À l’origine de la soirée Rock for Callum, jeudi prochain au Chabada, il y a le groupe rock angevin Daria.
Suite à sa rencontre lors de leur tournée américaine avec Callum, touché par une maladie orpheline, et fils de leur ami musicien Jay Robbins, le groupe a décidé d’inviter ses amis angevins Zenzile, Wank for Peace et Scarlet pour une grande soirée musicale et caritative.
indiemusic a proposé à Camille et Étienne Belin, respectivement chanteur-guitariste et guitariste, une interview pour parler d’abord de cette soirée, et un peu moins de l’actualité de Daria.
- Bonjour les frères Belin ! On est à quelques jours de cette soirée Rock for Callum au Chabada. La feuille de route est prête pour cette soirée ?
Camille : Oui, tout à fait. Les quatre groupes sont au courant qu’ils doivent venir pour l’événement. Tout est en place, on a fait le maximum de promo possible et puis…
- …Là on en remet une petite couche !
Camille : Eh oui ! L’occasion de rappeler à tout le monde que c’est le 5 décembre avec Zenzile, Wank For Peace, Scarlet et Daria, que c’est à partir de 20h45 au Chabada et que c’est pour 10 euros entièrement reversés à la famille Robbins.
- On va parler de l’essentiel : Callum est un jeune enfant, âgé de 7 ans et atteint depuis son plus jeune âge d’une atrophie musculaire dégénérescente, maladie incurable appelée également SMA TYPE 1.
Étienne : Oui, c’est ça.
- Daria met en quelque sorte en place un « Téléthon » centré autour du rock angevin ?
Étienne : D’une manière générale, on n’aime pas trop ces trucs caritatifs. On ne s’est, d’une certaine façon, jamais senti à notre place là dedans. Mais là, c’est vraiment unique, atypique. On s’est trouvé dans une situation où l’on a rencontré cette famille, on a vécu une journée avec eux et il s’est passé un truc un peu plus fort.
On ne va pas s’amuser à faire ça tous les ans, on le fait avant tout parce qu’on a envie de le faire. On en a parlé aux autres groupes qu’on a motivés, y’a des copains qui vont nous aider à faire la bouffe aussi et les mecs du Chabada vont venir bosser gratuitement. On a réussi à mobiliser un peu de monde autour de cette histoire-là.
C’est pas du tout un Téléthon, car le mot est un peu fort. C’est plutôt « on fait une action comme ça, car ça nous touche et ça nous parle vraiment ». Bien plus que d’une manière générale, donner des sous pour donner des sous.
- Si on parlait un peu des parents de Callum, Janet et Jay Robbins, qui accompagnent quotidiennement leur fils. Comment vous avez été amenés à les rencontrer ?
Camille : Ça fait un petit bout de temps avec Jay. Jay, c’est quelqu’un qui connaissait très bien Ian Burgess qui nous a suivi depuis le début. Et il s’est trouvé qu’à la fin de l’enregistrement d’Open Fire, la décision a été prise que ce serait Jay qui mixerait l’album. Ça a été le premier contact.
Ensuite, on a gardé avec Jay une correspondance par email qui s’est concrétisée avec une rencontre, enfin en Espagne à Sant Feliu pour un concert avec son groupe Office of Future Plans. Tout s’est très bien passé, on s’est bien amusé, on a bien accroché et c’est là qu’on a évoqué la première idée de faire un split (NDRL : EP partagé par deux groupes) aux États-Unis.
Tout ça s’est concrétisé en mars 2013 dernier, et c’est là où on a eu l’occasion de jouer avec Jay d’Office of Future Plans et de rencontrer la famille Robbins.
- L’argent récolté lors de cette soirée, il va servir comment ?
Camille : On ne sait pas précisément, mais on sait bien que ce sera pour essayer d’amortir les frais, notamment ceux dépensés un peu avant l’été, fin mai – début juin pour une grosse opération que Callum a subi pour le soulager un peu.
Étienne : Mais tu sais, c’est un truc de malade, quand on était à Baltimore, chez les parents de Callum, ils étaient super inquiets juste parce que Callum avait chopé un rhume. Un rhume pour Callum, c’est quinze jours d’hosto, et dans une chambre stérile, machin et tout. Tu imagines, on imagine aux alentours de 2000 dollars la journée, quand t’es remboursé de zéro, ils passent leur salaire là-dedans ! C’est un truc de malade.
Camille : On ne sait pas précisément combien ça coûte une journée d’hospitalisation, mais on espère que ça va un peu couvrir les frais !
- Au delà de l’argent récolté, il y a peut-être aussi le but de mettre en avant une maladie qui est méconnue ?
Camille : Oui, c’est vrai, car c’est quelque chose contre laquelle ils sont obligés de se battre. C’est une maladie hyper rare, il y a peu de cas aux États-Unis.
Et vu que c’est au stade de recherche par rapport à la maladie, les seuls traitements existants sont là pour soulager, et non pour essayer de guérir. Alors, évidemment, plus on expose la maladie, plus on en parle et plus ça donne un peu d’infos là dessus et ça contribue à aider.
- Pour ce concert, il y a Daria, Zenzile, Scarlet et Wank For Peace, finalement, c’est une réunion d’Angevins. Mettre en avant la scène indépendante angevine, c’est un peu l’autre but de cette soirée ?
Étienne : Ça l’est sans l’être, mais en tout cas, on pense que c’est un panel représentatif et correct de ce qui se fait en rock, punk rock, dub rock sur Angers.
C’est des copains ! C’est des gens qu’on connait très bien ou bien.
Et puis, d’une certaine façon, ça fait un concert au Chabada avec quatre groupes angevins. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu ça !
Y’a les On Stage, mais avec de groupes amateurs.
Là, c’est des groupes plus expérimentés, un peu plus chevronnés, qui se retrouvent à quatre sur une scène. On est sans doute à l’initiative d’une soirée qui ne s’est pas fait depuis longtemps au Chabada.
À plus d’un titre, c’est intéressant comme soirée !
- Et finalement, cette scène indé angevine est engagée !
Étienne : Oui, carrément ! En tout cas, les trois groupes à qui on a parlé du projet, Zenzile, Wank For Peace et Scarlet se sont engagés tout de suite. Il y a eu ce « Ouais, on va le faire, carrément ! ».
Et on prévoit des surprises.
- Des invités ?
Étienne : L’idée, c’est qu’il y ait un peu de mélange dans les groupes. Sur chaque concert, il y aura des membres d’autres groupes qui viendront jouer.
On va parfois retrouver plus de monde sur scène que prévu, pour faire des trucs sympas !
Camille : Et il faut aussi dire qu’il n’y a pas que les groupes qui sont engagés, il y a aussi tous les intermittents présents sur l’événement vont bosser bénévolement. Tous les gens qui interviennent le font sous la bannière de la cause, et c’est quand même énorme. Merci à eux !
- Quelques mots sur l’Association Aide Soutien Music (ASA Music) qui organise la soirée ?
Étienne : Eh bien, ASA Music va bien, je crois (rire). C’est notre asso ! En fait, on préfère que ce soit ASA plutôt que Daria présente et organise le concert.
- Il n’y a que Daria derrière l’asso ?
Étienne : Ouais, ouais ! C’est notre structure représentative.
- « Red Red », votre troisième album, sortait en avril 2011. Le prochain album est-il en préparation ou y’a-t-il quelque chose qui avance dans ce sens ?
Étienne : Oui, on commence à y réfléchir.
Camille : On a de nouveaux morceaux, mais rien de calé pour nous.
Étienne : On n’a pas une vision nette, très précise à ce niveau –là.
- On pourra découvrir de nouveaux morceaux ce jeudi ?
Étienne : Non, car avec quatre groupes, et une soirée qui commence à 20h45, et qui finit à minuit, minuit et demi, ça va aller vite. Chaque groupe va jouer 45 minutes, un truc comme ça, et ça fait des sets assez courts.
Par contre, on va rejouer des chansons qu’on n’a pas jouées depuis super longtemps, aussi parce que comme le disait Cam au début, Jay a mixé « Open Fire ».
- C’est le deuxième album, ça fait pas si loin que ça ! (rire)
Étienne : Bah !
Camille : Il va y avoir de vrais vieux morceaux alors, du premier album « Silencer »!
- C’est un peu un best of !
Camille : Un best of, non, j’en sais rien !
Étienne : Tous les hits singles (rire) !
- Et je profite qu’on a abordé l’histoire du split EP au début de l’interview, ça s’est donc fait ?
Camille : Ça s’est carrément fait même ! T’en n’as pas entendu parler ?
Étienne : Il est sorti en mars dernier chez Lovitt Records, qui est une branche du label des membres de Fugazi, Dischord. Le split est sorti au États-Unis.
- Et ça a bien marché ?
Camille : Ça a plutôt bien marché. On est arrivé en mars sur la tournée. On a fait des dates sur la côte Est pour défendre le vinyle, et on a ensuite greffé à cette tournée le South by South West. Soit six soirs sur la côte Est avant de partir faire les trois concerts au SXSW avant de revenir en France.
- Un bon périple américain !
Étienne : Oui, qu’on ait réussi à tout goupiller, c’est vraiment pas mal !
Camille : Et on a fait le South avec Office et c’était un super expérience aussi !
- D’autres actualités à annoncer suite à ce concert jeudi ?
Étienne : Pour l’instant non, enfin si, on revient de tournée. On était parti en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Sur cette tournée-là, on a rencontré plein de monde, plein de super gens ! Et, il y a un mec en Écosse qui est super engagé sur plein de trucs, hyper volontaire qui nous propose d’essayer de faire des choses avec Daria, et on va carrément y aller, partir là-bas et sans doute ressortir « Red Red » en Angleterre, chose qu’on n’avait jamais faite.
Et on compte bien sûr accompagner la sortie de ce disque, en avril-mai prochain, de concerts.
Et on a également envie de faire quelques dates en France. On va sans doute faire des dates dans l’Est et on aimerait bien aussi jouer en Allemagne, pareil en mai prochain.
C’est ça pour les projets.
- C’est plutôt pas mal !
Étienne : Ouais, c’est cool !
Camille : Sortie du disque au Royaume-Uni, oui, très bonne surprise ! Mais 2013 aura été bien !
Étienne : Oui, vraiment une super année. Des concerts, des dates à l’étranger et des rencontres : mars aux États-Unis, cet été, on a fait Espagne – Portugal et France, et là on était au Royaume-Uni.
- La vie de Daria est bien remplie ! Merci à vous deux et à jeudi avec Daria, Zenzile, Scarlet et Wank For Peace !
Camille : Exactement ! Merci Fred de nous avoir laissé la possibilité de parler de cette soirée qui nous tient… aux couilles ! (rire)
Toutes les infos sur la soirée Rock For Callum, c’est ici : lechabada.com/Rock-For-Callum
