[EP] Pale Seas – Places to Haunt

Entre la douce brise et les embruns marins, Pale Seas nous offre sur son premier EP « Places to Haunt » une virée maritime élégante et envoûtante.

Pale Seas - Places to Haunt

Le quatuor de Southampton, ville portuaire du sud de l’Angleterre a certainement influé sur l’énergie de ce disque, qui grimpe dans la durée comme la hauteur des marrées.

Emmené par son chanteur Jacob Scott, tour à tour rassurant, confident, amical et chagrin, Pale Seas, c’est un tumulte de sentiments traduit par un jeu instrumental aux polarités extrêmes, d’une maitrise contenue et recherchée aux débordements fougueux et gourmands.

Tout commence sur le discret et méticuleux de « Difference For Once », où la voix douce de Jakob se fait rejoindre par ses partenaires aux murmures soufflants, et à l’instrumentation presque isolée et essentielle. Il est question de vent, d’un courant d’air, d’une envolée pop pour mieux contempler l’horizon radieux qui se dessine progressivement.

Loin de nous effrayer de ses cauchemars, « Wicked Dreams » nous donne la force de les affronter, mieux de les faire taire. Guitares déployées, batterie débarrassée de ses démons, chant et chœurs amicaux, plus rien ne semble atteindre Pale Seas dans son ascension pop fulgurante.
La nuit se couche, et les rêves se font désormais paisibles alors que les dernières peurs sont, elles, balayées dans les tréfonds par la houle.

crédit : Hollie Fernando
crédit : Hollie Fernando

Logiquement « Sleeping » nous dépose dans les bras de Morphée, pour l’une de ces ballades pop folk qui propage l’héritage brit à 20 000 lieues des côtes anglaises. Batterie à la cadence militaire, chant patient et berçant, témoignant pourtant d’un certain affolement avenir, les accords de guitare se font de plus en plus apparents, alors que le dernier couplet, instrumental, témoigne des premiers sursauts de notre léger sommeil.

C’est alors que le superbe « Evil is Always One Step Behind » vient clôturer la belle écoute sur l’une de ces longues ballades qui parcourent les falaises de calcaire sur laquelle viennent s’échouer les grandes vagues.

Un titre en deux temps, qui d’abord s’adonne à la contemplation, à la retenue pour mieux laisser les guitares dominer ensuite, et balayer notre imaginaire des derniers débris qui l’empêchent de rêver plus profondément, plus immensément.

« Places to Haunt », premier EP de Pale Seas est d’une mélancolie enivrante à toute épreuve, qui deux ans après l’excellent double single « Bodies / My Own Mind » prouve, loin de s’essouffler, qu’il faut savoir viser toujours plus haut et plus grand. Bravo messieurs.

crédit : Hollie Fernando
crédit : Hollie Fernando

« Places to Haunt » de Pale Seas, sortie le 11 août 2014 chez Native Pop.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques