« Burning Pattern Etiquette » ou les ravages du noise sur notre organisme. Tank et rouleau compresseur à la fois, le trio liégeois ne fait pas dans la dentelle pour nous asséner son rock radical et tortionnaire, à la tension extrême.
Disque (op)pressant dont la nervosité et la rage ont de quoi faire perdre la sérénité et la tête à quiconque ose en tenter l’écoute, le second album de The K. laissera sur le bord de la route bon nombre de prétendants à cet acte, pas assez forts pour tenir bon face à quarante minutes de violence verbale et sonore.
Moins expéditif que son prédécesseur « My Flesh Reveals Millions of Souls », la nouvelle production ralentit la cadence pour mieux imposer son fracas des cordes et ses à-coups répétés, autant d’appuis de poids pour le chant possédé et terrible de Sébastien von Landau.
Si « Intrusive Behavior » reste, dans ses grandes lignes, aux abords du mélodique, le grunge de « Flatter Me (Caress Me Too) », aussi pervers que dévasté finira d’en révulser quelques uns. À travers « Burning Pattern Etiquette », The K. impose une direction artistique impitoyable, à la dure et sélective, qui ne laisse pas le moindre répit aux plus faibles. Souvent enragé, parfois malsain, le trio belge nous jette à la figure son rock corrosif et désolé, qui inspire autant la fascination que la réjection.
Le chant criard de Sébastien von Landau aussi ravageur que les riffs assénés par sa guitare, se verra parfaitement assisté dans sa (lourde) tâche par ses francs compères ; Geoffrey Mornard, impitoyable à la basse et Sigfried Burroughs, éradicateur de toute trace de vie derrière les fûts.
Moment le plus expéditif, et certainement le plus punk du lot, « Priggish » nous réservera le titre le plus facile d’accès d’un album à ne pas mettre entre toutes les mains. The K. est décidément un cas très particulier !
« Burning Pattern Etiquette » de The K. est disponible depuis le 2 octobre 2015 chez JauneOrange / Africantape.
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