Pony Taylor – How To Fold Paper In Half Twelve Times

Sur le pont d’Avignon, en l’absence des Phyltre (d’amour) qui se consacrent pleinement à leur tournée française, on peut y croiser d’autres résidents et notamment les Pony Taylor.

Bien qu’inquiet à la vue de la pochette d’ « How To Fold Paper In Half Twelve Times » – me rappelant le debut album des Norma Peals qui n’avait pas su trouver de quoi flatter mon petit cœur, lui aussi construit sur une base papertoys (comprenez des bonhommes en carton plié) –  le sort que je compte réserver à cet album est tout autre.

D’emblée, Pony Taylor met à l’aise et prend le bon pli en s’orientant vers une musique décomplexée, plutôt baba, même très cool, eux qui ont penché pour le rock et la pop marqués de l’emprunte des 60s et des 70s, plutôt anglaise.

Dès le premier jet, ça respire la coolitude avec  Videogame (qui n’est en aucun cas une reprise de la pulpeuse Lana). Un pop-rock dansant, aux refrains chauds, et débridé sur la fin.

Ultrabright enchaine sur un son plus rock que pop ; clarifions le propos et parlons de power-pop pour le coup. L’énergie est là, et on ne veut pas la lâcher non plus.

Troublemaker lui fait un triple saut périlleux dans la marre au rock pop des 90s. Du vintage soul, mais pas trop sur les claviers et les choeurs, pour un résultat toujours très charmant et charmeur. Des grands séducteurs ces Pony Taylor.

Opinion Former attise les sonars de la pop. Le clavier piano démarre à l’anglaise comme un tube d’Elton, entouré d’ambiances psychés pop.

La suite voit s’enchainer Sushi Beans, pop molletonnée aux accents très dream-pop, Leaving for Another Land, slow de séducteurs d’une autre époque et Summer Summer, pop psyché où les orgues font la part belle des mélodies associées aux chœurs radieux. La pop à toute les sauces donc !

Flying Close To The Sun nous embarque ensuite sur l’un des plus beaux titres de l’album. Sur un refrain entre pop et rock, on monte sur notre grosse bécane pour un road trip en Arizona, cheveux au vent bien entendu. Voilà l’idée.

Into The Distance nous rapproche de la fin de l’album avec un de ces titres qui pourraient conquérir le cœur des jeunes Anglaises. Un acoustique convaincant où les cordes viennent apporter leur belle part de sensibilité, rejoint par quelques touches dissipées au glockenspiel et deux trois accords de ukulélé.

Vient alors Lovely Little Ruppert, ballade psyché pop où le vintage se met à jour, et se confond avec les tendances actuelles. Un peu comme le fait si bien Gush, pour en éclairer certains.

Everyday déboule pour l’avant-dernier acte de cet album avec un rock volontaire et engageant nous amenant sans peine à l’acte final Chasing Echoes (Of Your Love), ou le retour aux premiers amours du quintet, la pop des sixties, qui n’a pourtant rien à leur envier.

Ce second album des Pony Taylor « How To Fold Paper In Half Twelve Times » sort ce lundi 21 mai dans les bons bacs. Il ne vous permettra certes pas de vous perfectionner en origami, mais vous offrira un sincère bon moment de musique, à la croisée des époques et des ambiances.

ponytaylor.bandcamp.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques