PAPA – Tender Madness

C’est toujours amusant et tordu d’écrire sur PAPA. Il faut dire qu’avec leur nom familier qui nous donne l’impression de nous adresser en permanence au paternel, on se demande bien quel autre tour l’espiègle duo de Los Angeles pourrait bien nous jouer. Mais avouons-le, l’amour pour ces deux Californiens, authentiques hipsters californiens ; le guitariste Daniel Presant et le batteur chanteur Darren Weiss, n’est pas un goût inavouable. Loin de là.

PAPA - Tender Madness

Sur leur premier album, longtemps annoncé (voir notre interview de PAPA), longuement réfléchi – que le français assagi devra encore attendre un petit mois – PAPA complète ses géniaux premiers singles dévoilés au compte-goutte pendant près de deux ans, de nouveaux titres bénéficiant de la même ferveur pour un indie pop vivant et sans arrière-pensée.

Décontractés, les deux musiciens de PAPA font de leur « Tender Madness » une vitrine de leur singularité.

Lancés par un spatial et conquérant instrumental sur « PAPA » et ses notes de piano bien appuyées, la soumission à la folie commence sur le déjà connu « Put Me To Work », hymne à l’effort, à celui qui pousse au dépassement de soi. Impossible d’échapper à leur imparable énergie !

Géniaux compositeurs, Darren et Daniel alternent avec une véritable agilité ces moments de pur lâcher-prise comme ces moments transis où l’émotion s’impose sans violence.

On se laissera partir pour un îlot ensoleillé sur « Cotton Candy », véritable recueil de la coolitude servi avec son lait de coco et ses vahinés, quand s’en suivra la ballade indie folk « If The Moon Rises », et son refrain « Run, honey, run, I always let you go » entêtant cachant sous une trappe sa ritournelle sicilienne. Ces types sont étranges, et c’est peut-être pour ça qu’on s’y attache, et qu’on s’abandonne à leur écoute !

Papa

Qu’elles soient parfumées d’un groove authentique (Got To Move), qu’elles soient nostalgiques (Tender Madness) ou qu’elles épousent les formes d’un rock plus consensuel (Get Me Through The Night), les pistes de ce premier album reflète en tout point ce à quoi nous avait déjà habitués le duo californien : des compositions à l’adhérence immédiate, marquées d’une singularité comme d’une rigueur étonnante.

On n’oubliera bien sûr pas au passage de réitérer l’écoute des titres déjà adoptés du récent « Young Rut », et son refrain qui décolle comme une fusée cola propulsée au menthos au tout aussi génial « If You’re My Girl, Then I’m Your Man » qui au-delà de son titre nous pousse à la chansonnette sur le refrain comme à dessiner un sourire sur nos lèvres. Il y a de fortes chances que PAPA soit bel et bien une théorie du bonheur.

Piste finale, « Replacements (Curls In The Grass) », ballade country poétique entre PAPA et Lydia Rogers, moitié du groupe de country traditionnel The Secret Sisters finira de nous troubler par ses choix artistiques définitivement singuliers. Ces deux-là n’ont pas fini de nous surprendre !

On s’attristera juste de deux trois bricoles, rien de bien méchant, comme cette nouvelle version du génial « I Am The Lion King », légèrement chamboulée dans sa structure, qui perd par là un peu de sa fougue originelle, et la plus regrettable absence du formidable « Ain’t It So », hit ensoleillé qui sentait la classe à deux cents mètres à la ronde.

Véritable machine à tubes indie, Tender Madness est ce disque à qui on voudrait bien mettre la plus haute note même si on se refuse à en donner. Qu’on se le dise, l’avenir ne devrait plus rien leur refuser.

« Tender Madness » de PAPA est disponible depuis le 9 octobre aux US chez Universal et sortira chez nous le 4 novembre prochain.

On peut dès vous inciter fortement à ne pas manquer leur passage parisien le 8 novembre à la Cigale dans le cadre du festival des Inrocks, avec Suuns, These New Puritans et Young Fathers.

Festival Inrocks 2013

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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques