[Interview] The Drums

Après plusieurs départs de membres, menaces de séparation et autres moult péripéties, le groupe américain The Drums est de retour pour un troisième album, « Encyclopedia », et avec une formule réduite et inédite : Johnny Pierce et Jacob Graham sont désormais seuls aux manettes. De passage avec le chanteur à Paris en début de semaine, Jacob nous a raconté comment ce nouveau projet a été élaboré pour le quatuor devenu duo.

The Drums

Note for our readers: an English/original version of this interview is available below the French one.

  • Vous allez sortir votre troisième album après une longue pause, et vous revenez sur scène pour une nouvelle tournée mondiale… Que ressentez-vous à ce moment précis ?

Je ne sais pas trop. Nous nous sentons bien, nous sommes super heureux avec ce nouvel album. Nous pensons que c’est notre meilleur disque. En fait, on ne l’aurait pas sorti si on ne le pensait pas ! On est ravis de la manière dont nous avons réalisé cet album, même si nous n’avons pas eu encore beaucoup de retours, puisque presque personne ne l’a écouté.

  • La dernière fois que vous avez sorti des chansons en tant que duo, c’était pour le « Summertime! » EP. « Encyclopedia » serait donc semblable à un retour à vos racines ?

C’est cela en tout point. Johnny et moi avons débuté le groupe à deux et avons toujours été son noyau. Nous avons toujours été ceux qui tenaient les rênes, qui ont travaillé sur les chansons. Mais nous avons eu d’autres membres dans le groupe pendant un certain temps et cela a également influencé notre travail, d’une certaine manière. Donc c’était un peu effrayant de retravailler à deux pour le nouvel album. Mais finalement, assez vite, nous avons réalisé que ce n’était pas si terrible, mais au contraire excitant : nous avons pu faire tout ce que nous voulions ! Auparavant, nous avions pris beaucoup de temps pour faire tout le traitement de notre son, pour conserver quelque chose de très constant et cohérent dans nos précédents travaux. Mais sur ce nouvel album, ce n’est plus aussi cohérent, mais vraiment plus aventureux. C’est comme réaliser une aventure musicale que d’écouter toutes ces torsions, ces virages et ces surprises inattendues.

  • Qu’est ce qui change vraiment quand on ne travaille plus qu’à deux ?

A deux, on n’a plus besoin de s’inquiéter à essayer de paraître le plus “cool” possible. Nous pouvons être un peu plus bizarres ! Quand le groupe a débuté, Johnny était plutôt à fond dans les groupes de filles des années 60 comme les Shangri-Las. Moi, c’était surtout les disques de Last Factory Records, comme The Wake ou The Durutti Column. Alors qu’avec ce nouvel album, c’est vraiment comme si on s’attachait à des choses auxquelles nous n’aurions jamais pensé avant. Par exemple, aujourd’hui si je pouvais être influencé par quelque chose, cela pourrait bien être Mary Poppins, La Mélodie du Bonheur ou des musiques comme ça ! (rires.)

  • Vous avez malgré tout besoin de quelques musiciens sur scène, voire pour enregistrer l’album, n’est-ce pas ?

Nous avons presque tout réalisé nous même, à deux. On a fait tout ce qu’on a pu pour avoir le bon son qu’on souhaitait, même si nous ne savions pas toujours trop comment faire, pour les guitares par exemple. Donc deux ou trois fois j’ai demandé à notre guitariste de scène de nous aider à réaliser quelque chose qui sonne vraiment bien. On a tout fait de cette façon, mais ce n’était pas évident, c’était la première fois. Mais nous sommes restés comme ça, la plupart du temps, juste Johnny et moi, seuls, dans une salle sombre et froide, en essayant du mieux possible de faire cet album (sourire). Même pour ce qui est de la batterie, on s’est débrouillés pour le faire ! On a tout enregistré par séquences découpées, et on les a ajoutées une par une où il fallait qu’elles soient dans le fond sonore. On n’a pas vraiment fait de prises directes et complètes pour les chansons enregistrées.

  • Comment vous êtes vous organisés tous les deux ? Johnny écrit et toi tu composes ?

On a fait un peu de tout. D’habitude, quand on commence à travailler sur un album, on enregistre quelques chansons ensemble du début à la fin, et cela nous aide à établir le son du disque, et à être sur la même onde, la même vague sonore. Ensuite, j’ai travaillé sur certaines chansons moi-même de mon côté, et lui a fait pareil du sien. Quand nous avons commencé, je lui ai dit que je voulais que cela sonne comme une belle, majestueuse, et orchestrale musique à base de synthétiseurs. Et lui, il m’a répondu qu’il voulait que cela résonne comme des guitares trash et garage. On a donc essayé d’avoir un choc artistique entre toutes ces idées. En fait je pense que si vous écoutez bien l’album, vous pourrez ainsi faire le tri entre qui a fait quoi, quelles sont celles que l’on a faites ensemble et celles que l’on a faites séparément.

  • Avez-vous néanmoins sollicité un tiers pour vous aider, un producteur par exemple ?

Il y a toujours eu une pression des labels et des managers, qui disaient tous : “Travaillez avec un producteur et faites un vrai gros album”. On a effectivement essayé au début, pour cet album, d’aller dans un studio fantastique avec un producteur mais… (il hésite). C’était horrible, cela a tout massacré, surtout la créativité. Et enfin, nous avons gâché presque tout notre argent là-dedans. Donc on a tout rejeté et on a fait comprendre que ce n’était pas possible, que l’on ne pouvait pas le faire.

  • Le premier single de cette nouvelle ère, Magic Mountain, est agressif, voire furieux. C’est comme si vous aviez beaucoup de rancœur à exprimer depuis 3 ans et que vous aviez tout lâché dans cette chanson !

C’est exactement ça ! On avait plein de choses à dire et à faire sur le nouvel album, et tout est sorti avec un peu plus d’agressivité que d’habitude. Du coup, beaucoup de gens nous demandaient : « Pourquoi ??? Pourquoi avez-vous pris Magic Mountain comme premier single ? » C’est vrai que c’est la chanson la plus bizarre de l’album et qu’elle ne ressemble pas du tout au reste. Donc on nous a demandé « Pourquoi ne pas avoir plutôt sorti Kiss Me Again ? » Mais pour nous cela aurait été ennuyeux car elle sonne un peu comme les plus classiques de nos chansons. On voulait plutôt proposer quelque chose qui choque un peu les gens, qui leur casse un peu les oreilles et leur fasse dire : « Oh là, c’est bizarre ! » Surtout, il fallait les préparer à quelque chose de différent, car ce nouvel album ne ressemble pas à ce que nous avons fait jusqu’ici.

  • Le premier concert depuis votre retour a eu lieu il y a deux mois… dans un hôtel ?

C’était sur le toit d’un hôtel à New York, à Times Square. Quelqu’un nous a proposé de le faire, et on s’est dits que cela pourrait être intéressant. Donc nous l’avons fait. On voulait essayer de jouer quelques nouvelles chansons, mais c’était flippant parce que cela faisait trois ans que nous n’avions plus rien sorti de neuf donc on ne savait pas si les gens se souciaient encore de nous. Qu’importe, on y est allés, et tout a été un sacré bazar. Finalement, c’était sympa de voir que des gens étaient intéressés par le show !

  • On a d’abord pensé que Johnny voulait sortir un album solo… Comment vous êtes-vous finalement retrouvés à nouveau avec The Drums pour ce nouveau projet ?

On a été sur la route pendant si longtemps, en tournée non-stop pendant trois ans, on a sorti deux albums, un EP et sommes allés dans tout le pays… Donc on était un peu épuisés et quand nous avons terminé les ultimes tournées, la dernière chose que nous voulions était de nous retrouver pour préparer l’album suivant. On a tous les deux travaillé chacun de notre côté sur un album solo ; j’ai fait le mien, Johnny a fait le sien. J’ai sorti le mien sur un petit label indé (Towards A Quaker View Of Synthesizers sous le nom de Cascading Slopes, chez Plastiq Musiq NDLR) et il était sur le point de sortir le sien. Mais finalement on s’est retrouvés pour monter le nouveau projet de The Drums, et il m’a dit : « Je suis vraiment dans une ambiance The Drums maintenant, et la dernière chose que je veux faire, c’est bien cet album solo… ». Il l’a laissé de côté mais a récupéré deux des chansons pour « Encyclopedia » : Kiss Me Again et Deep In My Heart. Et puis il y a aussi Wild Geese, qui est déjà sur mon album solo. Ainsi, au final, c’était bien que l’on travaille tous les deux séparément sur nos albums respectifs, cela a permis de libérer un peu nos esprits et puis de rendre « Encyclopedia » encore meilleur je pense.

  • Vous expérimentez un nouveau son sur cet album. Avant, votre musique était plus fraîche, très surf. On dirait que ce n’est plus le cas et que l’on a avant tout de la new-wave désormais, quand on entend toutes ces sonorités électroniques.

On aime tous les genres de musique. On n’est pas de ces personnes qui n’en aiment qu’un seul. Donc il y a toujours eu plein de choses qu’on se devait de faire sur un album, et finalement avec celui-ci on s’est dits, « Faisons tout ce qu’on a toujours voulu faire ». Et nous l’avons fait. Je pense qu’un vrai fan du groupe quel qu’il soit peut suivre notre évolution où qu’elle aille, parce qu’il y a toujours ce même noyau dur dans nos chansons : il y a toujours des pop songs, les couplets, les refrains, etc… On ne changera jamais ça, il n’y a que les ornements qui restent suspendus à tout cela qui changent.

The Drums - Encyclopedia

  • « Portamento » était une référence à un terme musical, lié à une composante de certains synthétiseurs. Et « Encyclopedia », à quoi cela fait-il référence ?

On n’a pas eu de titre pour l’album avant la presque toute fin de sa réalisation. Finalement, on l’a appelé comme cela car ça avait du sens pour nous, avec tous les différents styles que l’on présentait, la couleur des sons, et puis on trouvait que c’était un très joli mot.

  • Qu’est ce que vous avez voulu raconté avec ce nouvel album ? Le précédent était essentiellement fixé sur les relations de Johnny avec ses parents, la religion, la mort… « Encyclopedia » est-il tout autant autobiographique ?

Cela tourne toujours autour de la vie de Johnny, puisqu’il a écrit pratiquement toutes les paroles. C’est toujours très personnel, à propos de la vie, comment nous la voyons. Mais il y a également, avec cet album plein de choses très spécifiques que nous voulions transmettre, comme avec la chanson Let Me, qui est très inspirée par toutes ces informations venant de Russie l’an passée, avec toutes ces personnes insultant la communauté LGBT. Cela nous a mis vraiment en colère, et nous avons eu envie de nous exprimer sur le sujet. Je pense qu’on a voulu écrire sur bien plus de choses que d’habitude, mais on revient finalement souvent à ce que toutes les chansons de The Drums évoquent : l’amour, la solitude, et puis à la fin avec Wild Geese il y a un peu d’espoir quand même, après un album complet sur le désespoir ! (rires).

  • Cette Wild Geese qui clôt « Encyclopedia » ressemble à une chanson un peu folk… C’est donc bien toi qui l’a entièrement écrite, et même finalement chantée?

Oui, c’est une chanson extraite de mon album solo. Je l’ai chantée sur mon disque, donc je pense que beaucoup de fans on fait paser une info du style « Il va aussi la chanter sur l’album de The Drums! » mais finalement, c’est Johnny qui chante sur la version d’ « Encyclopedia ». Nous l’avons transformée en une chanson pour The Drums. Je veux dire que c’est essentiellement la même, mais plus adaptée au groupe et à cet album. Je suis heureux que tu me dises que c’est une chanson folk, c’est exactement ce que je voulais en faire !

  • Et quelles sont les chansons et les groupes qui vont inspirés pour réaliser tout cela ?

Hé bien, quand nous avons travaillé sur l’album, je n’écoutais pas vraiment de groupes. En fait, ces dernières années je me sentais assez fatigué par toute cette musique « normale ». Donc j’ai préféré écouté des BO de films, de la musique orchestrale également, mais aussi des trucs bizarres, de la « presque musique » comme des spots commerciaux des radios des années 1930. Ces choses étranges ont toutes inspiré « Encyclopedia » d’une certaine façon, comme la fin de Break My Heart peut-être.

  • À chaque sortie d’un nouvel album, on a l’impression que The Drums va se séparer… Alors, cette fois ci, ça se passe comment ?

C’est exactement comme tu dis ! Après chaque album dans le passé on se disait toujours : « Est-ce qu’on va éclater en morceaux ? » Mais après avoir fini « Encyclopedia », on a eu toutes ces nouvelles idées et on se souciait déjà d’imaginer à quoi allait ressembler le prochain album. Donc je peux vraiment affirmer que nous somme réellement excités à l’idée de commencer à travailler sur le successeur de « Encyclopedia ». Oui, je pense qu’il y en aura au moins encore un de plus !


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ENGLISH

The Drums

  • You’re going to release your third album after a breakup. A new world tour starts in a few days. So… How do you feel? How are you?

I don’t know. I mean  it feels good. We’re really happy with the record. We think it’s our best record yet. Well, we wouldn’t release the record if we didn’t think it was our best yet. We’re thrilled with the way the record turned out. We just don’t know, no one heard the record yet.

  • The last time you released music as a duo, it was the Summertime EP.  So, is it like a return to the roots?

Yes, it’s all the way. I mean Johnny and I started the band and we have always sort of been the core of it. We were always usually the ones writing and recording all the songs and that sort of thing. But we had some other members for a while and that sort of influences it in a way.  So, it was a little scary when we first start working on this record. But, pretty quickly we realized it wasn’t, and we just got really excited : we can do whatever we want now! We spent so long kind of… crafting the sounds of The Drums. This is a very consistent sound on all our past works. On this record we have early established that sound, so now it’s like “Play with it!, and making a record is not consistent, it’s really adventurous. It’s like a musical adventure to listen to all this twists and turns and unexpected surprises.

  • And so you said that you feel more free to make the music you want as a duo, more than when you were a four piece band ?

Yeah, we don’t have to be concerned with like being cool. We could just be really weird. When the band started Johnny really liked girls group from the sixties like the Shangri-Las. And I was really interested in the kind of Last Factory Records like The Wake and Durutti Column, and with this record it is like “Let’s just not even think about?” If I was influenced by anything it was probably like Mary Poppins and The Sound of Music! (laughter)

  • I guess you have new musicians for the upcoming tour. Did they record the album with you ?

No, we pretty much did everything by ourselves. We just do as much stuff as we can to get the sounds good. But we really dont know how to play the guitar at all so a couple of time I asked the tour guitarist to come in, and make something that sounds really pretty. But the most part of it, it’s just Johnny and I. In a cold dark room, trying to make a record ! (Smiles) And about the drums… We can do a little bit! We recorded drums and just kind of placed it where it needed to be. There are not really any live drums on our record!

  • How did you make this album with Johnny? Is he the writer? Are you the musician?

We both kind of are. Usually when we start working on a record we record a few songs together from the start to finish and that can help us establish the sound of the record and be on the same wave lenght. Then I work on some songs by myself, and he works on some songs by himself. When we started this record, I said what I want sounds like a beautiful, majestic, orchestral synthesizer music. And he said what he wanted sounds like trashy guitars, garage guitars, – and we just decided to smash the ideas together. I think you can kind of pick out like who did what if you listen to the record, which ones we both did together, and which ones we did by ourselves.

  • Did you work with any producer ?

There is always been some pressure like labels and managers all said “Work with a producer and make a big real album”. – We’ve tried it before. Actually, with this record we tried to go into a fantastic studio with a producer but… It was awful, just killed everything. It killed all the creativity and we wasted about all our money on it, then we just threw it away and we said no, we can’t do it.

  • The first single of Encyclopedia “Magic Mountain” was surprisingly aggressive, angry. It’s like you had a lot of things to say for three years and everything is just exploding?

It’s exactly why! We definitely had a lot we wanted to do and we wanted to say on this record. It came out a little more aggressive than usual and a lot of people are like “Why? Why did you make Magic Mountain the first single?” It’s like the weirdest song on the record, it doesn’t even sounds like the rest of the record so they said “Why don’t you make ‘Kiss Me Again’ the first single?” But to us that would have been really boring because that’s like the most classic Drums sounding song. We wanted to do something that would… shock people a little, and make their ears break up and say “Oh this is weird !” and kind of prepare people for something a little different because there is a lot of really different stuff on this record.

  • The first show of the era was two months ago in a Hotel. How was it?

It was on the roof, on the top of an hotel, in New York, in Time Square. Somebody asked if we wanted to do it and we were like “Maybe that would be interesting”, and so we did it. We wanted to try some new songs live but it’s been three years since we released anything so we didn’t know if anyone would care. Whatever and we got there, but everything was kind of a mess. Finally, it was nice to know that people care!

  • Most people thought that Johnny wanted to release a solo album. But finally you decided to comeback with a new project for The Drums! Why?

We’ve been on the road for so long, non stop touring for three years. We released two albums and an EP and just toured the whole country. We were just kind of exhausted and we came off the road and the last thing we wanted to do is get together and record another Drums album. So we both worked on some solo records. I did one and Johnny did one. And I released mine on a small indie label and then he was about to release his album. But then when we decided to set up a new Drums record and he said : “I’m really in a Drums mood now and the last thing I want to is to do is this solo record now”. He put it on the shelf but there are two songs from his solo record we put on the Drums album “Kiss Me Again” and “Deep In My Heart”, and “Wild Geese” is from my solo records. So it was good that we both worked on solo record, we both were able to clean our minds and it makes this new album better I think.

  • Before “Encyclopedia”, your music was really fresh : kind of surf-rock mixed with new-wave. But Encyclopedia sounds pretty different. It still sounds like new wave music, but not like surf-rock anymore. It’s colder and darker, right?

We like all sorts of music. We’re not the sort of people who only like one style of music. So there are a lot of things we always wanted to do on a record, and with this one we just said “Let’s do whatever we wanna do” and we just did. I think anyone that is a real fan of the band can ride our wave of evolution to wherever it goes, because there is still the core of all our songs, there’s still pop songs, there’s still verse/chorus, verse/chorus, etc. We’ll never change, it’s just the ornaments that are hanging on it.

  • Portamento was a feature on an old analogue systems used by bands you love, like Kraftwerk . What do you mean now with “Encyclopedia”?

We didn’t have a title for the record until it was pretty much completely finished. Finally we called it Encyclopedia because it makes sense to us, with all these different styles, colours of sounds, and we just think it’s a beautiful word!

  • What do you want to say with this new album finally? Portamento was about your relation with Johnny’s parents, about religion and death. There are new stories on Encyclopedia, but is it still autobiographical?

Well, I suppose that it’s more about Johnny, he does pretty much all the lyrics.  It’s still very personal, about life as we see it. But you know, I think on this record there are a lot of specific things we wanted to address like the song “Let Me” which is very inspired by all the news coming out of Russia last year, with all the people just abusing LGBT people. It just made us really mad so we wanted to write a song about that. I think that we wanted to write about more than we ever have, but the choruses are similar to what The Drums have always been about like love, loneliness and at the end with Wild Geese there’s some hope after an entire album about hopelessness.

The Drums

  • “Wild Geese” is closing Encyclopedia, and I really think it sounds like a folk song… But who is singing on it?

It’s a song from my solo record. I do sing it on it, and I think a lot of fans have been passing that around saying “It’s gonna be on The Drums record !” But finally Johnny sings it on this record, because we turned it into a Drums song. I mean it’s essentially the same song but we fitted it with Encyclopedia. I’m glad you think it’s kind of a folk song that’s what we wanted !

  • What are the bands or songs you listened to during the making of Encyclopedia? What inspired you?

Well, when we worked on this record I was not really listening to any bands, I felt over the past couple of years I really grew tired of normal music. I’m so tired of hearing bands, so I’m listening to a lot of movie soundtracks, orchestral music, and I like weird things like barely music, like commercial radio jingles from the 1930’s. Those weird things have inspired a little part of Encyclopedia, like the end of “Break My Heart” maybe.

  • It’s like after every album, you’re about to split. So my last question is… what’s next?

It’s just like you said, after each record in the past we always were like Are we going to fall apart ?. But after we finished Encyclopedia we had all these new ideas and we already worry talking about everything that we wanted to do on the next record. So I can really say we’re definitely really excited to start working on the next record now. Yeah, there will be at least one more!


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens