[Live] Catfish au Chabada

La soirée « Musiques connectées » confectionnée par l’association de développement d’artistes BMK accueillait, ce jeudi 3 avril 2014, le duo jurassien Catfish. Une prestation remarquable qui fut l’occasion d’apprécier un univers vintage très cohérent sur deux plans : musique et mise en scène. Un équilibre qui trouve sa place au croisement des routes du rock, du blues, du folk et du garage.

Catfish © Fred Lombard

Amandine Guinchard et Damien Félix ont été nourris aux disques de Bob Dylan, de Robert Johnson, de Skip James ou encore de John Lee Hooker : quatre artistes dont le répertoire compte une chanson commune, « Catfish ». On tient là l’explication du nom. Après deux EPs très bien accueillis par la critique, le duo sortait une semaine auparavant son premier album « Muddy Shivers », l’occasion de présenter aux Angevins leurs nouvelles compositions.

Fringués comme sur la pochette de leur récent album, Damien, guitariste et percussionniste, porte fièrement bretelles et tee-shirt d’antan quand Amandine au chant, à la batterie et plus rarement à la basse revêt sa robe de poupée vert vintage ornée d’un ruban noir.
Pour compléter l’atmosphère, des rideaux gris foncé à motifs pendent sur scène alors qu’une grosse caisse fixée sur un pied trône au centre de la scène.
Catfish commence sa prestation par deux titres imposants et énergiques. Un bon appel du pied, où la technique et la prestance des deux musiciens rendent la salle acquise à leur cause, si ce n’était pas déjà fait ! Et c’est alors que déboule l’imparable tube fou « Make Me Crazy » !

Un duo qui en cache d’autres. Catfish sur scène fait penser aux White Stripes et à The Kills. Il emprunte aux premiers le côté juvénile et fraternel, aux seconds le mélange des genres. Chaque morceau de Catfish est une expérience différente. La transition du rock au folk, du blues au garage stimule notre attention et excite notre curiosité. Pas de place à la lassitude, Catfish assure à toute occasion, peu importe le genre choisi ou l’émotion défendue (de la douceur d’un « Black Coat » à la rage d’un « Catch Me » en passant par la tempérance d’un « Have A Good Time »), et garde un niveau de maitrise et d’interprétation constant. Convaincant et épatant.

Amandine donne l’impression qu’il y a plus de deux personnes qui se produisent sur scène. Sa voix puissante et éraillée lui offre une présence scénique monstrueuse, amplifiée par son jeu à la batterie. Elle occupe la scène pour quatre et lors des instants plus groovys nous rappelle Beth Ditto, la plantureuse chanteuse de Gossip sur « Much Better ». Damien est au niveau de sa collègue avec son mojo et sa façon singulière de combiner guitare et percussions. Le solo d’Amandine sur le tambour aérien aura apporté un délicieux supplément tribal au spectacle quand Damien aura offert quelques savoureuses minutes d’harmonica au public.

Catfish a réussi au fil des concerts et des disques à donner une forme plus concrète à son projet. Cette mise scène plus réfléchie qu’à leurs débuts et ce premier album sont la confirmation de leur énorme potentiel. Un concert formule best-of !


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts