LYS – Go Your Own Way

LYS sortait en ce début de semaine son tout premier album « Go Your Own Way » depuis sa création en 2007, produit notamment par un Steve Hewitt orphelin depuis son départ forcé la même année de Placebo pour des raisons obscures.

LYS - Go Your Own Way

Et ce n’est pas des changements de line-up récurrents et toutes les difficultés qu’un groupe naissant peut connaître qui auraient pu décourager cette mère courage qu’est le chanteur Nicolas Veron et qui, des années durant, a su maintenir le cap malgré les défections apparentes de certains de ses matelots.
L’album ne brille pas par son extrême originalité tant le passé des producteurs semble présent, mais s’inscrit dans la lignée des grands noms du rock alternatif et constitue par conséquent une étape incontournable du paysage musical de ce début d’année. Parlons musique.

La vie a été dure pour LYS, mais ça y est, la galette est là et je suis bien heureux de l’écouter pour faire part de ce que nos quatre Rennais ont bien pu nous concocter.
Le son, comme toujours, reste propre et efficace chez ces quatre fantastiques tandis que le mixage, sans rature, voit chaque ligne soigneusement capturée et restituée dans son intégralité. Ici pas de « demi-mixage » où la basse disparaitrait dans le vide, tout y est ! Et ne croyez pas que la simple présence du fameux producteur des Cures en est à l’origine. À cela, je réponds QUE NENNI. Le son de LYS a toujours été, à mon sens, digne de ce nom, et ce, bien avant l’arrivée de Sa Sainteté Paul Corkett.

LYS

Toutefois malgré la présence de Paul Corkett et celle de Steve Hewitt, on pouvait s’attendre à une prise de risque bien supérieure de la part du groupe.
« Go Your Own Way » est cohérent ; ça glisse comme papa dans maman, vraiment rien à dire à ce niveau là !
Le son est même flatteur, mais hormis cela, et ça peut paraître contradictoire ; l’album semble inégal.

D’un côté, le quatuor nous propose des chansons qui sentent mine de rien le bouillon de Placebo façon mamie Archive – à la bonne franquette s’il vous plaît.
Et de l’autre, le plus étonnant reste que le groupe peut nous offrir, à côté de ces copies scolaires plutôt moyennes des pistes revendicatrices d’une vision musicale plus personnelle.
C’est le cas de l’excellent « Up the Clouds » (mention très bien pour l’intro) qui, à mon sens, reste l’un des gros moments forts de l’album.
Efficaces et cohérents, tous les éléments instrumentaux s’imbriquent en toute logique dans ce titre.La voix plaintive de Nicolas Veron est portée par la lourde batterie de Steve Hewitt puissant, mais discipliné, et en totale opposition à cette basse saturée en dernière partie de morceau qui rajoute de la teneur à l’ensemble.

Mention spéciale pour « 3 Weeks » qui clôture l’album en beauté, aiguisant ma curiosité quant à l’évolution du groupe jusqu’à la naissance du deuxième enfant. C’est justifié, millimétré c’est juste parfait ! Pour la seule et unique piste composée et jouée par Maxime, le pari est largement gagné puisqu’elle s’avère être la meilleure piste de l’album. Espérons qu’à l’avenir sa présence sera plus conséquente.

Après de multiples écoutes, « Go Your Own Way » me semble divisé en deux parties : « You Make Me Feel » / « Around You » constituant LA frontière musicale entre l’enfance et l’âge adulte. L’album semble acquérir sa maturité dans sa dernière partie et témoigne ainsi d’une cohérence certaine comme un témoignage de son histoire en partant des origines pour finir par l’avènement de l’entité qui éclot « enfin ».

LYS

Cette éclosion bien loin de l’ambiance proprette du début est sans nul doute le défaut de LYS sur ce premier album. En ayant voulu (trop ?) bien faire, LYS a tué l’originalité dans l’œuf et délivre un ensemble parfois trop carré.

Pourtant, en écoutant la voix de Nicolas Veron couplée à ces kicks de batteries bien placés et cette guitare vertigineuse, on sent que sous ce mélange, quelque chose de pas très clair se terre. Mais jamais l’explosion n’arrive et c’est bien ça en fin de compte qui me laissera sur ma faim !
Oui, LYS s’arrête aux préliminaires, et c’est d’une frustration sans commune mesure. J’aimerais tant entendre Nicolas malmener ses cordes vocales pour traduire cette tristesse mélanco-suicidaire avec plus de tripes. Parfois, j’ai envie de secouer l’ensemble pour voir apparaître des signes de personnalités plus évidents.

To be continued…

« Go Your Own Way » de LYS est disponible depuis ce lundi 21 janvier chez M&O Music.

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