Airship secoue la Boule Noire

Journée marathon en ce jeudi 20 octobre puisque le soir même je vais voir Airship pour la 4e fois sur leur tournée automnale dans la minuscule salle parisienne du 18e !
Mais avant j’ai eu l’honneur de pouvoir interviewer le groupe (encore merci à Fred et Marie de PIAS France). Il s’agira par ailleurs du 3e concert des mancuniens dans la capitale française ! Je récupère aussi mon pass photo à l’ouverture de la salle et direction la barrière, enfin pas de précipitation vu que les gens tarderont à arriver.

La salle se remplit petit à petit pour la première partie : Toybloïd. Je passerai très brièvement sur ce groupe français qui a plus l’habitude de poser sur scène que de délivrer une musique qui se veut au final inintéressante et répétitive. Le tout emmené par une chanteuse à la voix criarde et insupportable. Le point positif est qu’ils ont ramené pas mal de leurs proches et potes qui sont restés aussi pour regarder le set d’Airship. Airship qui justement monte sur scène pour s’installer tranquillement. Donc c’est la 4e fois en un mois que je les vois et les frissons comme l’euphorie sont bel et bien toujours là ! Pas le temps de reprendre mon souffle , je règle convenablement mon appareil photo et c’est parti pour 1h de set ENVOUTANT !!

Le groupe donne le ton dès le début de leur set avec un de leurs singles « Algebra ». L’intro ponctuée de voix est lancée avant que les membres du groupe (qui semble visiblement en grande forme même après 1 mois de tournée européenne) ne se déchainent sur ses instruments respectifs. Ça joue fort ! Elliott et Marcus s’excitent sur leurs guitares tandis que Steven s’acharnerait presque sur sa batterie, les cheveux virevoltant dans tous les sens. Seul Tom derrière sa basse reste étrangement calme (et ce pour tout le concert). Il n’en est pas moins efficace ! Le tout donne évidemment un côté surpuissant au morceau, Algebra est indéniablement une chanson qui vous colle des frissons à la peau et vous emporte dès les premières notes.

Pas le temps de dire « ouf » que le groupe enchaine avec « Invertebrate ». L’intro, là aussi, envoie ce qu’il faut avec une batterie omniprésente et si redoutable ! Même après Algebra le public reste très posé et seules quelques têtes aventureuses bougent à droite à gauche. Je suis visiblement la seule qui prend un réel plaisir à chanter (presque à tue-tête) les paroles.

S’ensuit le mélodique « Test » avec ces petites notes au clavier qui donne un peps incroyable au morceau, le tout rythmé par des guitares incisives (notamment sur les refrains) et la voix surpuissante et envoutante d’Elliott. Elliott qui est sans aucun doute le leader ce soir. Le groupe est très content d’être là, Elliott et Marcus lancent quelques « merci » avant d’ajouter qu’ils sont heureux de revenir, d’autant plus que leur album est sorti dans les bacs français depuis 10 petits jours.

Arrive une chanson que j’apprécie particulièrement pour ses lignes de basse et son intro à la guitare percutante: « Spirit Party ». Marcus s’excite de plus en plus, fléchissant les genoux et allant d’avant en arrière. La chanson se veut super prenante, notamment avec les « Let’s have a Spirit Party » scandés par le groupe (et par mon voisin de derrière, enfin je n’étais plus seule). Les têtes se secouent finalement un peu plus qu’au début du set. Oui 4 chansons plus tard, le public rentre enfin dans le concert et les applaudissements se veulent plus francs et plus chaleureux. Elliott lui continue de sourire, tel un gamin heureux d’être ici.

Ils sont maintenant sur le point de jouer mon morceau de prédilection: « Vampires ». TOUT, je dis bien TOUT dans cette chanson me plait au point que je l’écoute quasi en boucle tous les jours !! De l’intro jusqu’à la dernière note je me sens prise dedans, les frissons sont là en permanence. La mélodie au clavier vous reste facilement en tête et sonnerait presque d’une manière inquiétante ! La batterie est diablement efficace, Steven frappe sans relâche et sans retenue, ponctuant la chanson par des « All my friends » très percutants et très prenants.

C’est avec un énorme sourire collé sur mes lèvres et des frissons partout qu’arrive un b-side d’Algebra: « Never Awake ». Écrit il y a facilement 2/3 ans, il se démarque facilement des autres morceaux, car elle se veut très très rythmée, dansante même, vraiment très « rock ». Déchainé derrière son micro, Elliott va nous livrer 3min30 de rythmes effrénés avec une voix très puissante.

Enfin un peu de répit avec la magnifique chanson « Organ » qui sera malheureusement gâchée par un groupe de jeunes éméchés qui hurlaient par dessus le morceau… La chanson prend son envol, triste, mais si belle, et ce même sans la présence de la chanteuse Ritzy Bryan (The Joy Formidable) qui avait gentiment prêté sa belle voix sur le morceau.

S’ensuit de nouveau un b-side (de Kids cette fois) que j’apprécie tout autant « Summertime ». Morceau là aussi très rythmé que j’aime surtout pour ses magnifiques choeurs qui vous prennent aux tripes. La chanson mérite amplement son nom. Dès que vous l’entendez, vous avez l’impression de revenir aux étés que vous passiez étant jeunes, avec vos potes autour d’un feu de camp ou tout simplement sur la plage. À écouter d’urgence les jours de déprime !

Elliott prend ensuite le temps de nous expliquer pour ce concert, leur tour manager Fin s’est donné la peine d’écrire la setlist en français ! Le tout avant d’ajouter « next song we’re gonna play is called C’est l’Enfer ». Le temps de remettre les amplis qui se déplaçaient malgré eux sur la scène et This is Hell est donc lancé. J’aurais aimé qu’il fasse aussi chaud que là bas dans la salle, mais non toujours pas vraiment d’excitation ressentie… Le public reste indéniablement calme ce qui est assez frustrant sachant qu’on s’approche inexorablement de la fin du concert. Bref This is Hell se veut aussi calme, mais très dark par ces paroles, avec le groupe qui reprend en choeur « I don’t ever want to be like them ». Chanson qui prend une tout autre dimension live pour ma part. Autant sur cd je la passe vite, autant sur scène elle me captive.

Place maintenant au sublime, mais là aussi très sombre « Gold Watches ». Paroles sans espoir, mais elle a un côté « magique », surement du fait que la voix d’Elliott est particulièrement belle sur celle-ci ! De quoi aussi vous demander par vous même qui sera à vos côtés jusqu’à ce que le mot vienne vous chercher. Une larme coule inexorablement de mon oeil gauche, je trouve ce morceau vraiment poignant. À éviter donc les jours où vous déprimez.

Arrive le titre de l’album « Stuck in this Ocean ». Le groupe heureusement raccourcit l’intro live (un tantinet un peu trop longue à mon goût sur l’album). Le ton très dark est donné d’emblée avec un « I’ve been living in a coma, created by myself ». De quoi plomber l’ambiance pour quelques minutes, mais heureusement la batterie redoutable de Steven se fait entendre avec plaisir après le 2e couplet, le tout rejoint une fois de plus par de sublimes choeurs !

La fin du set se fait proche ! Le groupe entame le tant attendu (sauf pour ma part sûrement) « Kids ». Là bizarrement les gens se mettent à danser, et certains même à chanter les paroles… Morceau très incisif et rythmé, MAIS non pour ma part je ne prends pas trop sur cette chanson contrairement à mon voisin de derrière qui se déchaine littéralement !

Et voilà, le set touche à sa fin, Elliott remercie chaleureusement le public d’être venu nombreux ce soir et souhaite une bonne nuit avant que les premières notes du SUBLIME « The Trial of Mr Riddle » ne résonnent ! Chanson la plus poignante à mes yeux sur l’album, elle prend une ampleur inimaginable sur scène ! Marcus m’avait confié pendant l’interview qu’elle restait sa chanson préférée de l’album live. On comprend de suite pourquoi : le guitariste est plus que déchainé pendant les 8 MINUTES que dure la chanson ! De mon côté je ne peux m’empêcher de verser quelques larmes sur cette chanson qui pour prend pour moi une signification des plus importantes. Le final, et QUEL FINAL de 4 minutes est toujours aussi prenant et bluffant avec des guitares plus qu’incisives et une batterie surpuissante ! Le public se met même à applaudir en rythme. Serait-il ENFIN conquis par la puissance et le professionnalisme du groupe ?

Car en dépit d’être jeune, Airship a déjà définitivement acquis une certaine maturité et une certaine maitrise de leurs shows ! On peut les féliciter d’être déjà allés loin après la sortie de leur 1er album et on ne peut que leur souhaiter encore plus de succès pour le 2e qui devrait sortir en milieu d’année prochaine ! Ainsi qu’une nouvelle tournée européenne ! Pour l’heure, ma pote et moi avons décidé de finir la tournée en beauté par un dernier concert du quartet mancunien à Leeds !

Crédits photographiques : Charlotte Prince

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Charlotte Prince

Reporter à l'épreuve des lives ! Passionnée par le rock anglais !