[Live] Circa Waves à la Flèche d’Or

Déjà habitué des petites salles parisiennes, le groupe britannique Circa Waves est revenu à la Flèche d’Or à Paris à l’occasion de la sortie de son premier album. Fidèle à son style indie pop, il a lancé une nouvelle tempête de guitares, bien accompagné par Tazieff et Sundara Karma en premières parties.

Circa Waves © Mauro Melis

Un groupe qui existe depuis à peine deux ans, un premier album (Young Chasers) tout juste sorti… L’histoire de Circa Waves ne semble pas encore tenir à grand-chose ; et pourtant, ils viennent de réaliser leur cinquième concert à Paris. Oui, déjà ! L’International, le Truskel, le Café de la Danse, la Boule Noire puis enfin la Flèche d’Or ont vu débouler la quatuor de Liverpool, qui manie une pop pleine de vivacité à grands coups de guitares affûtées. Et c’est sans compter leur passage aux Eurockéennes de Belfort et à Toulon (en attendant ceux prévus au Main Square et au Musilac cet été).

Pourtant, ce mardi soir vers 22h, dans la jolie salle du 20e arrondissement de la capitale, quand les quatre Anglais montent sur scène, beaucoup de choses ont changé. D’abord parce que, désormais, ils ont un premier disque dans les bacs qu’ils doivent défendre dans des tournées toujours plus importantes. Ensuite, parce qu’ils tentent de sortir discrètement d’une première « crise » dans le groupe : le batteur Sian Plummer a effectivement plié bagages en début d’année. On ne sait pas vraiment pourquoi. À vrai dire, il a fallu attendre de les retrouver en concert au début de l’année pour s’en rendre compte par soi-même, puisque le groupe n’a jamais vraiment communiqué sur le sujet.

Mais peu importe. Sur le fond, Circa Waves fait toujours du Circa Waves : un rock’n’roll simple, court, efficace et énergique. Une heure à expédier des mélodies pop imparables, sans temps mort, sans même une petite ballade pour respirer.  A défaut d’être original, c’est direct. Au mieux, on vit cela comme quelque chose d’épique ; au pire, on dira que c’est anecdotique. Dans tous les cas ; difficile de rester sur sa faim, quand se succèdent « Fossils », « Get Away », « So Long », « Good For Me », « T-Shirt Weather », « Stuck In My Teeth »… Autant de titres que de tubes potentiels nés de la plume de Kieran Shudall. Le chanteur et guitariste  a pratiquement tout écrit seul pendant des années avant de recruter Sam Rourke (basse) et Joe Falconer (guitare) pour jouer toutes ces chansons.

Colin Jones est le chaînon manquant d’une recette qui a déjà fait son heure (difficile de ne pas penser à The Vaccines) mais dont le succès n’est plus à démontrer. Surtout auprès du grand nombre de jeunes adolescentes présentes pour ce concert et pas étrangères à une bonne ambiance en y apportant un grain d’hystérie. Un public pas si habituel que ça pour Circa Waves, mais qui semble de plus en plus être attiré par le quatuor. Après tout, ils sont beaux, ils sont jeunes et ils sont anglais. Avec son tee-shirt Mickey Mouse, Kieran Shudall aime d’ailleurs rappeler que son groupe apprécie de ne pas se prendre du tout au sérieux. Sur scène ; ils viennent tout autant (sinon plus) s’éclater que le public. On a l’impression de faire face à quatre jeunes un peu (comprenez : beaucoup) blagueurs mais très attachants, qui manient l’insolence et le second degré avec un charme anglais donnant juste envie de sourire et de déconner entre amis. Pourtant peu bavard sur scène, Kieran prend ainsi le temps de demander : « Qui a acheté notre album ? ». Mais, alors que seuls les fans proches de la scène s’agitent, il s’étonne : « Et les autres, vous attendez quoi ? ».

La soirée avait débuté avec Tazieff, un autre quatuor, français cette fois-ci, venu présenter son premier album « By The Kingdom » ; un rock noir aux influences cold-wave. Un peu trop sombre pour une soirée qui se voulait pop et dansante.

Le groupe britannique Sundara Karma, qui lui a succédé, était sûrement plus ancré dans cette ambiance. Cette formation originaire de Reading suit partout celle de Liverpool dans sa tournée européenne et s’avère être la vraie surprise de la soirée.

Sundara Karma par Mauro Melis

Quatre jeunes (encore et toujours) surfant sur la vague pop indie-rétro-cool à la mode (Peace, Swim Deep), autant pour le style musical que vestimentaire, et qui viennent de sortir un premier EP très intéressant.


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Merci à Mauro Melis pour les photos.
Galerie complète du concert de Circa Waves sur Sound Of Violence.

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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens