Avec « BORE », c’est toute la hargne du quintet psyché cold shoegaze bordelais Lonely Walk qui se déploie dans un effort lo-fi orageux et ravageur.
On est accueilli comme un forcené sur « Piège de Sang », aux cymbales écrasantes et aux coups de pression synthétisés à faire jubiler Michael Bay devant un cliffhanger lourdement explosif. La lutte est bien vaine face à toute cette tension, obsédante et profondément malsaine.
Il y a chez Lonely Walk quelque chose de lourd et d’étouffant, de menaçant comme une ombre derrière nous, comme ces X placés sur les produits ménagers. Et le pire dans tout ça, c’est qu’on ne l’explique pas totalement et qu’on ne peut encore moins se résigner à la fuite.
Tout au long de « BORE », il règne ainsi une pesanteur assourdissante, où l’ère de l’électronique futuriste célèbre la domination des machines. Le dictat électronique est en marche, emmené par son leader crépusculaire, Mickaël Appollinaire, aux commandes d’un bastion drastique et déshumanisé.
« Pavillon Noir » dressé, « Abyss Of Pain » et autres « Bad Rabbit » déversent, entre l’errement psychédélique de « Zone Psy » et le post-punk inquisiteur de « Violent/Innocent », leur atmosphère obscène à destination d’un parloir qui en demande toujours plus.
Entre ultra-violence et urgence punk, entre culte et ostentation, « BORE » est de ces disques dérangeants et glauques qui comme des films d’horreur s’écouteront de préférence avant la tombée de la nuit, vous savez bien pourquoi…
« BORE » de Lonely Walk est disponible depuis le 1er août 2014 en écoute et en téléchargement à prix libre sur Bandcamp.
