RFA (The Really Fast Automobiles en version complète), quatuor indie pop de Philadelphie, nous offre un petit quart d’heure de grosse détente avec son troisième EP, « Freaking Out » : sucré et enthousiasmant.
À l’écoute des trois titres, on se remémore la découverte des premiers disques des Kooks, Strokes et autres Pigeons Detectives qu’on se passait en boucle dans les années 2000, et on pense à tous ceux qui ont avec plus ou moins de talent suivi le chemin tracé par leurs grands frères, de Twin Peaks à The Districts.
Comment résister au chant nonchalant et aux intonations rugissantes de Dan Cousart ? Aguicheur et doucereusement irrévérencieux, le leader de RFA nous fait du charme de sa voix de nouveau dandy, avec une aisance déconcertante.
Sur des accords bagarreurs, mais toujours à l’abri des mauvais coups, on se laisse emporter par l’énergie décomplexée du quatuor pennsylvanien. On sifflote avec eux, on tape du pied en rythme, on hoche la tête. On ne va pas se mentir, la recette est parfaitement mitonnée et on en avalerait jusqu’à l’excès tant de telles compositions font du bien.
Déroulant leurs riffs avec l’évidence d’un surfer sur sa meilleure vague, Dan Cousart et Christian Turzo, appuyés par la section rythmique jamais relâchée de Brendan McHale à la basse et Alec Powell à la batterie, nous offrent autant d’amour que possible. Généreux et immédiat, on prend un sacré pied à écouter l’éponyme « Freaking Out », solution miracle pour un réveil efficace ; à sautiller pieds nus, encore en pyjama, dans les couloirs qui mènent à la cuisine pour se tartiner enfin des belles tranches de mélodies sur « Too Much ». Pas de peur d’overdose, une consommation intensive de RFA ne pourra que nous faire que du bien, et l’écoute des deux précédents EPs tout autant.
Évitant toute prise de tête, RFA se montre sous son meilleur jour avec ce nouvel EP, qui fait la part belle aux couplets désinhibés avec la fraîcheur et l’innocence des premières compositions. Comme le grunge et le shoegaze, l’indie des années 2000 a piqué sa seconde jeunesse dans le pot de crème anti-rides des (grands) parents, et ça lui réussit !
