[Live] Hellfest 2015, jour 3

Premier circle-pit dès 10h30 en ce dernier jour du Hellfest 2015 ! Les fans d’Iron Reagan s’éclatent au son d’un thrash décomplexé et jouissif rappelant l’âge d’or des années 80. Tout comme le public, les thrashers semblent avoir sacrifié quelques heures de sommeil, mais n’en jouent pas moins vite et fort.

Iron Reagan © Immortalizr

Urgence, tel est le mot d’ordre. Pour preuve, le batteur nous annonce en cours de set que le groupe va désormais jouer « 1966 morceaux à la suite ». Ce sera finalement six bombes qui seront lancées dans la fosse… en moins de 5 minutes ! Ça continue ensuite à ruer dans les brancards de toutes parts. La reprise de « Skull full Of Maggots » (Cannibal Corpse, présent le jour même) n’arrange rien. Tony Foresta, chanteur, clôt nonchalamment cette demi-heure menée à fond de train par une roue façon « Piste aux Étoiles ». Tout le monde est en forme et ravi à l’issue de cette expérience matinale qu’on n’oubliera pas de sitôt.

Aussitôt après, Lost Society prend place et c’est alors un thrash rageur et gonflé à la testostérone qu’on nous sert. Excellente découverte. On s’empressera d’écouter si la formule est aussi efficace dans ses albums.

Malgré le soleil, des nuages noirs surplombent la Warzone lors du concert de Code Orange. La tension est palpable sur scène où les coups de pilon alternent avec les vociférations. Oscillant entre hardcore et doom, le set est hargneux, sec et l’on imagine un paysage désolé après l’Apocalypse. C’est d’autant plus troublant que les membres de Code Orange n’ont pas 25 ans. L’inspiration est impressionnante et les transitions instrumentales lugubres entre les morceaux ajoutent au sentiment d’inconfort parcourant le public.

L’atmosphère est tout aussi pesante avec l’arrivée de Russian Circles accueillis sous les vivas d’une Valley comble. Avec la saisissante impression d’avancer dans la tempête, on reprend, à de rares instants, notre respiration avant d’être projeté à nouveau au son de compositions lourdes et assourdissantes.

Gloire au nu-metal pendant le concert des vétérans de Snot dont la trajectoire a été brisée en plein vol en 1998 suite au décès de leur chanteur. S’en sont suivis des années de flottement avant que le groupe ne se stabilise. Sur scène, le groupe fait preuve d’une grande cohésion et le plaisir à jouer les titres de leur unique album (« Get Some », 1997) est communicatif. Les classiques envoient tout le monde en l’air, la poussière vole. Et ce n’est pas fini. Hommage au speed metal et montée très nette du mercure avec la reprise du « Hit The Lights » des Four Horsemen. Cette rencontre entre metal, punk et groove est explosive !

Prestation enfiévrée des allumés de Weedeater. On se prend dans les dents un sludge des plus crasseux. L’expérience est éprouvante et fascinante. On reste scotché sur ces trois gonzes à l’allure de véritables rednecks suant, gueulant et tabassant guitares et fûts.

On gardera comme dernière image du Hellfest 2015 l’immense foule débordant massivement de la Temple lors du concert de Alestorm. Un coup d’œil et l’on croit halluciner. Une cohue pas croyable, un chanteur-sosie de Jack Sparrow le synthé en bandoulière et des hymnes repris comme un seul homme par le public. Le « pirate metal » (on apprend alors que ça existe !) fait mouche et la ferveur dans les rangs est vraiment impressionnante. Pas forcément convaincu sur le papier, on l’est davantage en live.

On quitte le site sous le choc de toutes les émotions ressenties durant ce week-end hors-norme. Près de quarante concerts au compteur, des émotions à la tonne, des découvertes ahurissantes… Chapeau bas à l’équipe du Hellfest qui a décidément fait très fort et à tous les bénévoles ! Des milliers de festivaliers ne pensent désormais qu’à une chose : la 11e édition !


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Olivier Roussel

Olivier Roussel

Accro à toutes les musiques. Son credo : s’autoriser toutes les contradictions en la matière.