Album téméraire et infatigable, « Summer Memories », la troisième salve long format envoyée par le quintet aiglon Bow Low, n’a qu’une seule destinée : celle de faire inlassablement danser.
Avec ses compositions solaires et lovées, ses percussions endiablées et chaleureuses, ses mélodies immédiatement et irrémédiablement accrocheuses et son chant qui emprunte autant à la fantaisie d’un David Byrne qu’à Damon Albarn, les bonnes surprises s’enchaînent dans la joie (souvent) et l’allégresse (constamment). Comme avec un sac de confiseries, on se goinfre de ces mélodies estivales, qui donnent beaucoup d’amour et reçoivent en retour toute notre attention, sinon notre admiration.
Comment résister à ce tube en puissance qu’est « Kabuki Dance » ? Trois minutes vingt délurées et montées sur ressort, évoquant l’ivresse douce autant que la langueur d’un Baxter Dury tout déboussolé, mais ô combien attachant. Quant à son refrain innocent, il est imparable d’audace et d’efficacité !
« Summer Memories » est un album caméléon dont chaque piste provoque son changement d’univers. On se retrouve ainsi capitaine d’un grand voilier sur « Love Is Chemical », pour prendre la route de notre île perdue et ses charmantes hôtesses, cavalier dans les plaines de la pop culture sur « Plastic Tangerine ».
C’est alors qu’ « Infinite Spring » nous abandonne à nos rêvasseries quotidiennes, avant le fabuleux « Artemis », réveil du psychédélisme éloquent des Doors sous la chaleur des Tropiques, suivi d’un « Happy Hunting Undergrounds » dans une veine sensiblement proche.
Plus emporté, plus fougueux, « Out Of The Blue » quitte peu à peu les pas du psyché pour libérer avec une certaine hargne ses pulsions enfouies, et poursuit sa route sur les sentiers non moins rassurants de « San Petrus » et ses courbes prononcées et mouvementées. On n’a décidément pas fini d’être (agréablement) surpris par les tournures du projet !
Du psyché tropical de « Mesmerizing Highways » en ouverture au très plaisant et entraînant de légèreté « Beelzebub » en mot et mélodie d’adieu, on ne décroche pas un instant de ce disque qui a tout pour lui : l’audace, la variété et le tempérament pour que tout ce monde magique prenne vie.
Bow Low nous botte décidément avec son nouveau disque, preuve de la maturité du projet et de sa nécessité de ne pas s’enfermer dans un seul univers, mais bien de chercher, au contraire, à aérer au maximum ses compositions pour leur offrir toute l’ampleur qu’elles méritent.
« Summer Memories » de Bow Low est disponible depuis le 4 mai 2015 chez TFT Label.
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