[LP] [Exclusivité] Driftwood Pyre – Driftwood Pyre

Un concentré de blues rock franc du collier et immédiatement immersif. Bref, un disque qui retourne les sens et donne chaud, avec un potentiel énorme et un cœur gros comme ça !

Driftwood Pyre - Driftwood Pyre

Souvent, le bon vieux rock rétro nous manque cruellement. Ce besoin de soudaineté et d’énergie virevoltante, qui traverse le corps et provoque une cruelle mais bienfaisante addiction dans les oreilles et les esprits. Une force vibrante qui ne cesse de nous dépasser avant de nous plonger dans des douceurs de cuir et de sueur. Préparez-vous ainsi à traverser, grâce aux Américains de Driftwood Pyre, des plaines où la lumière des saloons invite l’auditeur dans des lieux obscurs, là où la bagarre n’est jamais loin et où le whisky coule à flot. Même si on se sent en totale sécurité dans ces larsens, ces coups de griffes et cette moiteur constante qui nous prend aux tripes pour ne plus nous libérer. Un disque excitant, et bien plus encore.

La transpiration descend le long de nos colonnes vertébrales, provoquée par ces guitares graves et puissantes (Man On A Wire, Comatose), tranchantes comme des couteaux affûtés et perçants; sans charger sa musique d’arrangements inutiles mais, au contraire, en allant droit au but, faisant fi des fioritures pour ne donner qu’un plaisir immédiat et pénétrant. Les mantras blues rock dépassent les espérances et nous immergent dans des flots bienfaisants et hypnotiques (l’incroyable « Take Me To Your God »), furieusement obsessionnels (le solo transcendant de « Karmaceutical ») ou captant l’attention en nous ramenant vers la fin des années 60 et ses monuments psychédéliques (MAD). Le groupe de Minneapolis sait où il va et nous emmène avec lui, comme une invitation au dépassement de soi et au souvenir d’une époque qui ne s’encombrait d’aucune mauvaise idée de production pour aller droit à l’essentiel. Et autant l’admettre tout de suite : tout cela fait un bien fou et nous réconcilie avec un genre actuellement en déliquescence. Du plaisir à l’état brut et terriblement attachant.

Sans jamais oublier d’où il vient, le quintet n’omet aucun moment de délivrance mélodique puissante et dévastatrice (The Day Nico Died) avant de nous étreindre avec tendresse dans ses bras charbonneux ; un « hug » dans lequel la condensation côtoie les effluves vaporeux de parfums interdits (l’explosion soudaine de « Great High Line Heist »). En onze titre, Driftwood Pyre éclate les frontières du rock et du psyché, offrant des chansons accrocheuses et sublimes, libres et profondes, comme il est rare d’en découvrir actuellement. Si le bonheur doit venir d’une source intarissable, c’est bien dans cette rivière de guitares crochues et de mélodies vocales suspendues qu’il faudra le chercher ; et on ne doit pas perdre de temps, l’urgence est de tous les instants quand on se plaît à divaguer au fil de telles cascades harmoniques. Tant et si bien qu’il nous en faut toujours plus, au vu des effets secondaires puissants que cette musique nous inspire. Retenez votre souffle : il sera bientôt coupé.

Driftwood Pyre

Driftwood Pyre, en plus d’être généreux, est captivant et direct ; des pistes pénétrantes qu’il ne faut surtout pas manquer !

« Driftwood Pyre » de Driftwood Pyre, disponible le 6 novembre 2015 chez EXAG’ Records.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.