[Live] Thee Oh Sees au Metronum de Toulouse

Dernière date de la tournée de Thee Oh Sees  : Toulouse, dans la toute nouvelle salle flambant neuve Le Metronum, le 1er septembre 2014. John Dwyer nous y a impressionnés par sa personnalité, son énergie, sa concentration et son talent  : il porte la culture punk dont il est issu dans tous les pores de sa peau. Mais le travail sur la mélodie et l’instrumentation font de sa musique un artefact bien plus sophistiqué.

Thee Oh Sees © Chris Rod

Nous découvrions ce soir-là la salle du Metronum  : impeccable, peut-être un peu trop pour un groupe qui se réclame toujours du DIY. En effet, les musiciens règlent leur matériel eux-mêmes  : ainsi John Dwyer bidouille ses cordes, ses câbles, devant un empilement d’amplis plus grand que lui. Cet aspect, faussement lo-fi, se retrouve de bout en bout du concert.

Ce qui est extrêmement intéressant chez ce personnage charismatique, c’est la recherche sonore. Le passage par le folk a donné à sa musique une foule de nuances. Et l’utilisation de claviers n’y est pas pour rien.

Car John Dwyer n’est pas un débutant. Son projet existe depuis une dizaine d’années et Thee Oh Sees est sans doute l’un des groupes rock les plus prolifiques, que ce soit en albums studio ou en tournées live. Plongeant à pleines mains dans le rock garage du Frisco du milieu des années 60, John Dwyer en garde une gestuelle épileptique à la The Sonics, un son saturé qui se savoure davantage dans les petites salles moites.

Ce soir-là c’est donc le pape du son garage actuel que nous avons découvert, secoué à intervalles réguliers par des spasmes donnant à ses compos son rythme reconnaissable, ponctué de cris suraigus qui n’ont pas manqué de susciter dans le public présent pogos et slams.

Nous avons un regret  : ne pas avoir vu sur scène la précédente formation de Thee Oh Sees, plus fournie, plus nerveuse et plus fine sans doute, grâce au jeu de guitare de Petey Dammit, au jeu de batterie possédé de Mike Shoun et aux apports subtils de Brigid Dawson aux claviers, chants et tambourins.

Restent une formation resserrée en un bon son garage punk, le son de guitare de Dwyer – excellent il faut bien le dire, acrobate dans ses gammes déstructurées et ses ruptures savantes – et une présence scénique indéniable.

À quand la prochaine tournée, avec la formation complète ? Nous y serons, qu’il pleuve, vente, neige, yeux grands ouverts, sans résistance aucune à cet allumé de John Dwyer et à ses rythmiques irrésistibles.


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Chris Rod

Photographe toulousaine passionnée de rock indé, cherche à laisser des traces d'une scène musicale incandescente...