[LP] Bear’s Den – Islands

L’une des plus belles révélations indie-pop de cette année se nomme Bear’s Den. Formé en 2010 par trois Londoniens, Andrew Davie (chant et guitare), Joey Haynes (guitare) et Kevin Jones (batterie et basse), le trio est bien parti pour envoûter l’Europe, sur les traces de Kodaline et The Paper Kites.

Bears Den - Islands

En dix pistes denses et grandement émotionnelles, le trio britannique nous donne rendez-vous sur son « Islands ». Un rêve aux couleurs de la réalité, servi par de belles et confortables épopées au cours desquelles la pop et le folk font route côte à côte comme des amis de longue date que rien, – peu importe les tragédies et les tempêtes -, ne parviendra à séparer.

Sur des paroles parlant de l’amitié la plus sincère, où l’amour vient également trouver sa place, et de la peur de perdre ceux qui nous sont proches, le groupe anglais fait résonner ses textes avec une franchise qui ne ment pas.
Notre première rencontre avec Bear’s Den remonte à l’été 2014 et « Elysium », single annonciateur de ce premier album alors en cours de finalisation. Un clip sur le quotidien d’un groupe de jeunes de Seattle accompagnés dans leur intimité durant quelques jours, où l’on suit le cours de leurs amitiés nouées et défaites, où la douleur, le refus et la peur de l’autre laissent peu à peu place au désir de réconfort et à la naissance de nouvelles histoires fortes. Un titre intime, où le folk invitait une orchestration majestueuse, sublimant la pureté des sentiments décrits ici.

À cette image, l’émouvant « Agape », à la vulnérabilité infiniment palpable, Bear’s Den signe, le cœur en peine, une déclaration d’amour éperdue sur la peur de perdre celui ou celle qui nous est cher, emportée par de sublimes arrangements qui donnent pourtant vue sur l’espoir.

Chaque piste de cet album, « Islands », est chargée d’une émotion sincère, qui n’a d’autre choix que d’aller droit au cœur. Impossible de ne pas frissonner à un moment, tant la pop des trois Anglais semble tirée de nos vies, de celles qu’on a vécues ou de celles qu’on aurait aimé avoir, avec nos réussites et nos échecs, sans jamais s’apitoyer sur notre sort.

Il est ainsi question de pardon sur « Above The Clouds Of Pompeii », celui d’un fils à son père au sujet de sa mère disparue, et de partager son amour avec autrui sur « Isaac ». Parfois proche de références bibliques ou du moins rattachées à certaines croyances (Magdalene, Elysium,…), Bear’s Den touche avec obstination à l’acte de foi qu’est l’amour, avec toutes ses variables et toutes ses sensibilités.

De la déchirante rupture sentimentale (When You Break) au besoin d’être pardonné à son tour (Bad Blood), « Islands » déverse un torrent d’émotions fortes dans chacune de ses chansons. Sublimé par une instrumentation majestueuse, mais jamais trop éloquente, ce premier disque est une véritable réussite pop au sens le plus noble.

crédit : Jenna Foxton
crédit : Jenna Foxton

Loin de toute fiction et ancré dans la réalité, Bear’s Den nous offre des titres qui font instantanément sens dans nos vies, de ceux qui nous marquent avec la même empreinte, la même ardeur, de la première écoute émerveillée à celle qu’on refera quelques semaines plus tard, avec une envie et une saveur identiques.

« Islands » de Bear’s Den, est disponible depuis le 20 octobre 2014 chez Caroline / Universal Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques