Demi Mondaine – Private Parts

Demi Mondaine, c’est ce qui est écrit sur la première page du bouquin « Venus in Furs » de Sacher Masoch. Père du sadomasochisme. Le décors est posé. Demi Mondaine, le nom, vient de là.
Mais Demi Mondaine c’est plus qu’un nom. C’est quatre âmes de l’underground parisien.
De La Féline à Iggy Pop, qui sont-ils ? Tour d’horizon, à l’occasion de la sortie de leur premier EP, ce lundi 3 juin.

Demi Mondaine - Private Parts

Rock. Dans l’attitude. Dans le son. Dans le texte. Oui, terriblement rock.
Le navire fait des vagues à Paris. A la barre, Béatrice. Quand on écoute Demi Mondaine, c’est d’abord sa voix qui transperce. Qui submerge. C’est rauque. C’est éraillé. Et puis parfois, c’est nonchalant. Cette nonchalance assumée – moquée – qu’on retrouve dans « Private Parts », l’EP.

Cinq titres ou bien quatre. Une ouverture en langue française. Plus loin, un texte signé Iggy Pop. Un EP de haute qualité. De haute voltige.

« Paris sous la neige » inaugure le phénomène. La musique est blues et ronronnante. Mais faussement sage. Un brin planante. Aux teintes rageantes et rageuses. Lancinantes. Dessus Béatrice balade ses griffes. La voix est sulfureuse et tiraillée. C’est la gouaille parisienne qui rencontre l’énergie rock. C’est le son des faubourgs et des caves moites. C’est la poésie, embuée d’alcool.

Puis, Iggy Pop introduit en personne le titre « Private Parts ». Texte écrit en 1969, et qu’il a offert au groupe. Un morceau inédit donc, arrangé par Demi Mondaine. La voix prend toute son ampleur. Toute l’énergie jouissive prend son envol. Portée par une musique saisissante,. Putain ça fait du bien. L’équilibre est bafoué. Ça joue avec les parties stridentes et les ruptures. Les envols et les crashs.

crédit :  Thibault Stipal
crédit : Thibault Stipal

Intro prise d’une urgence. Alarmante. Puis la voix vient apporter la nonchalance d’un texte malfamé. Un français qui s’envoie en l’air dans les folles nuits. « Zombie ». Le réveil de la mort. Le réveil de l’obscurité et des ruelles où il ne fait pas bon traîner. Rugissant. Sexuel. Crucifié au mur. Le morceau se pose et puis s’éveille. Se lève et de toute sa hauteur nous transcende.

« Electric Light » et ses teintes inquiétantes. Ses guitares perchées. Lumières en demi-teinte du petit matin. Après le chaos. Puis on retrouve des vapeurs plus chaudes dans la voix résonnante de Béatrice. « Electric Light » vient clôturer ce délicieux album. Péché originel.

Oui rock. Demi Mondaine est définitivement rock. Le rock avec des lettres de noblesse.

La suite, ça sera avec un album.
La collecte est lancée et c’est par ici : oocto.com/demi-mondaine

« Private Parts » de Demi Mondaine est sorti ce 3 juin.

demimondaine.fr
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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes