Mercredi 16 septembre, il n’y avait pas à choisir, la seule soirée proposée dans le cadre d’ « Autour de Levitation », se passait au Joker’s Pub en présence des Brestois Bantam Lyons et des Parisiens Iñigo Montoya!. Deux groupes montants de la scène rock française. Récit.
Levitation France, c’est donc également un off. Depuis trois ans déjà, le festival angevino-texan s’étend sur plusieurs jours avant et après son édition pour proposer de nombreux concerts sur Angers et aux alentours : le T’es Rock Coco et le Joker’s Pub pour les cafés-concerts, le bar du Quai, le Héron Café et les Boissons Rouges (Segré) pour les bars, ou encore Home Wax, magasin de vinyles et Fishbrain, atelier de sérigraphie local.
Retour au Joker’s Pub. Entre retenue et ravages, Bantam Lyons ouvre la soirée. Il y a quelque chose de très maritime dans la musique des quatre Nantais d’adoption ; et Loïc Le Cam, chanteur et guitariste, ne cache pas, gravé à même sa peau, son attachement vital à la ville qui l’a vu naître et grandir : Brest. C’est d’ailleurs son chant qui berce, qui caresse puis qui déchire les cordes, et s’agrémente de la batterie comme une mer sous les effets des courants et de vives bourrasques. Brillant de solennité, Bantam Lyons dessine une musique tourmentée et revigorante à la fois, fruit d’une passion transie que les enjeux viennent libérer et porter, échappant aux ombres planantes pour percer dans la lumière. Sur scène, le jeu est sûr, maîtrisé et fougueux et se complète d’une présence mue en évidence, transpirant d’une passion sincère et d’un vécu transcendé.
« Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest » s’exclamait un célèbre capitaine. C’est de ce frisson dont se chauffe la musique de Bantam Lyons : de cette colère contenue puis libérée, que nul ne peut étouffer.
À un mois de la sortie de son nouvel EP, le quatuor rock breton a remué l’âme des spectateurs comme un ballet incessant d’émotions contrariées, qui troublent et passionnent. Remarquable et prometteur.
Le changement d’univers est radical avec Iñigo Montoya!. La tribu parisienne, montée sur ressorts, maraboute le public, emporté par de drôles de machines infernales et la présence surnaturelle de Pierre Plantin, micro au poing, au phrasé malicieux et impertinent et à la gestuelle habitée.
Entre invocations à l’unisson et textes fantaisistes et surprenants, le projet s’acclimate des rythmiques distribuées conjointement par les machines et autres drum kits électroniques, et de la batterie folle de Louis Delorme. Lointain cousin de Frànçois and the Atlas Mountains, aux frontières de la transe et de l’étrange, Iñigo Montoya! libère et distribue ses chansons possédées et possessives, servies par une instrumentation épousant la riche musique africaine et les esprits de la nuit et de la forêt. Iñigo Montoya! est une (vraie) curiosité !
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