Projet solo de Frank Woodbridge, Dear Eyes dévoilait en mai dernier son premier EP « Happy Sad », électro pop à tendance aérienne.
Élancée et gracieuse sur « Etretat », on découvre d’abord un projet soigneux et particulièrement attachant servi par le chant de Frank, et entouré de jolies nappes sonores.
Etretat est clairement le lieu de cohabitation entre la dream pop et la new wave, le titre croisant ses regards aux confins des deux mondes, entre volupté et noirceur subtile.
Il y a même ces notes shoegaze sur l’ouverture de « You Stole My Life », cette sensation d’obscurité enivrante. Puissante et étouffante comme une bouffée de pollens.
Duo vocal contrarié autant que contrasté avec Vanessa Filho, sur ce titre, Dear Eyes nous hypnotise.
Plus relâché, « Go Train Fast Love » se calle sur le beat et évolue grâce aux pulsations du kick. Refrain rebondissant où chaque mot se trouve répété, le titre devient vite entêtant comme un morceau estival destiné au clubbing. Étrange sensation.
Avec « A Place (Space Lullaby) », on va alors vers un univers folk plus discret, plus séduisant également par son intimité. On pensera d’ailleurs très vite aux Suédois d’Eskobar par la froideur et la délicatesse de ces quatre minutes, pour moi les plus belles de l’EP.
Enfin, « Happy Sad » se conclura sur « Nightlifedreamers », électro pop qui l’est un peu trop. Malgré une belle introduction, la suite du titre est la sucrerie de trop, le trop-plein de notes synthétiques sur un chant à la Eurythmics.
Pour son premier EP, Dear Eyes dévoile un univers d’électro et de pop sans chercher à se définir clairement. Si on ne sait pas encore tout à fait où ce parti pris le mènera, on découvre sur ce « Happy Sad » de bien jolies compositions qui n’attendent qu’à se révéler un peu plus sur scène.
« Happy Sad » de Dear Eyes est disponible depuis le 20 mai dernier chez Believe.
