Rencontre avec l’organisation du Festival Aurores Montréal

La première édition du Festival Aurores Montréal se tiendra à Paris du 30 avril au 4 mai prochain. Pour en parler, nous avons la chance d’avoir en interview ses organisateurs, Élodie Mermoz et Florent Bony. La parole est à eux !

Festival Aurores Montréal

  • Bonjour Élodie Mermoz et Florent Bony, vous êtes à l’initiative du Festival Aurores Montréal. Le festival Aurores Montréal a pour but de faire venir des artistes québécois de musique actuelle sur quelques jours à Paris. C’est bien cela ?

E-M : C’est à peu près ça, oui.

F-B : On ne peut rien vous cacher chez indiemusic, vous êtes bien renseignés !

  • Comment est né ce projet de mettre en lumière une partie de la scène québécoise actuelle sur un festival parisien ?

F-B : Il faut d’ores et déjà préciser scène québécoise francophone, c’est important !

E-M : Oui nous sommes partis de l’envie de mettre en valeur cette scène francophone qui mêle influences musicales anglo-saxonnes et textes en français. Et nous n’avons pas trouvé meilleur exemple que le Québec pour illustrer ce parti-pris qui connaît un certain renouveau en France depuis quelques années d’ailleurs.

F-B : Après la véritable passion de cette scène québécoise, c’est aussi et surtout l’envie de travailler ensemble qui nous a poussés à monter ce projet. Comme dans la plupart des festivals devenus des incontournables par la suite, c’est d’abord et avant tout une histoire d’amitié, de copains et de rencontres.

E-M : Arrête, je commence à avoir la larme à l’œil.

  • Pouvez-vous me parler de la programmation du festival ?

E-M : La programmation se veut être une programmation riche composée de têtes d’affiches québécoises et artistes commençant à avoir une certaine notoriété ici (Marie-Pierre Arthur, Ariane Moffatt, Salomé Leclerc, Bernard Adamus), de découvertes prometteuses (Karim Ouellet, Propofol, Koriass) et d’artistes français (Vincha, Gaël Faure, tous deux signés chez Zamora en booking)

crédit : Zazzo
Marie-Pierre Arthur
crédit : Zazzo

F-B : Roch Voisine et Garou étaient pourtant partants, mais la suite de l’hôtel où on devait les loger n’avait pas de jacuzzi…

crédit : MarOne
Vincha
crédit : MarOne
  • Organiser un festival sur plusieurs jours dans Paris même, c’est un sacré défi. Pouvez-vous me parler de l’équipe qui a participé à la mise en place du festival ?

F-B : Nous sommes une équipe composée de plusieurs professionnels de la musique, mais tous bénévoles sur ce projet et particulièrement acharnés. Le projet a très vite pris de l’ampleur et suscité énormément de bons retours parmi les partenaires avec qui nous avons l’habitude de travailler.

E-M : Et l’équipe s’est très rapidement constituée autour d’un petit noyau dur de 6 ou 7 personnes, mais derrière il y a énormément de bénévoles, une classe de l’IESA que nous avons accompagnée cette année et qui travaille à la réalisation du projet avec nous et pas mal de bonnes volontés qui nous entourent.

  • Ariane Moffatt est la marraine de la première édition du festival. Comment avez-vous réussi à la convaincre de soutenir ce projet ? Et comment travaillez-vous avec elle sur la mise en place du festival ?
crédit : SPG LePigeon
Ariane Moffatt
crédit : SPG LePigeon

F-B : On cherchait un artiste symbolique, quelqu’un dont la réputation au Québec comme en France n’est plus à faire. On a demandé tout simplement et elle a accepté.

E-M : Ariane prend son rôle de marraine très à cœur, elle était là pour la soirée de présentation du 19 novembre dernier et prit la parole pour expliquer son engagement à nos côtés. Son implication nous touche…

F-B : On attend de la revoir à Bourges et au Divan du Monde pour le festival avec beaucoup d’impatience.

  • Les concerts à venir vont se dérouler principalement dans deux salles, Le Divan du Monde et la Dame de Canton. Pourquoi ces lieux en particulier ?

E-M : Le Divan du Monde parce qu’on a déjà beaucoup travaillé avec eux et qu’on aime leur état d’esprit. Une vraie relation humaine et de confiance s’est établie petit à petit et au fil du temps et de l’organisation, c’est devenu un partenaire plutôt qu’un prestataire.
La Dame de Canton parce que j’y programme, mais aussi parce que le lieu a la jauge et la configuration atypique idéale pour accueillir certaines soirées du Festival. Le 19 novembre sur la soirée de présentation d’Aurores Montréal, il y a eu des moments hyper forts, et le live de Bernard Adamus qui a chaviré à peu près tout le monde. Et au-delà de ça, c’est une grande partie de l’équipe de la Dame de Canton qui s’investit dans le projet, y croit, nous soutient, et ça participe au plaisir d’y organiser tout ça !

BATpointG @ La Dame De Canton -  crédit : Hervé Dapremont
BATpointG @ La Dame De Canton
crédit : Hervé Dapremont

F-B : Et aussi le Divan du Monde a un historique fort avec les groupes québécois, moi je suis tombé là dedans en découvrant Karkwa pendant le MAMA il y a quelques années et l’idée du festival a commencé à germer au fur et à mesure.

  • Derrière cette volonté de susciter l’intérêt du public parisien pour la production artistique et musicale au Québec, n’y a-t-il pas une volonté plus large ; celle de tisser des liens plus fort avec nos cousins francophones du Canada, de resserrer les liens entre nos deux cultures ?

F-B : C’est exactement ça ! D’ailleurs, on se rend compte depuis le début de l’organisation que nous devenons petit à petit une sorte de plateforme d’intermédiaires privilégiés entre la France et le Québec. Des artistes québécois nous demandent conseil pour venir jouer ici et des tourneurs français qui souhaitent exporter leurs artistes au Canada francophone nous sollicitent également.

E-M : On cherche à développer Aurores Montréal comme une étiquette, un label d’échange entre la France et le Québec qui permettrait de renforcer ces liens et de faciliter encore plus les échanges et la mobilité entre artistes français et artistes canadiens.

F-B : D’ailleurs on a déjà deux dates « Aurores Montréal » calées en juin et en juillet à Paris, mais pour l’instant chut…

  • Vous avez mis en place une collecte de fonds sur oocto.com pour financer en partie le déroulement du Festival ? Comment se déroule cette collecte et à quoi vont servir les fonds dans le cadre de ce festival ?

E-M : C’est en effet un appel à une participation collective au financement du festival, en échange de contreparties que l’on a voulu un peu originales. Les fonds collectés vont servir au montage global de l’événement, frais de communication, etc. Nous sommes très touchés de l’accueil qu’a reçu le projet sur Oocto.

oocto.com/festival-aurores-montreal

  • Le Festival Aurores Montréal n’existerait pas sans l’aide de l’Association Kalima Productions. Sachant que vous en faites tous les deux partis, pouvez-vous me parler de son action ?
Bernard Adamus @ La Dame De Canton crédit : Hervé Dapremont
Bernard Adamus @ La Dame De Canton
crédit : Hervé Dapremont

E-M : En effet, Kalima Productions est l’association qui porte le projet. Florent en est le coordinateur, c’est lui qui a monté cette structure, qui en assure le fonctionnement, et c’est même à lui que revient l’idée première du festival.

  • Il s’agit de la première édition du Festival Aurores Montréal, j’imagine que vous pensez déjà à la suivante ?

E-M : Absolument ! Avec l’envie à l’avenir de s’étendre géographiquement, et à terme également de partir sur une réciprocité au Québec !

  • Merci Élodie et Florent et à bientôt sur le festival !

auroresmontreal.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques