies de Vampire Weekend. Le ton est donné pop, jamais sucré et toujours compensé par la voix toujours profonde de Kevin Murphy et par les jeux de guitare qui finissent immanquablement par tendre vers des choix plus rock. Une pop qui ne s’assumerait pas ? Ô jamais ! Les fondements sont rock, de ce rock un peu doux qui nous berce sans nous brusquer, de ce rock que l’on écoute quand on tombe en amour. Car romantique, l’EP n’oublie jamais de l’être. Écouter « Arkansas », c’est se retrouver face à ses amours estivaux, à leur sentiment d’incomplétude et à leur nécessaire nostalgie. Un morceau qui fend le cœur de ses cordes, et qui le répare un peu, aussi…

Un romantisme que Seabreeze Diner ne manque pas de mélanger à une dose de spontanéité joyeuse pour échapper à une gravité pesante. Avec « Above Ground » et « Wasted Summers », la nonchalance bienveillante que l’on chérissait déjà chez les Babyshambles et les Libertines se rappelle doucement à nous. Le rythme est parfait, les refrains mesurés et les moments de pause parfaitement choisis avec de délicats solos de guitare. Toujours plus légers que prévu, les pas du groupe ne laissent jamais de marques brutales. Leur force est subtile, toujours, et se dévoile tranquillement sur un morceau comme « Hold My Own », qui nous replonge dans nos disques d’adolescents en convoquant les chevelures touffues des Kooks. Et l’on décèlerait presque, à la fin de « Wasted Summers », quelques vestiges de la country douce qui unissant Johnny Cash et Bob Dylan… De la délicatesse donc, encore et toujours de la délicatesse au cœur de ce nouvel EP qui concentre en cinq morceaux les atours magnifiques d’un rock enlevé et savamment saupoudré d’influences revenues à point.

crédit : Emily Wilson
crédit : Emily Wilson

« For Use With Care » touche au cœur, par son romantisme poudré, ses influences nostalgiques, son rock joyeux, et, surtout, par la chaleur subtile qu’il diffuse progressivement en nous : Seabreeze Diner est définitivement un groupe à suivre, bouleversant par la maîtrise émotionnelle dont ses orchestrations font subrepticement l’étalage.

« For Use With Care » de Seabreez Diner est disponible depuis le 10 juin 2016.


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Julie Albesa

Étudiante en Lettres et mélomane invertébrée, je me démembre en sirotant des cocktails de mélodies éthérées, riffs échaudés et cotonnades étoffées