En janvier 2012, alors résident de Davenport, troisième ville de l’Iowa, Johnnie Cluney, batteur du groupe psychédélique Mondo Drag est contraint d’abandonner son groupe, parti s’exiler du côté d’Oakland sur la côte californienne. Illustrateur pour la célèbre plateforme de sessions lives Daytrotter, basée à Rock Island dans l’Illinois, Johnnie décide d’y monter son groupe avec le batteur Dennis Hockaday, ce sera Bedroom Shrine.
Grandement influencé par l’americana et le rock’n’roll, le quatuor formé autour de Johnnie (chant et guitare), Dennis (batterie, synthétiseur), Bambi Suits (guitare rythmique), et Aiden Landman (basse) répète chaque mardi ses titres au Daytrotter studio, qui donneront un an plus tard naissance à un premier album « No Déjà Vu ».
Les amateurs d’atmosphères américaines authentiques seront aux anges, guidés par la voix tiraillée de Cluney, souvent grave et tragique, toujours très juste dans l’interprétation. Comme il l’explique d’ailleurs, cet album parle avant tout d’amour, de vérité et d’une revanche prise sur la vie, des réflexions qui lui sont venues en 2012, au moment de la disparition de son père (hommage évident sur le folk glaçant de « White Highway »). On cerne d’autant mieux l’atmosphère.
Exploration réussie de la musique américaine, parfois intimiste à la guitare folk et au violon de son amie Skye Carrasco sur « Cash For Gold », parfois captivante comme un récit de la vie locale sur « Protector », où l’on soulignera la présence de Travis Williams au lap steel.
Du reste de l’album, on retiendra le rock’n’roll revanchard de « Celebrations », railleur sur les bords, et l’éponyme « No Déjà Vu », clin d’œil psychédélique et saturé à Mondo Drag.
Pour le dépaysement américain, Bedroom Shrine semble tout indiqué !
« No Déjà Vu » de Bedroom Shrine est disponible depuis le 10 juin 2014 chez Cartouche Records.
