Rencontre avec Scarlet au Chabada

Mercredi, Scarlet jouait au Chabada lors d’un apéro-concert suite à l’annulation du concert d’Ume. L’occasion pour le groupe angevin de valoriser son projet « XIII Arrows » et pour nous, de reprendre contact avec eux, un peu moins d’un an après notre dernière rencontre, pour parler de ces fameux clips, de l’évolution du groupe et de leur fonctionnement en trio sur scène.
Retour sur un après-midi passé Géraldine et moi avec l’un des grands représentants du rock angevin d’aujourd’hui.

Scarlet

  • Bonjour Dorota, Romain et Josselin, comment allez-vous depuis l’été dernier ?

Romain : Ça va bien.

Dorota : Moi ça va aussi. Je suis un peu malade, aujourd’hui particulièrement, mais sinon en général ça va ! On est toujours là, on fait de la musique plus que jamais avec Scarlet.
On bosse peut-être encore plus que l’année dernière ! Tous les mois !

  • Un jour par mois !

Dorota : Non, non (rire), plus quand même !

Romain : Plus un jour de vacances par mois. (rire)

  • Aujourd’hui, Scarlet c’est encore et toujours une formule duo ou c’est plutôt un trio avec un batteur qui vous rejoint sur les concerts ?

Romain : Depuis un moment, on a fait le choix d’être surtout en duo avec Dorota, depuis le départ de notre batteur, Kévin, qui était resté environ un an.
On a eu ensuite deux batteurs, Jérémy et Josselin, qui est là ce soir, et qui est notre batteur le plus présent dans Scarlet.
Pour l’instant, c’est vrai que c’est surtout un duo sur ce qui se passe dans la com’ car nous, avec Dorota, ça fait quand même cinq ans qu’on se connait et qu’on fait de la musique ensemble.

  • Depuis Elliptic…

Romain : Exactement, depuis Elliptic qui était notre premier projet.
L’aventure, le projet se passe surtout à deux, mais si jamais sur du plus long terme l’histoire se passait bien avec un batteur, effectivement, ça pourrait devenir un trio.

Scarlet

  • On ne peut pas passer à côté de votre grosse actualité de 2013. C’est XIII Arrows qui, si je comprends bien, consiste en la présentation d’un clip tous les mois sur un nouveau titre. Vous avez déjà sorti ceux de janvier, février, mars et avril et ce soir, c’est celui de mai !

Dorota : C’est bien ça ! (rire)

  • Qui est donc déjà prêt ?

Dorota : Oui, on a plus qu’à s’installer !  On ne dort pas la nuit, mais c’est pas grave.

  • Et pourquoi treize mois, et pas douze sur l’année ? Vous devez tenir à votre treizième mois, non ?

Romain : Le treizième mois, oui, c’est le chiffre treize qui nous tient à cœur.  On fera un clip à la fin de l’année qui sera une surprise et qui sera surement un peu différent des autres.

  • Ça aurait été mieux de sortir ce clip lundi par rapport au chiffre 13 ?

Romain : Effectivement, oui, mais on n’a pas pu s’engager sur une date précise dans le mois. Au début, on voulait faire ainsi, mais c’était trop compliqué à sortir les titres à une date précise.

Dorota : Surtout pour les autres, pas forcément pour nous. Rien que le clip du mois d’avril, il a été fini le 30, et était encore en train de charger sur YouTube à ce moment-là.

Scarlet

  • Et du coup, pour quoi XIII Arrows, pourquoi les flèches ?

Dorota : On cherchait quelque chose qui va avec le chiffre 13 à la base. Je voulais quelque chose de sauvage et proche de l’amour aussi, et la flèche, ça réunissait un peu ces deux désirs.

  • Et pourquoi le 13 en particulier ?

Romain : Parce qu’avec Dorota, on s’est rencontré un vendredi 13 en 2005.

Dorota : Oui, et à partir de ce jour-là, on a vu le chiffre 13 un peu partout. On n’est pas trop superstitieux non plus… (rire)

  • Un peu quand même… (rire)

Dorota : Un petit peu alors…

Romain : Oui, du temps qu’on s’amuse un peu avec ça. Ça nous donne un objectif et on se dit qu’il fallait jouer là dessus.

  • Et pour vous le choix du vendredi 13, c’est plutôt la chance que la poisse.

Romain : En tout cas, ça a apporté des choses positives pour nous.

Scarlet

  • Vous travaillez avec des vidéastes différents sur ce projet d’une vidéo qui sort chaque mois. Ça doit chambouler vos habitudes d’être dirigés par d’autres ?

Dorota : Oh que oui (rire) ! C’est pas toujours facile ! Parce qu’il faut faire confiance aux gens… Vu qu’on a toujours travaillé à deux et ça marchait bien mieux qu’avec d’autres personnes en plus, où il y avait toujours des problèmes d’organisation, de disponibilité et d’investissement.

  • Est-ce que c’était difficile d’imposer vos idées ? Vous n’avez pas eu trop de gens qui vous ont dit « ah ça, non, j’ai pas envie » ?

Romain : Sur ce projet, on s’est dit justement, ça sera clair que ce sera d’autres personnes qui vont venir faire les clips. Et justement, le but, c’est que les gens soient un peu libres de faire ce qu’ils veulent, tant que ça reste dans l’esprit d’une manière assez large.

  • Et du coup, comment pourrait-on définir l’univers de Scarlet aujourd’hui ? Y aurait un fil d’Ariane dans toutes ces vidéos ?

Romain : Ce qu’on a dit aux réalisateurs quand on a cherché à leur définir un peu ce qu’on voulait de manière générale, c’était quelque chose d’un peu barré, d’un peu loin de ce que l’on peut voir habituellement dans un clip. On voulait qu’ils testent des techniques, qu’ils offrent leur propre vision.
Et ça collait bien à notre musique qui est en ce moment bien indépendante.

  • Des artistes vous ont-ils inspiré particulièrement au niveau des clips ?

Romain : Au niveau des clips, c’est vrai qu’on n’a pas une grande culture de ça. Pas forcément.

Dorota : Mais je pense que l’univers des réalisateurs est bien représenté dans leurs clips. Leurs clips font parfois assez amateurs, mais ils jouent avec ça, avec un côté barré. On est fans !
C’est simple, ça marque, il y a quelque chose. On ne veut pas des trucs trop produits, trop propres.

  • Les treize morceaux sont-ils tous déjà écrits ?

Dorota : Hahahaha ! Surprise (rire) !

Romain : On est un tout petit peu moins à l’arrache avec les enregistrements qu’avec les clips, mais dans l’ensemble, ils ne sont pas du tout prêts.

Scarlet

  • Peut-on vous proposer des idées de chanson ?

Romain : Non, par contre, car il y a déjà pas mal d’inconnues dans ce projet, et on ne veut pas trop les multiplier non plus.

  • Et si les Kills vous proposaient une chanson ?

Romain : Là, on ferait peut-être un petit effort !

Dorota : Haha (rire).

Romain : On a par contre, peut être l’idée d’une reprise parmi ces treize morceaux…

  • Y’aura-t-il des titres acoustiques sur XIII Arrows ?

Dorota : Celui de ce soir en est un.

Romain : Puisque les quatre premiers ont été assez identiques en électriques.

Dorota : Celui-là est une version acoustique d’un titre à la base électrique. On le voulait vraiment simple et naturel.

  • Ce soir, vous êtes au Chabada ! Envisagez-vous cet événement comme une soirée de lancement tardive dédiée à XIII Arrows ?

Romain : Exactement, vu que la venue d’Ume a été annulée, et qu’on a maintenu la date en raison de ce projet-là ! C’était l’occasion pour nous de présenter un peu plus le projet ! On l’a déjà fait de manière assez forte sur le net.

  • Vous nous avez même bombardé ! (rire)

Romain : Oui, on a un peu bombardé, c’est vrai. Et c’était le but aussi. Là, le but ce soir, c’est d’en parler un petit peu plus et de diffuser en fin de concert les clips comme une séance ciné !

Scarlet

  • Et cette soirée, est-ce l’occasion pour vous de jouer ces nouveaux titres ou de rejouer également des anciens titres qui ne feront pas partie de XIII Arrows ?

Romain : Vu qu’il n’y a que cinq titres de dévoilés, logiquement, on en joue des plus anciens comme Black.

  • Josselin, où te situes-tu aujourd’hui dans le projet ?

Josselin  : J’apporte tout simplement une base rythmique.  Je suis là en tant que musicien, ni compositeur ni impliqué dans le développement du groupe vu que c’est leur projet.
Je suis arrivé en tant que batteur et pour l’instant, c’est ça que je fais.
Je travaille la préparation des lives, en filage et en répétition, et je dois dire que ça se passe plutôt bien.

  • Et cherches-tu à mettre ton grain de sel ?

Josselin : C’est assez compliqué, car d’une part, je n’ai pas participé dès le début. Ça va surement se faire dans l’évolution du projet, mais là, j’étais présent musicalement avant tout pour assurer le set de concert.
À terme, ça sera intéressant de pouvoir amener d’autres choses dans le groupe, c’est aussi ça la richesse d’un projet, d’apporter dedans les diverses influences de chacun.

Scarlet

  • Interviens-tu dans Scarlet pour autre chose que ton rôle de batteur ?

Josselin : C’est arrivé sur deux tournages, parce que je fais partie du projet en quelque sorte et parce que j’ai envie de participer à la vie du groupe. Un groupe, ça n’est pas que du live, c’est aussi tout ce qui se passe à côté.

Romain : Il est modeste en fait, mais sur le clip du mois de mars, où il y avait un réalisateur qui était là, mais qui avait des idées qui ne nous plaisaient pas forcément, mais vu qu’on avait laissé la liberté, on ne pouvait pas trop le dire. Josselin qui n’était pas vraiment dans le groupe, mais qui y est quand même pouvait plus facilement intervenir que nous pour dire ce qui n’allait pas. Il a très bien cerné le projet. Josselin a une vision extérieure, mais on valide ce qu’il pense de nous.

  • Dorota, en ce qui concerne l’univers, vu que tu t’occupes des paroles, je n’ai jamais pu les trouver sur le net. Pourquoi ?

Dorota : C’est pas fait exprès , c’est juste que j’avais la flemme jusque-là de les publier. C’est important pourtant, je suis la première à vouloir savoir de quoi on parle dans une chanson. Mais vu qu’on n’a jamais sorti l’album, vu qu’on ne s’est jamais occupé du livret des paroles.
C’est une négligence de ma part, je le ferais ! Si on me dit qu’il y a des gens qui veulent lire mes paroles, c’est avec plaisir !
En tout cas, ça n’est pas volontaire de les cacher. (rire)

  • On peut donc t’envoyer un petit mail sur la page Facebook du groupe pour te demander les paroles ?

Dorota : Voilà ! Ça m’est déjà arrivé d’ailleurs.

  • Et y’a-t-il des gens qui vous demandent des tablatures également ?

Romain : C’est arrivé aussi. Je donne aussi des cours de guitare et il y en a certains qui veulent jouer des morceaux de Scarlet.

  • Et toi, Dorota, avec tes élèves en anglais, si tu donnes toujours tes cours, ne veulent-ils pas savoir ce dont tu parles dans tes chansons ?

Dorota : Hahaha. Oui, parfois, ils me demandent dans le cadre de cours « divertissants » de travailler sur une chanson de Scarlet.
Mes paroles ne sont pas forcément très riches en vocabulaire, très imagées non plus, je reste simple.

  • Te reposes-tu sur la musique avant de chercher les paroles, ou as-tu déjà les textes dans ta tête ?

Dorota : Ça peut être les deux. Ça dépend. Parfois quand j’ai une mélodie en tête, j’essaye de construire un texte à partir de la mélodie. Souvent en chantant du yaourt, il y a des mots qui viennent tout seuls et on a forcément envie de les intégrer. Par exemple sur « Got No Evidence », j’avais le mot « evidence » qui revenait sans cesse dans ma tête.
Et il fallait construire un univers autour de ça, car ça n’est pas un mot facile à intégrer.

Et parfois j’écris les paroles simplement parce que j’en ai envie, parce que je suis inspirée même si je galère après pour les mettre en mélodie.
Y’a pas de règle, c’est toujours au feeling. C’est dans le moment.

  • On va revenir à XIII Arrows. Êtes-vous toujours en recherche de réalisateurs pour les prochains clips ?

Dorota : Tout à fait. On recherche toujours du monde.
Je pense qu’il y a pas mal de personnes qui s’intéressent et qui sont prêtes à écouter nos morceaux et réfléchir à comment les scénariser. Tout n’est pas calé pour le moment sur 12 voire 13 réalisateurs.

Romain : On a callé des réalisateurs jusqu’à juillet. Même août. De septembre à décembre, les rendez-vous ne sont pas encore pris.

  • Et confier l’un de vos titres à un animateur, cela vous tenterait-il ?

Dorota : Ah, avec plaisir, j’ai toujours rêvé d’avoir un clip en animation parce que c’est compliqué à faire et ça peut être très abstrait. Alors oui.

  • Ça peut juste être des chaussettes aussi !

Romain : Oui, c’est ça !

Dorota : Du moment que ça colle à la chanson. Plus sérieusement, oui, on est super ouverts à l’animation ! On ne demande pas si ça peut rassurer certaines personnes de respecter les histoires racontées dans les morceaux.
Il peut y avoir un lien, une métaphore, mais ça n’est pas obligé.

  • Et parmi toutes ces chansons, y en a-t-il une qui vous tient particulièrement à cœur ?

Romain : Moi, il y en a une que j’aime beaucoup en live, qui est très rock’n’roll et au début, je voulais vraiment participer dessus. C’est celui qui va être capturé en live durant le concert. On y tient beaucoup, ça sera le sixième.

Dorota : Je suis fan de ce genre de clips où l’on voit un peu le groupe dans sa vie de groupe, sur la route, lors des concerts… Un truc très basique, mais en même temps, dans le vrai !

Romain : Oui, ça sort du côté fictif des clips !

Scarlet

  • Et XIV Arrows, c’est pour l’an prochain ?

Romain : Fourteen Arrows pour l’année prochaine ? Non (rire).
L’an prochain, année sabbatique !

Dorota : Je pense qu’après, on est prisonniers du temps ! On se rend compte que ça n’est vraiment pas évident.

Romain : C’est bien de le faire une fois pour marquer un peu le coup. Mais l’an prochain, on va reprendre un rythme plus normal.  C’est à dire, faire des concerts avant tout.

  • Il y a des groupes comme Breton qui diffusent leurs clips derrière eux en concert. Est-ce que pour vous cela pourrait être l’occasion d’une tournée « XIII Arrows » où derrière vous, sur scène, seraient lus les clips pendant que vous jouez ?

Romain : C’est une idée, on y a pensé un tout petit peu. Aujourd’hui bien sûr, on ne peut pas, vu qu’il n’y en a que quatre, bientôt cinq de dévoilés.

Dorota : Après, je ne sais pas si c’est intéressant de nous revoir derrière. En plus, il faudrait être vraiment fidèle à l’image. Je ne sais pas !

  • Par rapport à Scarlet qui maintenant est assez dépouillé sur scène, vous êtes tous les deux, Josselin est derrière sa batterie. Comment avez-vous géré ça scéniquement par rapport à avant où vous étiez quatre ou cinq ?

Dorota : Ça nous convient mieux !

Romain : La musique, aussi, est moins chiadée. C’est plus le même style. Avant, c’était plus pop. Il y avait plus de détails.
Et scéniquement donc oui, on doit compenser un peu, car on ne peut pas se permettre de jouer le minimum en trio. On doit se donner plus vite !

Dorota : On est mieux comme ça, je trouve. À trois, ça se passe mieux.

Josselin : Ça va plus à l’essentiel au niveau de la musique. C’est plus direct, plus efficace.

  • Merci Scarlet et bon concert ce soir à vous trois !

Dorota : Salut Fréd et Géraldine ! Et merci indiemusic !

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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques