[Live] Gap Dream au Brin Folk

Programmés cette année à l’Austin Psych Fest, les Californiens de Gap Dream étaient de passage à Angers ce lundi 14 avril. Un concert expérimental, inhabituel, audacieux et surtout hypnotique.

Gap Dream © Fred Lombard

Nous voilà moins d’un mois après le concert cosy de Ladylike Lily de retour au Brin Folk. L’occasion de réitérer l’expérience d’un concert intimiste à la rencontre d’une programmation pointue, dans une ambiance différente, celle du rock psychédélique.

Venu tout droit de Fullerton, au sud de la Californie, le trio Gap Dream a ingénieusement trouvé son nom. Entre « fossé rêveur » et « rêve profond », aucune traduction exacte n’est admise, seule une interprétation personnelle est possible. Même situation du côté de la musique.

Signé sur l’excellent label indé américain Burger Records (Pure X, Mozes and the Firstborn, Cherry Glazer, Jacco Gardner…), le projet se décrit ainsi sur les réseaux sociaux : « I’m a burger alien ». Véritable ovni musical, on ne doute pas un instant que Gap Dream vienne effectivement d’une autre planète.

Cachés par leurs cheveux longs, les trois musiciens claviers-boites à rythme, basse et guitare prennent place derrière leurs instruments. Projet initialement solo du chanteur Gabriel Fulvimar, ce soir là, c’est sans ses lunettes jaunes transparentes, mais avec une monture noire plus classique et surtout un t-shirt « I’m Too Sexy For This Planet » et tout sourire, que le Californien se présentera au public en comité restreint.

À de rapides tests sonores vient se greffer une longue introduction qui débouchera vers un premier titre. Dès le début, le ton est donné avec « Fantastic Sam ». Chaque morceau dépasse allègrement les dix minutes. Avec son élocution lente, Gabriel Fulvimar donne très vite l’impression s’assister à une séance d’hypnose thérapeutique collective. Sa voix entretient d’ailleurs une curieuse ressemblance avec celle du chanteur des Black Lips. Pendant ce temps, les instruments à cordes entament une douce transe psychédélique accentuée par une drôle de sensation d’intrusion mentale à travers la spirale multicolore projetée sur le mur.

Chaque morceau interprété est l’occasion pour le trio américain d’improviser, de lancer des sons et des rythmes électroniques parfois très étranges : des bruits de chat, de moteur, une canette qui s’ouvre, une vieille sonnerie de portable. Chacun croit y entendre une sonorité du quotidien : l’interprétation et l’expérience personnelle l’emportent. La boite à rythmes prédomine d’ailleurs sur les guitares. Et pour tenir la note sur son clavier sans fatigue, on verra même l’ingénieux chanteur bloquer la touche en posant son téléphone dessus.

Avant dernier morceau joué, le tube et morceau le plus accessible du répertoire, « Shine Your Light », fera (petite) salle comble.

Gap Dream jouera aux côtés de nos frenchies Eagles Gift, La Femme et Zombie Zombie le 2 mai prochain lors de l’Austin Psych Fest, au Texas.


Retrouvez Gap Dream sur :
FacebookBandcamp

Photo of author

Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts