[Live] Terres du Son 2015, jour 1

Plus de trente degrés au compteur, soleil de plomb sur le festival ; la 11e édition de Terres du Son s’annonce très chaude. Armées de nos bouteilles d’eau et de nos appareils photo, premier tour du propriétaire avant le lâcher de festivaliers sur le Domaine de Candé qui, durant trois jours, sera notre terrain de jeu et de découvertes.

Récit par Charlène Biju et Pauline Lavidale.

Jabberwocky - crédit : Pauline Lavidale
Jabberwocky – crédit : Pauline Lavidale

Alors que les festivaliers investissent peu à peu les lieux, les membres de The Moonfingers, chemises à carreaux boutonnées sur le torse, ouvrent les réjouissances. Ils libèrent dans les airs les premières notes du week-end sous une chaleur assommante. Tantôt folk, tantôt rock, les mélodies du groupe oscillent entre ballades légères et rythmes plus vifs. Devant un public peu nombreux et dans une ambiance encore intime, presque familiale, les quatre garçons dans le vent n’hésitent pas à entonner à l’unisson une chanson d’amour et à dévoiler leur sensibilité.

Sous le ChapitO, l’ambiance se réchauffe avec Maya Kamaty, qui nous emmène à travers sa Réunion natale. Au son de sa voix résonne le Maloya, blues des esclaves planteurs de canne à sucre, aussi bien que des chants modernes à consonance folk. Qu’elle joue de la guitare ou du kayamb, Maya Kamaty sait faire danser son public. Avec sa bonne humeur communicative, le ChapitO s’est transformé en île paradisiaque.

Retour sous le soleil de plomb. Connus pour leur tube « Photomaton », les trois enfants du pays étaient attendus par un public jeune, enthousiaste et impatient. Et ils ne seront pas déçus, car les sons de Jabberwocky sont pénétrants et les voix féminines qu’ils mixent avec brio envoûtent les oreilles. Tels des dompteurs de sirènes, en apportant leur vent de fraîcheur, ils ont su faire oublier à une foule charmée que le soleil tapait encore un peu trop fort.

Et puis c’est l’explosion. Izia entre en scène, déchaînée comme à son habitude, et met le feu aux poudres. Jamais dans la retenue, la chanteuse sauvage à la crinière brune ne fait pas les choses à moitié. Même à bout de souffle, Izia Higelin se nourrit de l’énergie du public pour lui offrir un show détonnant. Bien qu’elle monte sur les planches avec « La Vague », son nouveau titre résolument plus appliqué que les précédents, elle a de la fougue à revendre. On le voit, on le sent ; la chanteuse vit et respire la scène.

La bonne surprise de la journée se nomme Asa. La Nigériane, révélée par son hit « Fire On The Mountain » et que l’on aurait crue calme, a su envoûter un public curieux. Sur des rythmes folk ou plus groovy, la douce interprète partage sa bonne humeur et sa joie de vivre. Sa voix chaleureuse captive les spectateurs de tous horizons. Pour sa première venue à Terres du Son, Asa a pris plaisir à charmer les festivaliers avec son sourire complice et ses pas de danse qui rappellent l’Afrique. La chanteuse se souviendra sûrement de ce beau moment d’échange, et nous aussi !

Alors que la nuit tombe sur la prairie, l’énigmatique duo The Dø prend possession de la scène centrale. Pour son deuxième passage sur ce festival, les spectateurs étaient au rendez-vous et se sont laissés envoûter par la voix suave d’Olivia Merilahti. Malgré la fraîcheur de la soirée, The Dø, entouré de musiciens, continue de faire grimper la température avec des sons électrisants et futuristes.

Et voici l’arrivée des papas funky de ce premier jour. The Herbaliser, composé de sept musiciens et qui avait déjà enflammé le festival en 2009, revient faire résonner ses rythmes de jazz endiablés sur le Domaine. Que ce soient les cuivres, les percussions, le clavier ou la guitare, tous sont les témoins d’une carrière solide qui ne leur a pas enlevé le goût de la scène. Et c’est complété du DJ Ollie Teeba qu’ils démontrent leur modernité, donnant un souffle nouveau au jazz. Le duo tourangeau Chill Bump s’est également invité à la fête, histoire d’attiser encore plus l’audience avec son flow fulgurant.

Dans un autre registre, les jeunes Kid Wise électrisent le ChapitO avec leur musique pop rafraîchissante. Le public, tout aussi jeune, est conquis par ces petits prodiges. Même les bénévoles s’y étaient donnés rendez-vous.

Tout le monde les attendait. Les 3 DJs de Chinese Man sont venus entourés de cuivres et de percussions pour amener la soirée à son apogée. Le collectif indépendant, toujours très demandeur et ouvert aux collaborations, avait également invité deux rappeurs pour donner encore plus de vie à ce spectacle sonore et visuel. En effet, sur scène, quatre grands écrans délivrent des vidéos et des images en direct du show. Ça danse, ça saute, ça crie même quand les rappeurs entonnent « Don’t scream » pour le plus grand bonheur d’une foule loin d’être touchée par la fatigue.

Au même moment, sur le scène reculée de Propul’son et devant un public moins nombreux, Holding Sand délivre tout autant d’énergie. Les cinq membres se donnent à leur public malgré l’heure tardive : la voix éraillée de Clément Horvath résonne dans l’air désormais frais de la prairie. Rythmes soutenus, basse sonnante, guitare hurlante ; le groupe maîtrise la scène et envoie des titres toujours plus percutants, même s’il sait faire place à des chansons plus atmosphériques, et fera même monter un trompettiste avec eux en fin de set.

C’est les jambes lourdes, au rythme de Don Rimini, remplaçant de dernière minute de Boris Brejcha, que nous nous dirigeons vers notre tente. Cette première journée haute en température, tant dans l’air que sur scène, promet déjà à son auditoire un week-end haut en couleur.


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