Spiritualized, Huh ?

Cela faisait quatre ans maintenant que Spiritualized n’était pas apparu sur les présentoirs de nos disquaires. La bande de Jason Pierce, qui n’a jamais été hyper-productive sur ce plan, est dans les cordes et actualise de nouveau son rock psychédélique. Une musique toujours influencée par la culture anglaise, les années 90 – c’est indéniable – mais également par ce quelque chose qui confère à Spiritualized cette singularité qui n’a pas toujours fait mouche.

Aujourd’hui pleinement intégré au paysage musical international, Spiritualized est à un rien de porter l’étiquette de vieux loup du rock anglais du haut de ses vingt ans de carrière passés. Et par ce Sweet Heart Sweet Light, les britanniques entendent bien s’approprier leur nouveau rôle et œuvrer comme il se doit.

L’ouverture l’annonce, ce nouvel album est avant tout un nouveau/autre voyage. Planante, mesurée, cette introduction donne le ton. Un enchainement avec Hey Jane et ses huit minutes entérine les jugements anticipés, c’est au public de suivre Sweet Heart Sweet Light, l’album n’est pas une réponse à une attente « générale ».
Les titres au calibre radiophonique sont ici en très nette infériorité, l’agencement propre au groupe ne s’y prêtant pas, par défaut. Il faut donc compter sur une demi-douzaine de minutes en moyenne pour se voir servir une belle envolée façon Spiritualized.

Si cette sortie est d’un global spé’ et donc peu enclin à susciter l’approbation générale, certains titres sont à même de séduire aisément différents publiques. C’est une évidence au regard d’ « I Am What I Am », aux attributs résolument éléctro, un brin criard ; ou encore « Life Is A Problem » et ses violons graves, emportant.

Sweet Heart Sweet Light ou un panel sonore agréable qui use de multiples artifices pour une substance générale relativement abordable.
Si cet album ne révolutionne pas la carrière du groupe, et encore moins la sphère musicale, il a le mérite d’être plaisant à l’écoute.
Les compositions sont honnêtes et pleines de sens, les arrangements sont fins, il me parait évident que ces quatre ans d’absence/attente connaissent une suite réussie.

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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.