[Interview] Honeyblood

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Après le départ de Shona McVicar il y a quelques semaines, le duo Honeyblood a désormais une nouvelle batteuse : Cat Myers. Un changement inattendu, alors que leur premier album éponyme n’est sorti que cet été. La formation écossaise était pourtant bien présente au MaMA à Paris, où nous l’avons rencontrée. Stina Tweeddale et Cat Myers nous ont expliqué tous ces rebondissements des derniers mois, juste avant de se produire sur la scène du Backstage by the Mill, au pub Irlandais O’Sullivan boulevard de Clichy, à deux pas du Moulin Rouge.

crédit : Emma Swann
crédit : Emma Swann
  • Shona a quitté le groupe il y a quelques semaines. C’est toi Cat, qui est venue la remplacer. Es-tu également écossaise ?

Cat :  Je suis anglaise d’origine, mais je vis en Écosse depuis pas loin de onze ans. Je suis donc plutôt écossaise aussi ! Je suis arrivé dans le groupe il y a environ… 4 semaines.

Stina : En fait, elle vie à Édimbourg, où je suis née. On se connaît depuis… Je ne sais plus trop quand ni comment, mais bon on est très proche ! (rires). Elle est finalement venue me rejoindre sur cette tournée. Et elle est au top.

  • Est-ce que vous pouvez expliquer ce qu’il s’est passé avec Shona ?

Stina : Elle ne voulait plus du tout faire cela. Ce n’était pas une surprise, c’est une décision très réfléchie qu’elle a prise.

  • C’était donc quelque chose auquel tu étais préparée. Mais n’as-tu pas craint pour la survie du groupe pour autant ?

Stina : Jamais. J’ai déjà commencé à penser à de nouvelles chansons.

  • Le duo s’est donc reconstitué avec une nouvelle batteuse. À ce propos, pourquoi Honeyblood est un duo ? Est-ce un choix où vous rêveriez pouvoir, un jour peut-être, ajouter un bassiste ou un pianiste dans le groupe ?

Stina : Je pense à cela tout le temps. Un jour peut-être oui, nous aurons d’autres membres en plus. Cela n’a jamais vraiment été intentionnel. Mais désormais, c’est quelque chose qui à mon avis est la base essentielle du groupe, c’est comme cela qu’il est naturellement. Cependant maintenant puisque je pense à de nouvelles chansons, et comment je pourrais peut-être faire évoluer le son, il est évident qu’avoir d’autres membres en plus, c’est quelque chose que je tenterai.

  • C’est d’ailleurs vraiment impressionnant d’entendre des sons surpuissants comme « All Dragged Up » ou « Killer Bangs », avec vos deux seuls instruments. Comment faites-vous ça ?

Cat : On travaille assez dur pour cela…

Stina : Il faut faire autant de bruit que possible !

Cat : Et ensuite sur scène il faut amener encore plus de folie, pour se saisir de tout le vide laissé par l’absence des membres qui normalement remplissent tout l’espace dans les autres groupes.

  • Votre album est sorti cet été, et c’est intéressant de voir que pour des Écossaises, votre musique fait beaucoup penser au rock californien. Il rappelle certains duo féminins de Los Angeles, comme Deap Vally, Bleached, ou d’autres formations comme Best Coast, ou Haim. Qu’en pensez-vous ?

Stina : Ce n’est pas si ensoleillé là où nous vivons. Il pleut presque tout le temps ici, notamment à Glasgow. Cela fait très loin de la Californie… C’est vrai que j’aime bien tous ces groupes, j’écoute ce type de musique. Mais mon inspiration viendrait plutôt des Breeders, ou de PJ Harvey. Et puis l’endroit d’où l’on vient n’a pas vraiment d’importance. Mais peut-être que je devrais vivre en Californie, peut-être que c’est là que je suis censée vivre.

  • Peter Katis, qui a produit votre album, a travaillé avec de grands groupes comme The National ou Interpol. Comment l’avez-vous approché ?

Stina : C’était une grande chance de travailler avec quelqu’un comme lui. Il est un grand ami d’Adam (Adam Pierce NDLR), qui s’occupe de notre label Fat Cat aux États-Unis. Il voulait travailler avec nous ! C’était quelque chose d’énorme pour moi, car je savais qu’il avait produit de super artistes, et qu’il était tout autant excité de le faire avec nous. On a tout réalisé à Bridgeport, dans le Connecticut. Il vit dans une impressionnante demeure là-bas. Il a peut-être… je ne sais pas… Environ vingt chambres, c’est dingue. On était plus qu’à l’aise pour réaliser notre album !

  • Finalement, votre musique ressemble toujours à celle de vos débuts, quand vous étiez encore un groupe “lo-fi”, sans studio, à l’image des deux titres encore disponibles sur votre Bandcamp. Où enregistriez-vous vos sons à ce moment-là ?

Stina : Dans la maison d’un ami. On voulait surtout savoir comment notre musique sonnait à ce moment-là. Mais ce n’est pas un très bon exemple, c’est si mal enregistré, même si c’était assez amusant de le faire.

  • Certes, mais c’est assez intéressant de voir qu’il reste une trace de cela sur l’album. Parfois le passage en studio amène un son trop lisse, trop propre. Alors que vous, on sent bien que vous avez gardé votre identité, cette vibration et cette immédiateté, vous ne trouvez pas ?

Stina : Oui c’est vrai, je le pense aussi. En fait, c’est ce qu’on voulait, donc merci du compliment ! (sourires)

  • Vos chansons ont souvent l’air de parler de mauvais garçons, d’anciens petits amis peu sympathiques. Vous avez l’air extrêmement furieuse dans les sonorités et les paroles. D’où viennent ces références, ces histoires ? Est-ce totalement autobiographique ?

Stina : Elles ne sont pas toutes au sujet d’anciens petits amis. Certaines évoquent d’autres personnes. En fait, 50% sont surtout pour moi et mes histoires, mais j’écris aussi des chansons pour mes amis. Donc une bonne portion est écrite pour les personnes auxquelles je tiens, pour les faire rire et leur faire une blague.

  • Il y a un an, j’avais demandé à vos amis écossais de Chvrches quels étaient les nouveaux groupes de votre pays qu’il fallait écouter. Ils m’avaient ainsi parlé de votre duo pour la première fois. Alors maintenant, c’est à vous que je me permets de reposer cette question : qui conseillez-vous ?

Stina : Lauren (Lauren Mayberry ndlr) est une grande amie ! Aujourd’hui je dirais qu’il faut écouter Tuff Love, qui est vraiment bon. Il y a aussi de super groupes comme Poor Things, ou Algernon Doll également. Et ensuite je conseillerais… Ella The Bird. Elle chante en français et elle vit à Paris ! C’est ma chanteuse préférée. Laura St. Jude également, elle est excellente.

  • Y en a-t-il un que vous souhaiteriez particulièrement emmener en tournée avec vous, pour vos premières parties ?

Stina : Je dirais probablement Poor Things. Je les aime énormément, ils sont tellement cool, et vraiment adorables. Ils ont déjà fait notre première partie lors de notre concert organisé à Glasgow pour le lancement de l’album. Je les avais choisis, car ils sont vraiment géants. Ils étaient super heureux. Je les adore.

  • Et sinon quel est le groupe que vous rêveriez rejoindre en tournée, pour réaliser ses premières parties ?

Stina : Probablement les Breeders, mais… non en fait je suis plutôt en train de penser à PJ Harvey maintenant. J’ai changé d’avis ! Enfin, un des deux c’est sûr. Ou les deux en même temps !

Cat : Et Queens of the Stone Age.

Stina : Oh oui, et Queens of the Stone Age !

Cat : Ça pourrait se faire…

Stina : Et ça serait génial.

Cat : Avec eux et… Dave Grohl aussi.

Stina : Oui ! Je pense même à une super formation avec tous ces groupes, tous ensemble !

Honeyblood par Fred Lombard

  • C’est votre toute première fois à Paris ?

Stina : Je suis déjà venue à Paris il y a très longtemps… Mais c’est notre premier concert ici !

  • Si vous aviez un peu de temps libre ici, quelle serait la première chose que vous souhaiteriez absolument faire ?

Stina : Je me gaverais de chocolat.

Cat : J’irais sûrement à une soirée quelque part. Je voudrais trouver un bon night-club. Ce serait bien parce que je n’aurais pas besoin de parler avec mon mauvais français, en fait la musique serait tellement forte que personne ne saurait que je ne suis pas française ! (rires).

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ENGLISH

Honeyblood par Fred Lombard

  • Shona left the band a few weeks ago… So now you are the new drummer Cat. Are you Scottish, too?

Cat: I’m English originally, but I lived in Scotland for like eleven years. I’m pretty much Scottish! I’ve been in the band for just… about 4 weeks.

Stina : She lives in Edinburgh, where I’m from. We know each other… I don’t even know how . We just do! Cat came on tour, and joined the band. She is… like ok!

  • Why did Shona leave the band?

Stina: She just didn’t want to do it anymore. It wasn’t a surprise, but I think it’s a tough decision for someone to make.

  • Were you prepared? Did you think that the band couldn’t survive this?

Stina: Never. And I already started to think about new songs.

  • Why is Honeyblood a duo? Have you ever been like, “Maybe we should add a bass player, or a keyboard player?”

Stina: I think about that all the time. Probably one day, we will have more members. It was never intentional to be just a duo. But it’s something that I really think is an essential part of the band, it’s just the way the band is naturally. And now because I’m thinking about new songs, how I can maybe progress the sound, then to have others members is definitely something I would try.

  • Your first album has been released this summer. You’re Scottish but this record sounds like rock music from California, and like some girls duos from LA like Deap Vally, Bleached, or other bands like Best Coast or Haim. Am I wrong?

Stina: It’s not really very sunny where we live. It’s kind of raining all the time, especially in Glasgow. I like all those bands, I listen to that sort of music. But I think my inspiration came more from The Breeders, and kind of PJ Harvey. I think it doesn’t really matter where you come from. But maybe I should live in California, maybe that’s where I’m meant to be.

  • It’s really impressive to hear songs like “All Dragged Up” or “Killer Bangs” because you only have two instruments How did you manage this?

Cat: You just have to work harder.

Stina: And make as much noise as possible.

Cat: Yes and on stage you just get to go more crazy and to take up the rest of the space that other persons normally fill in other bands.

  • Peter Katis worked with huge band like The National and Interpol. How did you meet him?

Stina: It was a great opportunity to work with someone like that. He is a good friend with Adam who is running Fat Cat in America. He wanted to work with us and that was like a big thing for me because he recorded amazing artists and he was really excited to record our album, too. We made it in Bridgeport, Connecticut. He lives in a massive house there, he has like… I don’t know… Maybe twenty bedrooms. It’s huge. A very comfortable place to record.

Honeyblood par Fred Lombard

  • In a way, your music still sounds like in the beginning, I mean like the lo-fi songs you recorded for your Bandcamp… Where did you record them by the way ?

Stina: In a friend’s house. We just wanted to know what we sounded like. It’s not really a good representation, because it’s so badly recorded, even if it was fun.

  • But that’s awesome because it’s still here on the album. I mean sometimes music from the studio sounds too smooth, too clean. But it’s like your album keeps that vibrancy and immediacy, right?

Stina: Yeah that’s right, I think so. Thank you. It’s a great compliment, that’s what we wanted!

  • Your songs are often about bad guys, ex-boyfriends who don’t seem to be very nice, so it’s like you feel really angry. Where do those stories come from? Is it autobiographical?

Stina: They’re not all about ex-boyfriends. Some songs are about other people. Fifty percent of the songs are for me. But I wrote my songs for my friends. So a good portion of the songs were written for people I care about to make them laugh and have a joke with them.

  • What are the new acts you love in Scotland, you are listening to, and that I should listen to? This is a very special question, because when I asked Chvrches one year ago they said… Honeyblood!

Stina: Lauren (Mayberry) is a good friend. Well… Tuff Love are really good. A band called Poor Things, and Algernon Doll as well… And then like… Ella the Bird. She sings in French actually, she lives in Paris. She is my favorite singer! Laura St. Jude as well, she is good.

  • Is there a band you really want to bring with you on tour, as a support band?

Stina: I would probably say Poor Things. I really love them, and they’re so funny and just really lovely. They already supported us at the album launch in Glasgow. I chose them because they’re really great, and they were so happy. I love them.

  • And what is the band you absolutely want to support?

Stina: Probably The Breeders, but… I’m kind of thinking PJ Harvey now. I changed my mind! Yeah, one or the other. Or both in the same time.

Cat: And Queens of the Stone Age.

Stina: And Queens of the Stone Age!

Cat: That could happen…

Stina: And that would be very good.

Cat: With Dave Grohl and them.

Stina: Yes! I just think of a super group of all those bands. Together.

  • Is it your first time in Paris?

Stina: I came here a long time ago… But it’s our first gig here.

  • Is there something you absolutely would do if it was not a gig day, and that you have time for a break and to enjoy your trip here?

Stina: I would want to eat some chocolate.

Cat: I would probably wanna go and party somewhere. I wanna find a good club. It’s good because then, I don’t need to speak bad French because the music is very loud and so nobody knows I’m not French !


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens