[Singles] [Exclusivité] Julien Marchal – VII & XII

Avant la sortie son premier album « Insight », Julien Marchal nous offre deux pistes exclusives, généreuses et minutieuses, à l’image de son piano.

crédit : David Bross
crédit : David Bross

Par caméras interposées, lors d’un moment de réclusion dominicale, nous nous sommes questionnés sur l’univers. Pas sur les étoiles et les planètes qui le composent ; mais sur les êtres qui l’ont dessiné. Nous avons parlé de beaucoup de choses, beaucoup trop. Trêve philosophique, puis nous avons quitté notre écran en pensant ce à quoi nous nous étions retrouvés : la musique.

Julien Marchal - Insight

Julien Marchal m’a affirmé haut et fort qu’il ne lâchera rien. Il m’a aussi dit qu’il restera pieds serrés dans ses pompes, sans prendre celles du voisin, moelleuses et confortables. Il m’a ensuite proposé quelques pistes de son répertoire. Treize chiffres romains, sortis sur le tas, étalés sur des pensées de jour et des jeux de mains. Pas de vilains, juste de mains. Et pour ensuite rendre hommage à cet exercice, j’ai choisis de divulguer deux chiffres avant la floraison. VII et XII, comme le sept et le douze, sévère et doux. La patte de Hubert Griffe a fait le reste, cette patte claire et sombre, poreuse et légère. Une patte qui en dit long.

Julien Marchal - VII

« VII est construite sur une alternance constante entre main droite et main gauche, du début à la fin, sans s’arrêter. Dans cette couche sonore très cotonneuse, j’ai voulu faire ressortir une mélodie qui perce rapidement et sans agressivité cette masse. Si on devait l’imager, chose que je n’aime pas faire car cela influence l’auditeur dans sa lecture, je l’assimilerais au bruit que feraient des petites gouttes de pluie sur une vitre. »


Julien Marchal - XII

« Pour le titre XII, je me suis retrouvé dans la même problématique : celle de l’alternance, mais cette fois-ci plus dans une idée de flot sonore, comme si les notes se retrouvaient dans le lit d’une rivière. Comme pour la quasi totalité des morceaux de l’album, j’ai développé ce morceau comme un exercice. Qui dit exercice dit barrières. J’ai usé d’accords que je n’utilise pas habituellement, pour ainsi lier la difficulté à la nouveauté. Lorsqu’ils sont plaqués et non joués note à note (arpégés, comme on dit), ces accords sonnent assez « kitsch », très eighties. En plus du défi personnel, je trouvais le concept assez original. Je voulais aussi montrer que la rapidité est un leurre. Je veux dire par là qu’un jeu rapide n’est pas obligatoirement un bon jeu. L’esbroufe n’a pas de place dans la musique ; ça ne sert à rien de jouer plein de notes si ce n’est pas musical. »


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Julien Catala

chroniqueur mélomane, amoureux des échanges créés autour de la musique indépendante