[Live] GusGus à La Maroquinerie

Les Islandais de GusGus ont fraîchement débarqué à Paris mercredi 3 décembre 2014, alors que le premier grand froid de l’hiver venait recouvrir la capitale, déroulant son tapis blanc jusqu’au perron de La Maroquinerie. La salle parisienne allait une nouvelle fois se transformer en étuve sous les beats offensifs et indémodables du groupe trip-dance le plus complexe et décomplexé de Reykjavík et de la scène internationale.

crédit : Nicolas Nithart
crédit : Nicolas Nithart

Après une longue absence en France – totalement injustifiée – de cinq ans, ceux dont on se rappelle encore qu’ils avaient embrasé le Fort de Saint-Père à Saint-Malo sont venus faire une petite balade de reconnaissance à quatre.
Histoire de voir si les Parisiens ont bonne mémoire et savent toujours lever les bras au ciel, fermer les yeux et danser dans les volutes, les samples et les loops du collectif facétieux et à facettes. Et quelles que soient la forme et leur composition sur scène, force est de constater que les GusGus traversent le temps et les tempos avec la même assurance, la même détermination et le même charisme énigmatique et épileptique nécessaires à transformer n’importe quel dancefloor en orgie de joie, de gestes et d’onirisme. Et de faire rapidement oublier tous les imposteurs en « stein », « sky » et « nier » qui répètent en se la pétant, mais sans avoir répété des mix préétablis et qui se font passer sous acide pour des lanternes.

Ainsi, dans ces premiers frimas hivernaux, les GusGus nous inondent du meilleur de leurs derniers albums, peut-être un peu moins connus des suiveurs de la première heure bercés au son de « Polydistortion », mais qui savent relayer avec éclat leurs marques de fabrique de la première heure.
Dans une Maroquinerie pleine à craquer, composée de presque nostalgiques mêlés à une nouvelle génération de teufeurs, les pions qui venaient du froid sont venus placer savamment leurs pièces de musique sur l’échiquier de la dance, de la transe et de l’électro pour une party mémorable d’une heure et demie. Tout en sachant que la durée de leur set fut inversement proportionnelle au nombre de titres joués, n’abusant à aucun moment de subterfuges sonores pour mieux vermifuger les clubbers, mais bien de réels petits paradis musicaux qui auraient pu ouvrir leurs plages jusqu’au bout de la nuit.

La glace n’aura même pas été brisée, aucun tour de chauffe n’aura été nécessaire, le groupe tel un Yermak dans les mers arctiques se sera toujours frayé son chemin, même vers le cœur le plus froid. Notre unique regret en quittant la salle aura été de sortir trop tôt pour répondre au couvre-feu allumé par ces incendiaires des pistes de dance.
Gageons que quelques programmateurs de festivals auront été présents ce soir-là ou auront eu écho du concert pour inscrire les GusGus dans leurs prochains line-up de fins de soirée, pour terminer en beauté avec un groupe qui débute depuis 20 ans mais ne rebute jamais, refusant de s’asseoir pour toujours nous maintenir debout.

Bonus : « Believe » de GusGus à La Route du Rock :


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Nicolas Nithart

grand voyageur au cœur de la musique depuis plus de 20 ans