En près de 10 ans de carrière pour le quatuor lo-fi pop d’Oakland, Rogue Wave, c’est aujourd’hui que se dévoile « Nightingale Floors », leur 5e album studio.
Resté dans l’ombre malgré ses signatures consécutives chez Sub Pop puis Brushfire Records, Rogue Wave n’a jamais réussi à faire parler de lui malgré d’excellents singles pop (« Eyes » ou « Chicago X12 » en sont les parfaits exemples).
« Nightingale Floors » nous donne l’occasion de faire le point sur la carrière de l’un de ces groupes maudits de l’indie rock américain.
Car Rogue Wave est un chouette groupe comparable autant à Pete Yorn qu’à Nada Surf sous certains aspects, leurs pochettes d’albums comptent parmi les plus réussies des 00s et pourtant tout s’acharne contre eux quand l’heure de sortir un disque arrive.
Noyé au milieu des sorties très médiatiques de ces derniers mois, le groupe de Zach Rogue a bien du mal à jaillir de tout ce bouillonnement musical malgré tout son talent.
Ouvert sur « No Magnatone » à l’orientation rock alternatif penchant autant pour la mélodie que pour l’expérimental, difficile alors de prédire la suite du disque.
C’est bien avec « College », premier single de ce « Nightingale Floors » qu’on commence alors à en savoir plus. Retour à une musicalité plus pop, moins complexée pour accueillir l’été à bras ouverts. On prend !
Alors que « Figured It Out » fait lui clairement penser à Elliot Smith avec son orientation acoustique, « Siren’s Song » nous entraine vers un indie rock des plus positifs et entrainants.
Malgré le chant vocodé de « S(a)tan », la suite de l’album a de quoi plaire. Il y a entre autres « Everyone Wants To Be You » allant de la ballade pop vers une conclusion instrumentale intense et généreuse et cet autre titre folk « Without Pain » dont Rogue Wave a le secret pour nous toucher dans sa simplicité.
Tout comme il y a d’ailleurs « Body Breaks », autre révélation pop folk de l’album au chant plus fondu dans le son.
Pourtant, s’il y a bien un défaut essentiel projeté par ce nouvel album du groupe d’Oakland, c’est bel et bien la confusion des genres. Le projet ne sachant manifestement pas vers quoi se tourner ponctue ses compositions d’autant de titres électriques aventureux que de douces ballades sans parvenir à se décider sur l’orientation à prendre.
« Nightingale Floors » n’en reste pas moins un album dont de nombreuses pistes s’avèrent notables et particulièrement bien composées. On regrettera juste le manque d’homogénéité d’un projet qui malgré les années n’arrive pas encore à offrir le meilleur de lui-même. Il n’en est pourtant pas si loin.
« Nightingale Floors » de Rogue Wave est sorti ce mardi 4 juin chez Vagrant Records.
