En neuf compositions riches et parfois inattendues, Zenzile signe son grand retour dans l’empire du dub avec Electric Soul.
Démarrer sur « Scars » en ouverture, c’est comme passer les portes de plusieurs sas dans une zone désaffectée où la nature et les gangs ont pris le dessus. On avance pourtant vers la porte du fond et c’est là que Jamika surgit et nous encercle telle une tigresse, où de sa voix pourtant assurée et apaisée, on se retrouve proie, proie de ses mots.
Ayant toujours préféré le penchant reggae au dub pur, Jay Ree sert sur « No Idol » un roots très groovy, rappelant par moment la fougue d’un Damian Marley, et encore plus d’un Junior Kelly.
L’emblématique première échappée solitaire de l’album avec le titre « Stay » brille de la collaboration des deux leads singers du projet où tour à tour Jay Ree sur le refrain et Jamika sur les couplets nous livrent un titre à la fois confiné, précis et planant.
Difficile également de passer à côté de la collaboration réussie entre Winston McAnuff et Zenzile sur le passionnant « Magic Number » où le timbre de voix du chanteur appelle à la fois le chant traditionnel africain et la soul afro-américaine. Un mariage parfaitement réussi et accordé avec la musique de Zenzile, sensible et au groove impeccable.
Enfin, et c’est certainement le titre le plus touchant d’Electric Soul, « Man Made Machine », en toute fin d’album, déclenché par la voix toujours juste de Jay Ree, discute et chante par-dessus une soul stabilisée, sans adjonction dub. Jay Ree le fait avec une sérénité touchante, fragile et authentique s’affichant comme un hommage involontaire à Otis Redding.
Dans le sang du nouveau Zenzile, le dub coule à flot et épanche les faims de ses fans avec un album où chaque titre est associé à sa voix, de celle singulière et identifiable du grand McAnuff à celles atypiques de Jamika et Jay Ree.
« Electric Soul » de Zenzile est disponible chez Yotanka et Differ Ant depuis le 24 septembre dernier.
