Matthew Dear – Beams

Je ne connaissais rien de Matthew Dear, il y a encore quelques minutes. Autant dire que je ne sais véritablement à quoi m’attendre à l’écoute de son cinquième album « Beams » dont la sortie est prévue demain.
Et voilà que l’on me parle depuis une bonne semaine de cet album comme de l’un des meilleurs de 2012… à l’intérêt s’ajoute l’excitation.
La pochette est belle, sorte d'(auto?)portrait impressionniste du chanteur lui donnant un côté gueule cassée à l’imagerie Van-Gogh-esque.

Et si on parlait de l’album ?

D’emblée, l’univers électronique de Dear vient me rappeler l’excellent debut de Maximum Balloon de 2010 porté par des collaborations dingues avec Little Dragon ou David Byrne, et qui avait entre autres révélé le phénomène Theophilus London avec « Groove Me », imparable tube pop.
La comparaison tombe d’ailleurs bien, car David Andrew Sitek derrière Maximum Balloon et bien entendu TV on the Radio, tout comme Matthew Dear sont deux résidents new-yorkais.

Beams s’étale sur onze titres. De bout en bout, deux extrêmes ; « Her Fantasy », électronique soignée à l’orchestration nocturne et angoissante ; une virée noire dans un club clandestin pour l’image, et « Temptation », finition électronique plus sommaire, à l’atmosphère kraftwerkesque et minimaliste.

Au milieu, l’évolution est constante entre passages colorés comme sur l’aphrodisiaque Ahead My Head ou le plus groovy Up & Out, passages coldwaveux déconcertants sur Overtime et évasion goth sur Shake Me.

Beams en devient un album complexe et dur d’écoute. Un disque à l’atmosphère souvent lourde et pesante, où la voix caverneuse de Matthew Dear rayonne trop rarement.
À réserver aux initiés du genre, les autres auront bien du mal à suivre.

Beams de Matthew Dear, sortie le 27 août chez Ghostly International.

matthewdear.com
ghostly.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques