[EP] Sisters On Wire – EP

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Le proverbe fonctionne aussi pour les découvertes musicales. Bandcamp, grand fourre-tout de projets éclectiques, où les mauvaises surprises côtoient les plus belles révélations, en fait état une fois de plus.

Comme une sortie improvisée, on prend la direction de la page d’accueil du site américain pour descendre vers l’espace réservé aux dernières sorties, et l’on pioche au hasard, guidé instinctivement par les pochettes, pour tenter de dégoter celle qui collera à nos envies du moment ; celle qui saura de suite nous procurer l’envie d’écrire. Loin des contraintes, voire de la frustration que l’on peut ressentir à coucher des mots sur un projet qui, à l’instant présent, ne nous procure pas la stimulation nécessaire, trouver la perle rare, le morceau sinon le disque d’exception donne une véritable satisfaction.

Sisters On Wire - EP

Un titre suffit donc parfois. Avec « Parallel World », premier extrait de l’EP de Sisters On Wire, le trio lituanien installé à Vilnius joue d’emblée sa meilleure carte. À raison, car donner bonne impression à la première écoute est souvent bon signe.

Sur les notes élancées des guitares aux effets distordus, le chant caressant d’Oleg Jerochin pose tout en douceur son empreinte à mesure que le batteur installe la cadence.
Encouragé par ses chœurs et particulièrement dynamique, « Parallel World » inspire l’infinité dans ses constructions et pourrait tourner en boucle sans inspirer la moindre lassitude.

Malheureusement, un bon single n’amène pas forcément un bon EP. Constat amer pour les pistes suivantes sorties individuellement l’an passé, « Days and Seasons » aux constructions complètement dépassées et « No Measure » qui, sûrement trop inspiré par l’arena rock américain, s’embourbe dans un genre qu’il ne maîtrise pas et sème plus de trouble qu’il ne le devrait. Vraiment dommage.

« Take My Hand », titre plus récent du projet, dans la veine de Mutemath, rectifie heureusement les faux pas. Une intro au piano, lui-même rejoint par la batterie et le chant. La construction est plus classique, certes prévisible, mais moins hasardeuse. Le mariage chant-piano-batterie, assisté par les guitares en arrière-plan, construit un second single au potentiel plus sûr. On appréciera notamment les chevauchements de chœurs et de mains frappées dans la dernière partie du morceau.

Sisters On Wire

Sur ce premier EP, deux voies se dessinent pour le trio Sisters On Wire : celle de la poursuite et celle de la fuite. S’il semble nécessaire d’abandonner les anciennes pistes, qui viennent troubler la quiétude d’autres morceaux particulièrement aboutis et justes, on ne peut que souhaiter que le groupe trouve la direction qui lui conviendra le mieux et, si possible, nous offre d’autres pépites indie pop comme cet inoubliable « Parallel World ». Affaire à suivre donc !


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques