[Interview] Woman’s Hour

Note for our readers: for the ENGLISH LANGUAGE VERSION of the interview, CLICK HERE.

Après la sortie de leur premier album « Conversations », cet été, les quatre Britanniques de Woman’s Hour ont assisté en novembre au Festival des Inrocks, où nous les avons rencontrés. Avant de monter sur la scène du Casino de Paris, Fiona et William Burgess, Nicolas Graves et Josh Hunnisett nous ont accueillis dans leur petite loge pour échanger sur leur projet musical, un programme de la BBC qui leur est cher, ou encore leur amour pour Bruce Springsteen.

crédit : Mathew Parri Thomas
crédit : Mathew Parri Thomas
  • William et Fiona, vous êtes frère et sœur et originaires de Kendal, la ville des Wild Beasts. Comment avez-vous rencontré Nicolas et Josh ?

Fiona Burgess : Nick est également de Kendal, comme William et moi. Nous sommes tous les trois allés vivre à Londres, pour différentes raisons. William et moi devions y étudier. Mon frère et Nicolas avaient déjà joué dans un groupe à Kendal quand nous étions plus jeunes. À Londres, William a voulu démarrer un nouveau projet. J’étais très intéressée, même si je n’avais jamais été dans un groupe auparavant. Nicolas joue de la basse, donc il nous a rejoints. Ensuite Josh, avec qui nous avions un ami commun à l’université, est arrivé. Aucun d’entre nous n’était impliqué dans d’autres projets à ce moment précis, dont c’est un vrai coup de chance.

  • Et vous Fiona, quand vous avez rejoint le projet, vous ne saviez pas encore que vous étiez capable de chanter…

FB : Je n’étais pas préparée du tout et extrêmement nerveuse au départ. J’ai dû prendre des cours de chant et travailler ma voix. Les gars ont été très patients, alors qu’il leur était facile de trouver une chanteuse professionnelle.

  • Woman’s Hour, c’est le nom d’une émission de radio sur la BBC. Quelle importance revêt-il pour vous ?

William Burgess : Initialement, cela  n’avait pas une grande signification pour nous. En réalité, pour de nombreuses raisons, nos démos avaient des titres provisoires. Au lieu de simplement les distinguer entre piste 1, piste 2, etc., on a décidé de leur donner le nom d’émissions de la chaîne Radio 4. Ensuite, quand nous avons réalisé nos premiers concerts et que nous avons eu besoin d’un nom pour le groupe, un de nos amis, reprenant la même idée, nous a suggéré de nous appeler Woman’s Hour, une émission dédiée aux débats sur la situation de la femme dans la société.

FB : Si Radio 1 est connue pour traiter de la musique pop, Radio 4 est plutôt une radio d’opinions et de débats. Il s’agit de personnes parlant des affaires courantes, de la politique…

WB : Et donc c’est intéressant pour nous de jouer dans des pays qui n’ont pas entendu parler de Woman’s Hour sur la BBC, parce que du coup, hors de son contexte, ce nom peut avoir plein de significations pour les gens. Il y a quelques temps, on a reçu un mail de la part de quelqu’un, aux États-Unis, qui pensait que nous étions un groupe pop-punk féministe ! Au Royaume-Uni pourtant, cette émission est une véritable institution qui existe depuis les années 50.

  • Est-il vrai que vous êtes ainsi allés jusqu’à appeler votre première chanson « Jenni », qui est le prénom de la présentatrice de l’émission Woman’s Hour aujourd’hui, sur Radio 4 ?

FB : C’était censé être notre premier single, mais à ce moment-là, nous n’étions absolument pas préparés à sortir quoi que ce soit. L’idée d’éditer quelque chose sur le marché musical était encore bien au-delà de nos objectifs, ça semblait irréel, hors de portée. Jusqu’à cet instant où deux personnes d’un petit label londonien nous ont approchés et demandés si nous voulions sortir cette chanson en single. Nous l’avions à peine mise sur notre Soundcloud qu’ils étaient déjà tombés dessus et avaient apprécié. Nous devions très rapidement lui trouver un nom, qu’elle n’avait pas encore, ainsi que tout le travail autour, l’artwork, la vidéo… tout cela ensemble au même moment.

Josh Hunnisett : C’est ainsi que c’est devenu « Jenni », de la même manière que toutes les chansons que nous avions enregistrées et nommées en rapport avec Radio 4. C’était juste dans la même ligne que d’habitude.

FB : Mais tout est arrivé si vite que nous n’avons pas vraiment eu le temps d’y réfléchir, et nous nous sommes contentés de ce nom un peu par défaut. Après cette première sortie hasardeuse, nous avons tous décidé de faire un pas en arrière afin de déterminer quels étaient les sons qui nous semblaient les plus aptes et prêts à sortir, si nous devions à nouveau avoir cette chance à l’avenir. On savait désormais qu’il fallait que l’on soit plus dans une situation de contrôle sur ce sujet-là et que nous devions prendre notre temps pour prendre les bonnes décisions.

  • Comment réalisez-vous vos chansons ? Est-ce un vrai travail de groupe ?

JH : Nous travaillons sur plus ou moins de choses séparément. Ensuite, on met tout en commun et on termine le boulot tous ensemble, comme par exemple les chants ou les mélodies.

  • Avez-vous fait appel à un producteur pour réaliser cet album ?

JH : Tom Morris ! Il a tout enregistré et mixé dans son petit studio à Londres. C’est comme ça qu’on l’a rencontré : on avait été invité à se rendre dans son studio pour le visiter. Il est connu pour avoir travaillé avec le label 4AD.

  • La plupart des artistes signés sur votre label, Secretly Canadian, sont américains. Seriez-vous donc une exception ?

FB : Ils ont récemment ouvert un bureau au Royaume-Uni et cherchent à soutenir des groupes ici. Et je pense que l’on est un des tout premiers groupes britanniques à avoir signé chez eux en effet ! C’est une drôle d’histoire en fait. C’était au moment où nous avions mis en ligne « Our Love Has No Rhythm », en téléchargement gratuit. La première chanson que l’on proposait depuis « Jenni » en quelque sorte. Peu après, alors qu’on allait jouer dans une toute petite salle à Londres, nous avons reçu un mail du cofondateur de Secretly Canadian, Chris Swanson.  C’était un message vraiment flatteur, il disait qu’il écoutait notre musique en boucle et souhaitait prendre un vol pour Londres au plus vite pour voir notre prochain concert. Mais cela faisait bizarre car on jouait vraiment dans une petite salle !

  • Qu’est-ce que vous avez écouté pendant la conception de l’album et qui vous a inspirés ?

JH : On n’écoutait pas grand chose en fait. On passait tellement de temps à travailler pendant des heures en studio. Mais finalement je pense que ce n’est pas plus mal !

FB : On était tellement obsédés par ce processus de création que nous voulions de la clarté dans nos esprits. Nous ne voulions pas écouter la musique de quelqu’un d’autre à ce moment précis. Cela aurait été plus perturbant qu’autre chose en réalité.

JH : Cependant, on est tous de grands fans de Bruce Springsteen.

FB : Je pense que nous avons tous des influences très différentes en fait. Et c’est bien parce que les idées que chacun apporte au groupe sont donc très variées. Je trouve le concept d’inspiration très intéressant d’ailleurs, parce que ce n’est pas forcément comme si on pouvait avoir des inspirations et être influencé pour autant en termes de production musicale. Donc oui, nous adorons Bruce Springsteen, mais ce n’est pas pour autant que nous allons reproduire sa musique. Nous le respectons en tant que musicien, parce que ce qu’il fait, il le fait vraiment bien. Je pense juste que nous apprécions la musique que nous croyons bien faite.

JH : Même si, bien sûr, on peut être inspiré par les mots utilisés, les histoires racontées, ou par la façon dont l’artiste parle de lui dans sa musique.

crédit : Mike Massaro
crédit : Mike Massaro
  • Vous ne faites pas seulement de la musique. Il y a également un travail minutieux pour réaliser vos visuels, vos vidéos, vos pochettes de singles et d’albums. Vous semblez très influencés par de vieilles images, en noir et blanc ou grises. Où trouvez-vous tous ces éléments ?

FB : Juste avant que nous sortions « Our Love Has No Rhythm », nous avons rencontré les photographes Adam Broomberg et Olivier Chanarin. Ils nous ont aidés à réaliser notre ‘artwork’. Ils n’avaient jamais travaillé avec un groupe avant dans cette optique, donc ils étaient très enthousiasmés par un tel projet. Ils avaient tout simplement une impressionnante collection de vieux manuels d’instruction : premiers secours, autodéfense, etc. Ils en ont collecté pendant peut-être dix ans, mais ne les avaient jamais utilisés pour un quelconque projet.

  • Que vouliez-vous montrer avec ces images ?

FB : Nous avons commencé à nous y intéresser parce qu’elles avaient été imaginées dans un but instructif et serviable et que lorsqu’on a sorti ces images de leur contexte, pour les raccrocher à notre musique ; elles prenaient alors une signification complètement différente. Je pense que nous avons beaucoup apprécié cette ambiguïté avec le type de musique que nous réalisions. Donc, nous avons ensuite créé une série d’images extraites de ces manuels pour nos propres visuels. Ensuite, on a travaillé avec ces éléments pour la pochette de l’album et également pour nos vidéos.

  • Mais vous avez finalement abandonné toute cette imagerie dans votre dernier clip, « In Stillness We Remain »…

FB : C’était au moment où nous avons sorti l’album, et nous sentions que c’était maintenant qu’il fallait introduire un peu de couleurs et de nouvelles chansons pour surprendre ! Nous voulons étonner les gens et on n’a pas peur de réaliser quelque chose de nouveau. Les couleurs étaient tellement belles dans cette vidéo qu’on ne pouvait plus s’en passer. En plus, c’était dans une école à Kendal, où nous sommes tout trois allés, et nous étions un peu nostalgiques.

  • Avec tout ce processus de création que vous décrivez, on se demande si « Conversations » est un véritable album concept, vous ne trouvez pas ?

FB : Un album concept ? Voilà qui est intéressant…

JH : Ce n’était pas intentionnellement écrit et planifié comme un album concept. Lui trouver un titre était même la partie la plus compliquée du processus, cela à pris une éternité pour y réfléchir. Et finalement, on ne l’a pas appelé « Conversations » parce qu’il y avait une chanson qui portait ce nom sur le disque, mais parce que tout le processus consistait à partager des conversations entre nous, avec ceux qu’on aime, nos amis… Donc non, ce n’est pas un concept album.

WB : Mais… c’en est un ! (rires)

FB : Oui. Incontestablement.

JH : Bon, d’accord. Mais non intentionnellement.

Nicolas Graves : Les sujets abordés et les chansons sont tous très similaires, je dirais. Mais ce n’était pas intentionnel.

WB : C’est un album concept au niveau des thèmes, je suppose, mais ce n’est pas non plus comme si on voulait s’attacher à un sujet en particulier, comme un événement historique.

FB : La différence ici, c’est que j’ai toujours imaginé un album concept comme quelque chose qui est dès le début considéré comme traitant d’un certain sujet et inspiré ou guidé par telle ou telle chose. Cela peut être un livre par exemple, ou un événement, ou quelque chose d’autre. Mais nous n’avons pas procédé ainsi. En fait, on a juste réalisé l’album et c’est après coup qu’on a réalisé tout cela. Donc… C’en est un et ce n’en est pas un en même temps.

JH : Oui mais non… Peut-être ! (sourire)

  • Il y a une pyramide sur la couverture de l’album, puis plusieurs à l’intérieur de la pochette et également sur scène pendant pour vos concerts…. Qu’est-ce qu’elles signifient pour vous ?

FB : En fait, cela a été inspiré par une photographie que j’ai vue dans un magazine, mais dont je ne sais que peu de choses. Je crois que ce devait être une représentation qui s’est déroulée dans les années 70, à New-York. Il y avait une femme debout autour de pyramides en carton et chantant avec un micro. C’est l’image la plus incroyable, la plus saisissante à mon goût. Et donc nous étions intéressés par l’idée de recréer et de remettre en scène ces pyramides. Je pense que les avoir sur scène, jouer avec elles a tout son sens désormais. Comme nous nous tenons parmi elles, nous avons décidé d’en avoir une aussi sur la couverture de l’album.

JH : Il faut du temps pour arriver à ce stade mais… On ne doit pas seulement être un groupe s’agitant sur scène avec nos bras et notre guitare. Nous voulons donner un show et, en ayant les pyramides avec nous, c’est comme si nous avions une réalisation ambulante, qui nous suit en tournée.

  • Y a-t-il un nouveau groupe que vous écoutez, appréciez, et souhaiteriez emmener avec vous sur la route ?

JH : C’est intéressant, parce qu’on doit en effet prendre en charge une soirée, donc la musique que nous écoutons doit s’accorder avec nous si nous voulons jouer avec…

FB : Oui, la musique que l’on aime et celle que nous jouons sont deux choses différentes d’une certaine façon. Mais… il y a une fille qui a joué au festival Great Escape cette année. Elle vient d’Oslo et elle s’appelle Emilie Nicolas. Elle a sorti un album récemment. Elle ferait une très bonne première partie parce que c’est plutôt électronique, c’est féminin pour la voix, et c’est de la pop un peu sombre.

WB : Je connais aussi un groupe qui correspondrait bien : Ormonde.

  • Et quel groupe rêveriez vous d’accompagner sur scène ?

WB : Bruce Springsteen évidemment ! Pourquoi pas ? (Rires) Mais Lykke Li, ça me va bien pour ce soir !

FB: Je voudrais accompagner The National, Beach House et The War On Drugs.


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ENGLISH

A few months following the release of their debut album “Conversations”, UK group Woman’s Hour discusses songwriting and the band’s visual approach.

crédit : Mathew Parri Thomas
crédit : Mathew Parri Thomas
  • ­ You are all from Kendal, the city of Wild Beasts! How did you meet?

Fiona Burgess: Nicolas, my brother William, and I, are from Kendal. We all had to move down to London for various reasons. We both went here to study. Will and Nick already had been in a band up in Kendal when we were younger. In London Will wanted to start a band, and I was interested by this project, even if I have never been in a band before. Nick plays bass, so he joined. And then Josh, who knew one of my friends from university. None of us were involved in any other musical project at the time, so it’s kind of luck and chance.

  • So, you became a singer when you joined the project, but you were not really prepared for this actually?

FB: I was not prepared at all, and extremely nervous at first. I had to get singing lessons. I was training my voice and these guys were very patient. They could have easily found another singer.

  • ­ Woman’s Hour is the name of a BBC radio show. What does it mean to you?

William Burgess: Initially, it didn’t really mean that much. For some reason a lot of our demos had working titles. Instead of calling them “song 1”, “song 2”, etc, we just named them after the programs on Radio 4. Then, when we had to make our first shows, and needed a name, a friend of ours suggested to call us Woman’s Hour, a show about female’s opinions.

FB: Radio 1 is about pop music, but Radio 4 is like talk radio. So it’s all like people having discussion about current affairs, politics, women’s attitudes in society, history…

WB: Yeah, and it’s very broad !

FB: It’s like a conversational station, not about music.

WB: And so it’s quite interesting for us to play in countries that haven’t heard about Woman’s Hour. Because it can have a lot of meanings out of context. A long time ago we got a mail from someone in the US that thought we were a feminist pop punk band. In the UK it’s an institution, the show itself is been going since the fifties.

  • ­ Your first song ever was called “Jenni”, like the name of the show presenter…

FB: It was supposed to be our first single, but we were completely unprepared to release anything. The idea of releasing something was like out of reach for us. Until then two people of a small label in London approached us and asked us if we wanted to release this single. Very quickly we had to decide on the name, the artwork, the video, and all these things together.

JH: Then it just became “Jenni”, In the same way that all the song we recorded had Radio 4 titles, it was a direct line straight to us.

FB: All was done so quickly that we didn’t even think about it.  After we released that single we all decided to actually take a step back and find tunes that… If we are gonna release so few ones, we really needed to feel like they were good enough to be released because for this first single the process was too fast. We knew that now we had to be more in control and take our time to make the right decision.

crédit : Mathew Parri Thomas
crédit : Mathew Parri Thomas
  • ­ How do you make songs in the band? Are you all working on them?

JH: We all work on things separately, and then we bring it together to work on vocal melody or lyrics that haven’t got a melody and so just finish songs!

  • ­ Did you also work with a producer on this debut album?

JH: Tom Morris! He recorded and mixed it. He worked a lot with a record called 4AD. He has a small development studio in London, that’s why we met him, we had been invited to go down and see it.

  • ­ Most of the bands I know at Secretly Canadian are American. How did you join the label?

FB: They recently opened offices in the UK. They’re just starting to want to develop bands here and I think we were like the first British band that they’ve signed. It was amazing actually because it was around the time we released Our Love Has No Rhythm so we just put it online as like a free download, the first one since Jenni.  We were just about to play a very small show in London and we got an email from the head of Secretly Canadian, one of the founders, Chris Swanson. It was the most flattering email, he was saying he was listening our music on repeat and wanted to jump on a plane to see our next gig. But we were only playing in this tiny dive venue!

  • ­ What kind of music did you listened to during the making of the record, and that could have been a real inspiration?

JH: We’re not listening to anything actually. We were like spending twelve hours a day in the studio, and then going to work, and then going back to the studio… But I think it’s pretty good that we didn’t.

FB: We were so obsessed with the process that we wanted clarity, we didn’t want to listen to someone else’s music.

JH: We are all fans of Bruce Springsteen though.

FB: I think we all have different influences, actually. And it’s great because I think it’s pretty varied in terms of ideas to bring to the group. I find the idea of inspiration quite interesting because it’s not like you can have inspirations and then you can be influenced as well,  in terms of what you make. So yeah we love Bruce Springsteen but we’re not going to make this kind of music. We respect him as a musician because what he does, he does really well. And I think that what we are into is just music that we think is done well.

JH: Even if you may find inspiration with the type of words somebody uses, the type of stories they might tell or how they choose to present themselves.

  • ­You’re not only making music. There is also the artwork, with your videos, pictures on your cover… It’s always in black and white or grey, with old influences. Where did you find these elements?

FB: Just before we released “Our Love Has No Rhythm”, we met the photographers Adam Broomberg and Oliver Chanarin and they helped us to make our own artwork. They never worked with a band before to create artwork, so they were enthusiastic about this. They basically had a big collection of old manuals like instruction manuals, like first aid manuals or self-defense manuals. They collected them over like ten years but they never used them for any project before.

  • So you used them for the artwork?

FB: We started looking at these images and the reason we liked them is because they were designed for certain purposes which were instructional and helpful. But actually when we took them out of that context and we put them on the front cover they could have a completely different meaning. I think what we like was this ambiguity with the kind of music we’re making. So we began with a series of images we picked out from these manuals. Then we also worked with them for the album cover and made a couple of videos as well.

  • But then the black and white disappeared in the video of “In Stillness We Remain”…

FB: It was when we just released the record. And we felt it was actually a quite nice moment to introduce color and a new thing in a surprising way. We want to surprise people and not to be afraid to make something new. The colours were so beautiful in this video.  It was in a school that we three went to in Kendal and we were a bit nostalgic.

  • ­ Is “Conversations” a concept album then?

FB: A concept album? That’s interesting…

Woman's Hour - Conversations

JH: It was not intentionally written and arranged as a concept record. Giving the record a title was maybe the hardest process we went through. It took ages to think about. And we finally didn’t named it Conversations because there is a song called Conversations on it, but because the whole process has been conversations between ourselves, with our loved ones and friends… So no it’s not a concept album.

WB: But it is.

FB: Yeah it’s definitely one.

JH: Ok but unintentionally.

Nicolas Graves: Subject and songs are very similar I guess. But it was not intentionally.

WB: This is a concept record in a sense of theme I suppose rather than very much like this is about an historic event.

FB: The difference is that I always have this idea of a concept album of people saying at the beginning “Ok we want to make a record about… and inspired by…”. It’s like a book for instance or an event or something. But we didn’t. We just made the record and then realize this. So… It is and it isn’t.

JH: Yes but no… Perhaps!

  • ­There’s a pyramid on the cover of the record. And also on stage during your shows… What does that mean to you?

FB : It was actually inspired by a photograph I saw in a magazine but that I know very little about. It was supposedly a performance that happened in 1971 I think in NY and there was a woman standing around pyramids made of cardboard and singing with a microphone. It’s the most amazing image; it’s completely striking. So we were just interested in recreating and restaging the pyramids. I think having them on stage and performing with them make sense now. Then we actually stood among them so we decided to have it on the front cover.

JH: It takes a while to get to this position but…  You’re not only a band turning up with your arms and your guitar and playing a gig. We want to give a show and having the pyramids with us is like we have small travelling production.

  • ­ Is there a new band that you really love and you wish you could bring on tour with you?

JH: It’s interesting because you actually have to curate an evening so the music that we listen to might be right for us to play with.

FB: Yeah the music that you love and you play with are two different things in a way. But there is a girl who played the Great Escape Festival. She’s from Oslo and her name is Emilie Nicolas. She released her album just recently. She would be a good support act in a way because it’s quite electronic, it’s female vocals, and it’s like moody pop music.

WB: I know a good band called Ormonde.

  • …And a band you really want to support?

WB: Bruce Springsteen, haha ! But Lykke Li is all right!

FB: I would love to support The National, Beach House and The War On Drugs.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens