[LP] The Temper Trap – The Temper Trap

Difficile pour moi de ne pas chercher la comparaison entre ce nouvel album de The Temper Trap et son prédécesseur « Conditions », l’un de mes meilleurs albums de 2009 avec « Love Lost », « Sweet Disposition » ou l’incroyable « Fader ».

Si l’univers a évolué à plusieurs niveaux ; dans une direction plus éclectique, on retrouve aisément quelques repères laissés avec parcimonie sur ce nouvel opus avec Dougy Mandagi en formidable interprète.

Rabbit Hole, qui aura été la première annonce de l’album traduisait une évolution peu marquée pour ce « The Temper Trap » et laissait supposer un retour du groupe en territoire conquis.
L’introduction acoustique délicate partant vers un pop-rock progressif en avait tout l’air.

Le premier titre de « The Temper Trap », et seconde annonce de cet album, « Need Your Love » caractérise davantage la tendance 2012 de The Temper Trap, jouant un pop-rock où les claviers font leurs apparitions. Déroutant sans être désagréable, il s’agit du Temper Trap qui me touche moins, même si le refrain se montre particulièrement entêtant sur des paroles entre mélancolie et espoir, le tout animé par l’amour.

London’s Burning, derrière son titre révolté, présente une nouvelle facette du travail réalisé sur ce nouvel album, avec un mélange complexe de mélodies, de discours en arrière-plan et d’hymnes clamés par les chœurs.

Passé les deux premières vagues de l’album, les courants complexes disparaissent pour nous laisser profiter sur quatre pistes d’une atmosphère moins confuse, presque harmonieuse.

Trembling Hands livre d’abord, avec un sens inné de la mélodie, une ballade pop pleine de charme, à l’orientation indie-pop assumée, tandis que The Sea is Calling pourrait être comparé dans ses premières minutes à Soldier On, dans une ballade calme, chargée d’émotion, d’une mélancolie du souvenir surtout.

Miracle est l’une de ces perles au milieu de ce « The Temper Trap ». La voix de Dougy atteint ici un véritable niveau de sensibilité et d’authenticité, touchant, et touché par une sorte de grâce. Le reste se fait presque oublier et nous plonge dans une bulle sonore véritable.
Enfin This Isn’t Happiness enchaine sans difficulté sur un titre chaud et rythmé, au refrain collant.

Where Do We Go From Here?, serait-ce la question que s’est posée le groupe en proposant une orientation nouvelle pour cet album. Ici, le groupe tente de concilier des textures musicales à l’ancienne, plutôt rock 80s à l’indie-pop actuel, et le résultat s’en trouve somme toute réjouissant. Faire du neuf avec de l’ancien, une recette qui fonctionne ici.
Bien plus que Never Again, qui livre un titre pop, à la saveur trop terne, trop amère pour me convaincre de son potentiel.

La grandeur sur la fin.

Dreams enclenche le décollage de la navette Temper Trap pour une exploration des grands astres sonores. On suit de la mise à feu jusqu’à la percée de la stratosphère, scotché à notre fauteuil d’auditeur.
C’est dans cet espace qu’I’m Gonna Wait s’invite pour une ballade pop-rock convaincante, à l’ambiance très anglaise, rappelant les tubes d’autres générations.

Leaving The Heartbreak Hotel ferme la liste des douze titres sur un titre soigné, sorte de leçon d’esthétisme musical, pleine de charme au final impeccable et au dosage millimétré.

Il en ressort un album contrasté, souvent plus pop que rock, plus complexe aussi, une sorte de maturité peut-être. Sans être le Temper Trap que j’attendais, ou que je m’attendais à découvrir sur ce second album, le quatuor australien dévoile des titres d’une qualité indéniable et un album abouti. La traduction d’une réflexion sensée et de longue date qui aura une nouvelle fois porté ses fruits à maturité.

Sortie de The Temper Trap pour le 21 mai chez Infectious/PIAS.

thetempertrap.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques