Elessar – Sun We Rise

Paris est décidément une ville étonnante. Perdue entre un décor à l’histoire fracassante et sa culture frenchy célèbre à travers le monde entier.

En effet, il n’y a pas que la French Touch (Teuch teuch teuch) favorisée par l’avènement des Daft Punk dans les 90’s et toute cette ribambelle de groupes et Djs de musique électronique pour symboliser la France et ainsi son noyau dur : Paris.

Elessar est une belle surprise qui j’espère ravira la gente étrangère à visiter nos contrées musicales et non pas juste découvrir ces bidouilleurs de boutons et de jack too mainstream (hippie hip hip hype) qui nous ressort la même dance depuis 20 ans avec juste un peu de disto. Bref je vais trop loin.

On a là un franchement bel album délivré par un groupe parisien à taille XXL. C’est vrai quoi, douze membres n’est pas rien, on pourrait les faires jouer contre le PSG avec un joueur en touche qu’on ne s’en rendrait même pas compte. Du coup, avec autant de monde, la musique ne peut qu’être un tout plein sonore, mais le rendu se révèle pourtant bien épuré. Sun We Rise nous propose une pop orchestrale et un brin symphonique, mais dans le sens atmosphérique et planant du terme.

Cependant, ce qui est la force du groupe en est également sa faiblesse. Malgré une musique plutôt riche et des mélodies impeccables, les influences du groupe se ressentent fort et les émotions délivrées peuvent paraître niaises par moment. Dur de sonner comme Sigur Rós et d’avoir ce jeu de texture si propre à la musique de la troupe islandaise. Mais à quoi bon en vouloir à un groupe qui n’a pas encore acquis autant de renommée que ces gars venus du froid ? Franchement, Elessar fait là un bon boulot pour leur niveau qui, à mon avis, gagnera en superbe et intelligence au fil des albums.

Au final, leur musique m’a énormément fait penser à Anathema, bien plus qu’à Sigur Rós. Après plusieurs écoutes, cette idée me vient des voix, la voix féminine de Victoire Oberkampf et la voix masculine Romain Olivieri me font respectivement penser à celles de Lee Douglas et Vincent Cavanagh.

Sun We Rise est un album honnête, agréable à écouter, mais qui peine par sa longueur et par sa production plutôt cheap (le son de la batterie est par moments vraiment mou), les mélodies un peu mielleuses et radotantes prenant le dessus sur l’instrumentation des cordes et cuivres qu’on apprécierait d’entendre un peu plus. Cet album est une bonne ouverture pour des auditeurs n’ayant pas encore l’oreille prête à découvrir les méandres de Sigur Ros ou Anathema, quoique ces deux-là ne soient pas bien difficiles d’accès.
Au bout du compte, cet album m’a un peu laissé de marbre, j’ai aimé, mais je ne sais pas quand sera la prochaine fois que le disque croisera de nouveau ma platine.
Du potentiel à ne pas gâcher en perspective.

weareelessar.com

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Maxime Dobosz

chroniqueur attaché aux expériences sensorielles inédites procurées par la musique