[Live] Young Like Old Men et Cabeza De Vaca à l’International

Cave de l’International. Une bonne salle comme on les aime : on ne peut pas être beaucoup plus de trente, ce qui sous-entend une totale promiscuité entre le public, mais surtout avec l’artiste. Ils servent l’eau du pastis, mais personne n’est parfait. On est venu un peu au hasard, on voulait sortir puis deux choses nous ont décidés : on était déjà là, la semaine précédente, pour voir You Said Strange et Bow Low, et c’était cool, en plus d’être gratuit. De plus, à l’affiche : Young Like Old Men, qui compte un certain Pablo Padovani faisant partie des géniaux Moodoïd et Melody’s Echo Chamber, ainsi que Cabeza De Vaca, très bien présenté par un article de Raphaël. Bref, on était là sans trop savoir à quoi s’attendre.

Young Like Old Men et Cabeza De Vaca à l'International

Pablo est connu de vue, mais on ne le voit pas. On apprend en questionnant la foule qu’il n’a pas pu venir ce soir. On a chez ces jeunes gens une audace jouissive. Un tee-shirt de Spacemen 3 en guise de référence musicale pour le guitariste. On approuve. On mélange tout, passant de rythmes dansants à du noise qui pourrit un peu les oreilles. Un son authentique en mode bon groupe de rock qui envoie la sauce. On sort de temps en temps un archet pour taper la guitare, on fait des larsens… C’est un vrai spectacle avec une scénographie pensée. On finit même le concert en frottant les deux guitares dans un coït sauvage, en étant presque surpris de pas voir un petit feu de joie.

Young Like Old Men nous ont rendus admiratifs par leurs tentatives et leur volonté de dépasser les barrières musicales.
« Young » par contre, comme l’annonce leur nom. Ils sont jeunes et cela explique sans doute que tout n’est pas encore totalement maîtrisé. Il se dégage même un certain charme, parfois, dans la maladresse apparente quand la coordination des joueurs n’est pas au rendez-vous. Un son très léché en studio, comme en témoigne leur EP « Get Well Soon » ; mais le live n’est peut-être pas encore au top. On n’a rien inventé, mais ça mérite bien une oreille et un coup d’œil.

On regrette cependant l’absence de Pablo, ce qui joue évidemment en leur défaveur. On retient leur titre « Don’t Have Hope » qui, comme ne le montrent pas les paroles, est une chanson plutôt gaie. Une belle guitare avec des arpèges bien trouvés. C’est doux puis, à un moment, ça explose. Non pas que ça nous déplaise ; mais c’est impromptu, dispersé. Ça mériterait un peu plus de structure. On ne peut pas tous faire du Led Zeppelin.

Après une courte pause, le deuxième concert semble bien plus en place. Les musiciens de Cabeza De Vaca ont ramené tout leur matos et demandé à un pote de venir prendre des photos ; ce qu’il fait avec un argentique, flash vissé sur le dessus. En fait, leurs machines font illusion, elles nous impressionnent et tout de suite, ça donne du cachet. Quatre types polyvalents. Un batteur qui fait des caisses claires et des cymbales, un clavier qui fait de la basse, un chanteur qui fait de la guitare et du clavier, un guitariste avec une petite moustache qui gratte six cordes comme signe de force tranquille.

Ils ont chacun leur petite antisèche avec l’ordre des morceaux écrit en lettres capitales noires et feutrées. Il semblerait que la totalité de leurs amis soit venue au concert. C’est bien ou non, parce qu’une bonne part d’eux fait des blagues pas drôles et gênantes, mais l’autre – à moins que ce ne soit la même – se déhanche avec zèle et met une ambiance plaisante. La salle est plus bondée que pour le premier concert et ce dernier dure plus longtemps. On a même droit en rappel au dernier titre qu’ils ont composé. Le show est chouette, bien cadré ; des instruments qui font plaisir, une réflexion sur le son avec des milliers de fils, de pédales et d’effets. On est à l’opposé du son « no diggity » du premier concert ; ici, tout est travaillé sauf la voix du chanteur.

Là où le studio pourrait apparaître pas mal pop et un peu décevant, quoique beau, le live y va fort. Dans cette petite salle, on est aux anges. Des soli comme il faut, puis un bon chanteur qui met en valeur l’instrumentalisation. Bref, si vous avez l’occasion d’y jeter un coup d’œil, on vous le conseille. Une bonne ambiance et une musique agréable.


Retrouvez Young Like Old Men sur :
FacebookSoundcloud

Retrouvez Cabeza De Vaca sur :
Site officielSoundcloud

Photo of author

Nils Savoye

Mais de quelle situation cette musique pourrait-elle bien être la bande-son ? Réponse d'un étudiant en histoire.