Mondo, les risques d’une confiance aveugle

La semaine est bientôt passée et mes premières impressions n’ont guère connu de révisions. Depuis ce lundi 23 et la sortie de Mondo, je considère Electric Guest comme un faux pas de Danger Mouse, purement et simplement. Rien de scandaleux, seulement des mentions imméritées de la part de nos grands magazines francophones.

Un potentiel tubissime nul pour un univers que l’on croit d’ores et déjà connaitre, Mondo s’écoute plutôt bien, mais ne se retient pas. La construction instrumentale trouve rapidement ses limites, et de là vient très certainement cette redondance qui nous éloigne des ponctuations de la partie vocale. Une partie qui échappe beaucoup trop, selon moi, à un travail d’effets ou plus simplement de matérialisation.

This Head I Hold  et Waves (respectivement second et septième titre de l’album) viennent légèrement contredire mes impressions – l’album en reste relativement fade – sans pour autant être dotés d’une personnalité véritablement propre, détachée. Les premières écoutes ne laissent aucune intrigue et le disque manque clairement de repères. Si les voix des deux titres cités plus haut font office d’artillerie principale, leur duplication quasi-systématique sur la seconde partie de l’album ne tend qu’à monotoniser cet atout.

Se pencher sur l’agencement de cet album, c’est constater que l’ouverture comme la clôture n’offrent que très peu d’enthousiasme à l’auditoire. Il faut en effet rentrer au cœur du disque pour trouver sa substance, que l’on jugera facilement diluée… Je ne vois que This Head I Hold pour porter ce Mondo dont les critiques certifiaient le génie et la perspicacité. La guitare y est festive, les voix insufflent le rythme, on en battrait des pieds !

Par cette chronique, je ne me positionne pas en détraqueur de cette production d’un duo qui a tout de même réussi à séduire un grand nom de la production de ces dix dernières années ; je tends simplement à tempérer l’envolée peu justifiée de certains médias. Cette sortie a du crédit, elle ne tombe pas non plus dans l’ignominie « virginesque ». Sa réalisation est une mosaïque de cinq années de travail, ce qui n’a pas le don de contribuer à une homogénéité dont Mondo est pourtant dotée.

Danger Mouse connait aujourd’hui une contreperformance, ou une période non prolifique, vous comprendrez ces derniers mots à l’écoute du dernier Norah Jones…

electricguest.com

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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.