Est-ce que vous êtes funky ? Les Starsheep Groovers, oui.

Depuis quelques temps déjà, Les Starsheep Groovers font figure de groupe prometteur de la scène bordelaise. Après avoir conquis toutes les caves de leur région, ils continuent de faire vibrer les cœurs et vous convient à une ballade dans leur espace intergalactique le temps d’une interview !

  • Commençons par la présentation rapide des membres du groupe.

Aurélien : L’histoire raconte que nous serions une sorte de commando envoyé de l’espace pour apporter le groove dans l’univers… D’autres sources situent nos origines vers Bordeaux, difficile de démêler le vrai du faux.
Sam : 24 ans, bassiste, étudiant en école d’Ingé, actuellement en stage dans le Wisconsin pour 2 mois et demi, fan d’Infectious Grooves. Citations favorites : «Tchek mec », « à toutitou », « Trop ap’s», « Touche pas à mon coca » !
Théo : On s’en contrefiche de tes expressions favorites mec !
David : Pour ma part, je connais Aurélien depuis que je suis né. J’ai connu Sam et Tom car ils étaient dans son groupe les STAAT. Et j’ai rencontré Théo quand le groupe s’est formé.
Théo : Nous sommes the Starsheep Groovers, un groupe bordelais qu’on pourrait qualifier simplement de rock funk mais qu’on qualifierait plutôt de rock spatio-groovy. En ce qui me concerne, après une Licence d’Histoire et une année à l’IUFM, j’intègre le master Ingénierie de Projets Culturels de Bordeaux 3 à la rentrée, formation qui demeure du coup en lien avec le groupe et mes activités associatives.
Tom : J’ai 26 ans, psychomotricien et le claviériste des Starsheep Groovers. Et je suis actuellement en prospection pour un nouveau clavier avec de nouveaux sons bien « groovy ».

  • Justement, comment vous êtes-vous rencontrés ?

Théo : En ce qui me concerne, je connaissais bien Sam, nous avons fait quelques jam-sessions ensemble. Par la suite, quand son groupe a splitté, Sam a voulu continuer l’aventure avec son fidèle compagnon et batteur Aurélien et j’ai donc naturellement rejoint le duo.
Aurélien : Effectivement, j’ai eu deux groupes avec Sam (bassiste) qui ont commencé lorsque nous étions au lycée. Dans le premier, il y avait même son frère Tom au clavier (futur Starsheep). Ensuite, comme le racontait Théo, notre second groupe a splitté et nous voulions continuer l’aventure groovy. Sam avait déjà jammé avec Théo, et nous avons commencé à jouer tous les trois. J’ai ensuite présenté aux deux autres David, qui est l’un de mes amis d’enfance.
Sam : Comme l’a dit Théo, c’est le 3e groupe que l’on a monté avec Aurél, on peut dire que l’on se suit depuis le lycée. Tous les trois, mon frère (Tom), Aurél et moi nous nous sommes donc rencontrés au « club musique » de notre lycée à Bordeaux. Théo est un ami à moi, on s’est rencontrés un an après le lycée, et ce fut le coup de foudre… musical bien-sûr !!! Enfin David est un ami d’enfance d’Aurél, du coup, pour ma part, je le connais à peu près depuis que je connais Aurél aussi.
Tom : J’ai connu Sam lorsqu’il est sorti du ventre de notre mère commune, ce qui fait que nous sommes frères. J’ai connu Aurél au lycée avec la création de notre 1er groupe. Puis après sa séparation, j’ai rejoins les Starsheep après le départ du saxophoniste où j’ai connu Théo et David.

  • Comment avez-vous décidé de monter the Starsheep Groovers ?

Théo : Et bien c’est simple. On a ouvert l’emballage, on a lu la notice. Mais un Starsheep, c’est bien plus complexe qu’une bibliothèque Ikea, ça ne se monte pas comme ça…
Aurélien : Mais comme pour une bibliothèque Ikea, il reste toujours une pièce à la fin. Plus sérieusement, ça a vraiment commencé avec la volonté commune de produire une musique qui groove.
David : On a fait comme pour les chevaux.
Sam : Au départ, il y avait Aurél et moi, on voulait monter un nouveau groupe (étant donné que notre ancien venait de splitter), Théo est arrivé naturellement, il correspondait à nos attentes musicales, à savoir un rock bien funky. Aurélien nous a apporté la touche Black du groupe avec David, et enfin Tom nous a rejoint à la fin pour assurer les claviers. On savait le genre de musique que l’on voulait faire, tout l’univers « Starsheep » est arrivé par la suite avec ce nom que nous a trouvé David. Au début, c’était plus le délire d’un concert, mais au final on a décidé d’en faire notre marque de fabrique (costumes, mise en scène etc).
Tom : Ça ne monte pas un Starsheep, ça démonte !

  • La composition des morceaux est plutôt commune ou l’un d’entre vous apporte la plus grosse partie du travail ?

David : Ben, on fait un début une fin et on met plein de trucs au milieu.
Théo : Tout à fait David. D’une manière générale, on compose ensemble. Il arrive parfois que l’un d’entre nous propose un titre entièrement ou presque composé, des paroles à la musique, comme David a pu le faire sur Full Moon, comme j’ai pu le faire sur She talks too much, ou encore comme Sam a pu le faire pour Space Monkeys. Toujours est-il que, quoiqu’il arrive, un titre n’est jamais définitif. Quelqu’un a toujours quelque chose à redire, et c’est comme ça qu’on avance.
Aurélien : Même si une composition vient en grande partie de l’un d’entre nous, chaque membre se l’approprie en apportant sa propre sensibilité au morceau.
Sam : En effet, la composition est ouverte à tous les membres du groupe, même si la dominante serait plus Théo et moi je dirais, n’importe qui arrive avec un riff de départ, plus ou moins déjà abouti, et chacun apporte sa patte en se greffant dessus. Concernant les paroles, généralement David les écrit après composition de la musique. Théo a écrit aussi pas mal de morceaux.

  • Vous alliez chant en français et chant en anglais, pourquoi ce choix ?

David : Nous ne sommes pas de grands paroliers, et on préfère mettre en avant la mélodie du chant que le sens des paroles, même s’il y a une idée véhiculée par chaque chanson en règle générale.
Aurélien : L’avantage du français était que tous les membres du groupe pouvaient enfin comprendre les paroles…
Sam : Boh, de toute façon on s’en fout des paroles… tant que ça claque ! (Blague bien-sur !!!)
Théo : A vrai dire Sabrine, si tu étais venue récemment à nos concerts haha (vilaine fille !), tu te serais sans doute aperçue que l’on a laissé tombé la langue française. Non, pour être sérieux, on y reviendra peut être, mais pour le moment le français ne colle pas. Toujours est-il que j’ai ces derniers temps des envies de textes en français…

  • Ah, donc mon idée de parler du français n’était pas si déplacée…

Tom : Pour notre style, la langue anglaise sonne mieux, musicalement parlant. Mais effectivement, on ne tire pas un trait définitif sur le français.

  • Vous êtes basés sur Bordeaux, quel avis avez-vous sur la scène bordelaise ?

Tom : Moi, j’ai pu faire une petite comparaison entre la fête de la musique à Bordeaux et à Limoges… Chez l’un des deux, c’est mort et vous avez deviné lequel.
Théo : Haha, Tom ! Tout le monde sera d’accord pour dire qu’il y a énormément de groupes à Bordeaux. De ce fait, ça fait beaucoup de groupes de balloches et en même temps beaucoup de groupes de qualité ! En tout cas, personnellement, j’ai mes groupes favoris, et j’éprouve toujours autant de plaisir et de fierté à dire qu’ils sont bordelais !
Sam : Il y a une multitude de groupes underground, et c’est assez intéressant d’ailleurs de voir l’évolution des groupes, parfois plus ou moins bien, parfois se séparant pour recréer autre chose. De plus, de bonnes initiatives ont été prises pour promouvoir et rencontrer d’autres groupes, je citerais Dissidence rock, le BGB ou encore le MMM…
David: La scène Bordelaise est vraiment très riche, grâce au MMM (Méchoui Musical Multiculturel) mis en place par l’association Ternaire, les collectifs comme le Bordeaux’s Groove bands et Dissidence Rock, il y en a pour tous les goûts.
Théo : Oui, on fait de la pub pour les potes au passage !

  • Est-il simple à Bordeaux de se faire un nom sachant que vous n’êtes pas forcément dans la veine musicale la plus répandue ?

Théo : Qu’on soit dans la veine musicale ou non, ça restera toujours difficile de se faire un nom ! Il y a un an, on t’aurait dit « putain le rock qui groove, le funk, c’est mort à Bordeaux ! » Maintenant, avec l’asso qu’on a crée avec d’autres zicos (le Bordeaux’s Groove Bands), on peut te dire qu’on est loin d’être les seuls. A l’heure actuelle, plus d’une dizaine de groupes, on rejoint le collectif, et franchement, ça joue grave ! On en avait marre de jouer avec des groupes (aussi sympathiques soient-ils) qui n’avaient rien à voir avec nous, genre death métal tu vois ? On a fait trois concerts avec l’asso dans des petites salles remplies à bloc comme le Saint Ex, l’Heretic, avec des groupes qui nous ressemblent, c’était vraiment super ! O’Styl, Massada, les Frogjam, les Madison Street Family, je suis sûr que ces noms te disent quelque chose !
David : L’important c’est la musique et pas l’industrie de la musique. On a pu montrer à ce jour qu’on pouvait aller très loin avec le peu de moyen qu’on possède niveau communication visuelle (Les Uniformes sur scène, le Clip 3D ou le vaisseau qu’on va bientôt construire pour rentrer chez nous).
Sam : En effet, ce n’est pas la tendance du moment, et ça nous a déjà fait défaut. Par exemple, pour le tremplin Rock the Gibus, ils nous ont encouragé sur plusieurs étapes du tremplin sachant pertinemment qu’ils nous jetteraient au final car c’est du pop rock qu’ils recherchent. Mais bon, je pense tout de même que c’est un genre qui plait, lorsque quelqu’un assiste à un concert de funk, il est obligé d’avoir ne serait-ce qu’un petit hochement de tête, car c’est une musique rythmique et entrainante. Et nous, on prend notre pied à jouer cela, donc ce n’est pas demain qu’on conformera notre répertoire pour entrer dans le moule actuel.

  • Comment vous en sortez-vous entre les études et la musique ?

Aurélien : Pour ma part, je profite de ce que j’ai appris en montage vidéo pour faire de la pub pour le groupe. Je pense que c’est un bon compromis.
David : Ça n’a pas été évident de concilier les deux sachant qu’il s’agit d’un travail à part entière, qu’il faut autant d’énergie que pour suivre les cours. Après moi, j’ai obtenu mon diplôme avec mention bien ; j’aurais pu viser plus c’est sûr.
Théo : Je crois plutôt David que c’était pour ton école un bon moyen de se débarrasser de toi (rires) ! Non plus sérieusement, cela reste toujours difficile, notamment lorsque l’un d’entre nous doit partir pour élever des vaches dans le Wisconsin, en plein été, et que l’autre se tire momentanément aussi à Limoges, et que du coup, faut bosser un set acoustique en trio pour montrer qu’on existe toujours ! Je plaisante, plus sérieusement, on aurait pu prendre des remplaçants, mais on est super fidèles ! Pour revenir aux études, en effet, peut-être que sans musique on pourrait viser la mention mais après tout, on s’en fout non ? Mais comme dit Aurélien, on a tous les deux l’avantage d’avoir une activité professionnelle quelque peu liée à la musique, donc c’est très profitable !
Tom : La priorité au boulot vu que sans ça je ne pourrais pas me payer le matos de musique ou la voiture « officielle qui a succédé à la mutilée de guerre d’Aurélien pour transporter le matos aux concerts ». Bien pour ça que je me suis exilé à Limoges. A côté de ça, je n’hésite pas à faire l’aller retour dans le week-end pour rejoindre le groupe. Ça me manquerait trop si je lâchais les Starsheep.
Sam : Oui ce n’est pas évident de jouer sur les deux tableaux, mais on est arrivés à un stade où on est tous dans un niveau d’implication important. Et même si je suis sur Paris la moitie du temps pour mes études, ça ne m’empêchera pas de faire l’aller retour dans la soirée pour assurer une date importante, ou d’écourter un voyage scolaire à Oxford et de raquer 250e pour le retour … ça parait peut être dingue mais franchement je m’en fous parce que les Starsheep, c’est le pur pied… Bref bien que les 3/5 des Starsheep soient sur Bordeaux et le reste entre Limoges et Paris, on arrivera toujours à s’en sortir ne inquiètes ap’s.

  • Sur scène, j’ai remarqué que vous avez une certaine mise en scène, entre les vêtements, les casques, l’idée d’un décollage vers votre univers, comment avez-vous décidé de procéder ainsi ?

Théo : Ah ça, faut demander au spécialiste en imagerie, monsieur David Sossah ! Sinon l’idée est simple: « comment se démarquer, comment faire en sorte que les gens se souviennent ? » Et puis on est un peu débile aussi, faut le dire.
Aurélien : Comme le dit Théo, l’idée était de nous démarquer, nous avons donc commencé à créer un univers autour du groupe, une histoire « officielle » sur la création des Starsheep Groovers et de leur mission. Cet univers, nous avons voulu le prolonger sur scène avec nos costumes, mais aussi sur la façon dont nous amenions nos morceaux (un atterrissage, un décollage…). Cet univers se prolonge même dans le clip Space Monkeys réalisé en animation 3D par l’école ESMI Bordeaux, où nous pouvons en apprendre davantage sur l’histoire des Starsheep Groovers, et surtout de Mothersheep! Et puis nous sommes un peu débiles, c’est vrai. Mais le casque, ça protège bien contre les retours de bananes volantes, David pourra en témoigner.

David : J’aimerai vous dire que comme les Tenacious D, on a chacun un morceau du nom du groupe tatoué sur les fesses mais ce n’est pas le cas (et on n’ira pas vérifier !).
Il nous fallait un nom et pour le groupe, il fallait un symbole qui rappelle le chiffre 5 puisque qu’on est 5 (si j’ai bien compté) donc je me suis dis l’étoile, c’est mieux que le Pentagone ; on commence par Star. Un animal qui capillairement est assez Funky ; le mouton semblait le plus approprié donc Sheep. Le Groovers est venu à la fin pour finir le jeu de mot : The Starsheep Groovers en référence a Starship Troopers, film américain de Science Fiction de 1997. Juste après toute la mise en scène s’est agencée au fur et à mesure.
Sam : Le nom est assez évocateur et c’est facile d’exploiter tout le côté visuel (enfin facile, façon de parler), en fait c’est venu naturellement. Au départ, c’était vraiment le trip d’un concert sur le titre Space Monkeys, seulement un membre possédait un casque et simulait le décollage. Par la suite on a réitérer l’expérience, on a vu que ça plaisait, puis ça a été l’effet boule de neige…

  • En parlant de concerts, quelle a été votre expérience scénique la plus marquante et pourquoi ?

David : Au niveau scénique, c’est Ze Tremplin qui m’a le plus marqué et qui a posé les bases de nos concerts par la suite.
Théo : La mauvaise ou la bonne ? Pour la mauvaise c’était un de nos tous premiers lives. On avait trois titres, arrivés au deuxième titre, je pète une corde : fail ! Sinon pour la bonne, c’était notre premier concert à Paris, au Gibus, putain c’était énorme !
Aurélien : Je crois également que la plus marquante a été notre premier concert à Paris, au Gibus, devant un public complètement inconnu mais totalement réceptif.
Sam : La plus mauvaise, pour moi peut être cette année lors d’un concert maudit au complexe, on était 3 groupes et au moins un membre de chaque groupe a cassé une corde, pour ma part je venais d’installer de resplendissantes cordes fluo/funky… je pète une corde, très bien je prend la basse des Datcha (très bon groupe bordelais), l’attache de la sangle qui se barre… j’ai fini le concert sur un tabouret…. Pour la bonne, c’est vrai que l’expérience Gibus était quand même très marquante. Malgré un public étranger et loin d’être conquis, au final il y a eu une ambiance de folie et les gens ont été super réceptifs à ce que l’on faisait. Je mentionnerais peut être aussi l’un des derniers concerts en formation complète avant cet été, au St-Ex pour une Bordeaux’s Groove Party, ce fut un final mémorable, la cave était tout simplement blindé, le public SUR-chaud en place, c’était parfait.
Tom : L’expression scénique, il ne faut pas la négliger. On aime bien ça, surtout quand c’est décalé.

  • Pour cette fin 2012, quelles sont actualités ?

Théo : Le retour de notre bassiste, et du coup on redémarre comme d’habitude, au complet ! Et puis surtout, l’album à préparer, pour 2013, on a des titres en stock, et du boulot !
Sam : Voilà.
David : Il y en a d’autres mais c’est classé confidentiel.
Tom : Un nouveau clavier pour le pianiste !

  • Je vous laisse le mot de la fin.

Théo : Profitons-en pour faire un peu de promo ! Hâte de reprendre la scène ! Prochain concert en acoustique le dimanche 26 août, sur les quais des sports à Bordeaux et le samedi 8 septembre, Festival Sulfurock à Bassens ! Ah et si vous n’avez rien de prévu le mardi 7 août, Festival Sea Groove and Sun de notre asso, au Cap Ferret, gratuit et en plein air ! On sera à la buvette !
Sam : Il me tarde de reprendre la musique, je suis aux US et en deux mois je n’ai touche que deux fois une basse. Let’s Groovitou…
Tom : Vivement la reprise !
Aurélien : Funky! Ce sera mon dernier mot.
David : Fin !
Théo : Merci à toi et à indiemusic !

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Sabrine Khinibilla

Chroniqueuse passionnée et découvreuse de nouveaux talents.