Manu – La Dernière Étoile

Il y a des voix qu’on n’oublie pas. Celle de Manu, si sucrée et gourmande, est de celles-là. Une voix forcément familière pour la génération en charge à l’heure actuelle, puisqu’elle renvoie à de riches heures de l’adolescence, alors que la dame évoluait dans le combo culte Dolly. Pas rien dans un CV, car même si l’un des plus beaux fleurons du rock français des divines 90’s n’a décemment pas aujourd’hui la reconnaissance qu’il mérite, il fut un groupe majeur. Il permit surtout aux rockeurs français de se décomplexer en prouvant qu’il était possible pour un petit groupe de chez nous de soutenir la comparaison face aux Américains et aux Anglais.

Manu - La Dernière Etoile

Mais avec les années 90s enterrées, et Dolly séparé depuis 8 ans on serait tenté d’écouter ce deuxième album, « La Dernière Étoile » avant tout par nostalgie, sans trop d’attentes. On pensait ainsi trouver un album au mieux sympathique, on se retrouve avec un sacré disque, une œuvre belle et profonde.
La première chose qui frappe c’est ce don pour la mélodie qui reste dans la tête. Des chansons comme « Que fais-tu » ou « À la légère » sont de celles qui font mouche au premier coup et dont la mélodie s’imprime durablement.

Le band est efficace, mené par Nico, le compère de toujours de Manu, qui était déjà là du temps de Dolly. Mais l’heure est toutefois moins aux guitares électriques.

Le tout n’en est pas moins intense, comme nous le racontais Manu lors d’une rencontre récente avec indiemusic : « Je trouve que c’est le plus rock que j’ai jamais fait, pour moi il est intense et puissant même si c’est pas du speed et que c’est moins agressif ».
On ne peut qu’être d’accord et de déclarer « La Dernière Étoile » comme l’œuvre de la maturité, tant au niveau de ce savoir-faire mélodique, que des paroles, via lesquels l’artiste signe quelques-uns de ses plus beaux textes (le troublant « J’attends l’heure »).

Manu

Une maturité, qui, s’il y a une justice, devrait permettre à Manu de retrouver la place qui est la sienne sur le devant de notre scène rock nationale. En cas de doute, il suffira d’écouter la singulière « Dernière Étoile », qui donne son nom à l’album. Ode intense, presque cinématographique, entre un Burton et un film de fin du monde, elle mêle guitares apocalyptiques et voix aériennes et fantomatiques.
« Je marcherai jusqu’au bout », y chante-t-elle, et on est tenté de la suivre dans cette aventure.

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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception