La nuit d’éternité de Sinofar

Une nuit d’éternité signe le second EP du duo électrorock de Pau, Sinofar.

C’est une musique dense et aboutie que ses deux musiciens, Nicolas et Samuel, livrent aux guitares-clavier et à la basse, tout en s’accompagnant de samples et autres enregistrements.
L’EP tient (sur) sept pistes, où l’anglais parfois s’invite quand notre langue n’est pas à l’honneur.

Démarrage sur Vole, morceau rock à arrière-tendance électronique, où la basse très marquée et la guitare saturée promettent une ambiance assez obscure. Une bonne entrée en matière.

Dance with me, second titre et premier tube potentiel pour le groupe de Pau. Très entrainants, le « Come on dance with me » et les passages électroniques à la Kavinsky font monter l’ambiance, avec un grain sonore surnaturel. Un bon dosage, une bonne énergie, en résumé, ce choix leur réussit.

L’autre bonne pioche de cet EP, c’est Fils d’ahuris aux riffs toniques et entrainants. Mon coup de cœur de par sa construction instrumentale progressive et le choix judicieux du français qui vient donner un peu plus de sens.

Avec Alice, on découvre ensuite l’un de ces morceaux assez pointus de l’album, à l’ambiance à la fois planante et oppressante. Pour résumer, un beat dur et franc, des riffs très concentrés, des lignes de basse saturés et appuyés par une voix franche et directe.

On en vient ensuite à l’éponyme Une nuit d’éternité. Très électronique, Sinofar veut parler de la nuit, mieux encore ; de l’insomnie.
Il y a des passages instrumentaux façon électrorock plutôt bien pondus, mais pas franchement de quoi m’emballer. Plus de six minutes trente parmi lesquelles on finit par trouver le temps un peu long.

Vertigo se met lui au niveau de Fils d’ahuris ; à travers des passages saturés d’électronique où le larsen s’invite.
Ça traine encore un peu en longueur avec des solos de guitare pas forcément d’époque, des couplets plutôt moyens, mais le refrain est là pour limiter la casse, et le fait plutôt bien.

L’EP se termine sur A l’instant. Là, c’est le trop-plein d’électronique. J’ai du mal pour le coup avec le chant et la manière dont sont amenées les paroles. Je passe cette fois.

Que dire d’Une nuit d’éternité. Globalement, l’enregistrement, qui plus est autoproduit, est convaincant. Les riffs sont bien présents et chaque titre livre son caractère propre. Malgré cela, certains titres souffrent d’une certaine longueur, là où ils auraient pu s’alléger d’un couplet pour plus de cohérence et de fluidité dans l’écoute.

L’album est disponible en téléchargement gratuit sur sinofar.bandcamp.com
sinofar.net

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques