[Clip] [Exclusivité] 2024 – La Chimère

Angers, terre de musique trop méconnue ? Ce n’est pas le groupe 2024 qui nous fera dire le contraire. Après un album remarqué chez les Parisiens de La Souterraine, revoilà les mélodies secrètes et irréelles de ce quatuor, à travers un double single où la pop s’égare du côté de l’indie, du psychédélisme et de l’amour. En exclusivité, le groupe angevin nous offre le clip de « La Chimère » ; un assemblage érotique de spirales hypnotiques et de corps féminins langoureux, pour le plaisir des sens !

2024 - EP juin 2016

Complètement autoproduit, il semble que les membres de 2024 aient voulu se faire plaisir, en se délestant de quelques magies pour combler les oreilles de leur public. Deux titres et rien de plus derrière ce petit opus sans titre et sans prétention, simplement baptisé « EP Juin 2016 », dans lequel se dégage à merveille un dandysme pop très actuel aux volutes psychédéliques sobrement planantes.

« La Chimère » s’élance à corps perdu sur les vagues à l’âme d’une pop enjouée savamment dosée. 2024 arrive à maintenir un équilibre entre les sensations et les émotions, au service d’une alchimie entre les rythmes et les harmonies. Les guitares et les claviers entrelacent leur légèreté et leur rêverie sur une batterie mid-tempo tout en efficacité. Le texte assez littéraire alterne entre un parler hypnotique et un chant langoureux façon The Limiñanas, sans jamais alourdir la mélodie où chaque mot a son poids parfaitement équilibré dans la structure sonore. Côté visuel, des spirales hypnotiques couvrent une série d’images en noir et blanc où défilent des femmes à moitié nues, captivant les sens par leur effeuillage rétro tout en finesse. Le chant se mêle à ce flux érotique, distillant une atmosphère lancinante et poétique de haute volée.

L’écoute se prolonge avec « La Fièvre », deuxième single qui réitère cette osmose entre récit parlé et chant, sur une pop orchestrale aux accents baroques, louant les précipices rodant autour du plaisir. À nouveau, les instruments forment une spirale autour de laquelle ondulent les paroles. Ni l’un ni l’autre ne s’entrave, afin d’accoucher d’un EP dont nous regretterons forcément la concision ; un peu moins de huit minutes. Condensé bien maigre que nous aurions aimé voir accompagner d’un troisième titre, ô impatients que nous sommes. C’est beau, c’est frais, léché, jamais niais et en français dans le texte, chose encore trop rare dans la pop actuelle, mais qui, heureusement, recommence à prospérer dans les plus beaux dessous de la musique actuelle. Sans pour autant être chauvin, avouons notre attirance pour les contours sveltes et frivoles d’une langue ciselée dans l’ivoire, comme celle que pratique 2024 avec brio.

« La Chimère » de 2024 est disponible depuis le 8 juin 2016.


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Etienne Poiarez

Étudiant en master d’information-communication à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Éternel adepte de Massive Attack et passionné de cinéma, d'arts plastiques et de sorties culturelles.