Rencontre avec Laura, la félinité incarnée de Puss In Boots

Depuis quelques années, Puss In Boots, quintet groupe rock parisien fait parler de lui sur la scène nationale (Printemps de Bourges, Bataclan) et aussi en image à travers des clips osés. Un univers rock-électro sombre, bouillant et sensuel. J’ai rencontré Laura, la leader un brin sulfureuse du projet pour essayer de percer les mystères du groupe.

crédit : Clément Nataf
  • Salut Laura, tu es la chanteuse et compositrice de ton groupe Puss in Boots, tu me le présentes ? Qui t’entoure dans ce projet aussi bien dans le groupe que ceux qui gravitent autour ?

Puss in Boots est un projet électro rock fondé en 2005 avec Alex, mon partenaire et producteur.
J’évoluais précédemment dans des groupes très rock depuis mes  17 ans.
La singularité de Puss vient de notre binôme avec Alex et de la complémentarité de nos compétences, car il vient du milieu électro, et moi de l’univers plus organique du milieu rock.
Nous proposions des live électro  et des DJ sets pendant les 2 premières années d’existence de Puss mais notre goût pour une vraie session rythmique en live, notamment une vraie batterie nous a poussés à revoir notre line-up et chercher un vrai batteur.
Hervé (ex-batteur de Kickback), et Morgan à la basse ont rejoint le projet l’année suivante.
Et cette année pour la sortie de l’album, notre toute nouvelle recrue Damien vient d’intégrer le groupe en guitare lead.
Laure Decailly, notre manageuse (MyTourManager) prend également une part très importante de la vie de Puss. J’ai pu enfin lui déléguer tout un panel d’activités lié à la musique comme le booking qui m’empêchait de composer et de trouver le temps pour. Elle nous épaule depuis 2 ans bientôt, dans les bons comme les mauvais moments.

  • En bossant avec trois mecs dans Puss In Boots, tu ne serais pas un peu garçon manqué ?

Étrangement non.  Ou peut être juste sur scène, mais il s’agit plutôt d’un côté androgyne que d’un coté garçon manqué.
Par contre, j’ai toujours eu cette vocation de « leader » dans mes projets, et même dans ma vie professionnelle.  J’ai toujours été poussé par l’envie de créer, de monter des projets artistiques, de solliciter les autres pour des shootings, des vidéos, des featurings…C’est une qualité que d’entreprendre, mais aussi un défaut. J’ai beaucoup de mal à lâcher prise et j’espère ne pas être trop dictatoriale !
Je travaille beaucoup en collaboration avec des filles. Nous sommes soudées dans la musique.
J’ai d’ailleurs une petite pensée pour Dorothée de Control, et Suzanne Combo (ex Pravda)  ou Demi Mondaine que j’estime beaucoup.

  • Ton groupe, je le définis comme un mélange de rock très sensuel, souvent sombre, avec un son lourd, agrémenté de sonorités électroniques qui a contrario donnent un côté plus vivant à l’ensemble. Ma définition, tu en penses quoi ? Tu me donnes la tienne ?

Très juste ! C’est de “l’électro rock disco cold wave“.  Nous sommes fans absolus de Depeche Mode et Goldfrapp.
Effectivement, le beat electro et les synthés apportent une chaleur et un rythme presque clubbing tandis que la partie organique – guitare batterie – reste  fondamentalement très rock y compris dans l’identité vocale.

crédit : Valentin Simon Ottone
  • Qu’est-ce qui t’influence quand tu écris et composes ? Une préférence entre la journée et la nuit pour composer et écrire des textes ?

Principalement la nuit ! Inefficace au possible la journée.
Je n’ai pas encore bien analysé mon processus de composition…
Certaines fois je peux sortir quelque chose d’efficace très rapidement et plancher des mois sur un titre.
Je suis assez introvertie, j’imagine qu’il s’agit d’un échappatoire comme pour beaucoup de musiciens.
De toute évidence, ma vie personnelle est souvent à l’origine des titres, mais nous essayons depuis peu de désincarner et dépersonnaliser les textes pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Nos morceaux relatent souvent le tourment des relations humaines et de l’érosion sentimentale.

  • Un concert de Puss In Boots, ça a quoi de spécial, de singulier ?

Il y a une vraie différence entre le CD et le live : le live est très énergique et « humain ».
Nous cherchons l’interaction en concert et l’inédit avec le public.
Puss in Boots c’est une machine de guerre en live que le support CD ne saurait retranscrire.
Il peut y avoir un côté déceptif si les gens s’attendent à retrouver exactement ce qu’il y a sur le CD, notamment avec des titres plus pop comme Love the Bass, mais nous avons une vraie puissance de groupe sur scène et nous avons pris le parti de jouer avec notre essence et notre force.

  • Tu te souviens du premier concert que tu as fait avec ton groupe ? C’était où ? Comment était le public ?

Je ne me souviens pas du tout du premier live car nous avons fait beaucoup de DJ sets en Europe avant de commencer en formation de groupe.
Mon premier vrai live avec le line-up quasi actuel, gravé dans mon esprit, reste la première partie de White Lies à la Maroquinerie pour les Inrocks en 2009.
Nous étions très contents pour ce premier concert d’ouvrir pour White Lies que nous aimions beaucoup.
Le public était assez statique, mais il a apprécié manifestement, car nous n’avons pas eu de mouvement de foule vers la sortie et surtout il était très ponctuel, car la salle était remplie même pour nous. Un grand merci pour cette ponctualité !

  • Les dates à venir pour le groupe, quelles sont-elles ?

Planning chargé ! Dans un futur très proche, nous jouons le 31 au Bus Palladium pour Halloween.
En famille dans l’antre du rock !  Venez déguisés !

Et peut-être un petit clip en diffusion comme cadeau…

  • Pour l’instant, tu as sorti un EP avec ton groupe ? Un album est-il prévu ?

Nous avons en effet sorti un EP et sommes présents sur des compils via SFR et des covers notamment le tribute pour l’artiste BUZY.
Quelques synchronisations également pour SFR, le prochain film de Virginie Despentes « Bye Bye Blondie »  et une synchro pour Galliano.
Nous sommes sur la finalisation de notre album avec un clip tout neuf.

  • Tu voues une véritable passion pour les chats, au point de t’être fait tatouer sur le ventre notamment une famille de chats. On va éviter de se la jouer 30 Millions d’Amis, mais comment expliques tu cette passion aussi intense pour les félins ?

Il s’agit d’un hommage à Colette, en référence à son livre Dialogues de Bêtes que j’ai lu toute petite.
Mes tatouages sont inspirés de calligraphies extraites de son livre.
J’ai commencé à les reproduire et les dessiner… Le dessin était ma première passion. Mes tatouages se réfèrent à cette première passion dans ma vie.
Je me suis livrée à des études d’art plastique plus jeune et j’ai commencé la musique assez tard.
Aujourd’hui nous avons développé avec Puss in Boots (Le chat botté ) un esthétisme félin en référence à mon personnage… Une sorte de caricature féminine du chat botté.
Il fait référence aussi au conte du chat botté, et plus généralement aux contes pour enfants.
Nous en proposons une version plus subversive.

crédit : Valentin Simon Ottone
  • Tu dois certainement être au courant de la sortie prochaine du nouveau film d’animation de Dreamworks « Puss In Boots » ! Un bon moyen de faire parler du groupe, non ?

Nous avions choisi cette dénomination bien avant que le film sorte.
Nous avons déposé Puss in Boots en 2004, car à l’origine il s’agissait d’un titre en featuring avec un DJ.
J’ai eu écho à l’époque de cette éventualité qu’un film de Dreamworks sorte sur le personnage de Puss in Boots dans Shrek.
Il s’agit d’un hasard contextuel, mais qui tombe plutôt bien, car le film sort l’année de notre album.

  • Tu me présentes un peu de la structure de management N.O.S.E Prod qui s’occupe du groupe ? Qui la gère, etc ?

Nose Prod c’est notre coach, mère et garde-fou Laure Decailly qui gère également MyTourManager
Elle nous a rejoints par coup de cœur.
Elle nous encadre depuis bientôt 2 ans sur Puss In boots en assurant aussi bien ses fonctions de manager, mais ses compétences vont au-delà, car laure effectue également le booking pour nous.
Nous travaillons en processus ouvert et collégial, mais Laure dispose de la force décisionnaire au sein de Puss en terme de stratégie et de communication.
Elle est la personne la plus disposée à nous guider et nous développer.
Nous cherchons à être encadré de façon professionnelle avec une synergie de compétences, que ce soit avec nos ingés sons, ingés lights, coach vocaux et tourneurs.

crédit : Valentin Simon Ottone
  • Avoir 15000 amis sur MySpace ou 2000 fans sur Facebook, actuellement, c’est quoi le mieux ? Je t’aurais posé la question il y a deux ans, qu’aurais-tu répondu ?

L’utilisation de ces deux plateformes ne relève pas du tout du même ressort et ne sollicite pas les mêmes cibles.
Myspace, quelque peu déserté, reste encore pour le grand public une plateforme d’écoute accessible, tout comme Deezer.
Facebook fait appel au lien social pour fédérer une fanbase active. C’est une relation quotidienne de partage et d’échange pour les fans.
Les deux sont complémentaires, mais la plus impactante et interactive reste Facebook.
Cependant il ne faut pas laisser de côté tous les autres supports sur le net, tel Noomiz qui est la vraie plateforme professionnelle de musique qui met en relation les artistes et les professionnels de la musique. Le site SFR Jeunes Talents qui confère également une visibilité pour les groupes et participe à leur développement…
Et bien sûr, il y a le pouvoir exponentiel des blogs !

  • Un petit best of cinq titres de ce que tu écoutes en ce moment ?

The Rapture avec In the Grace of Your Love et Midnight City de M83 bien sûr !
The Duke Spirit avec Bodies, Zola Jesus avec Vessel et enfin Unkle avec  The Dog Is Black
Je rajouterais à tout ça un petit Shaka Ponk pour les amis ! Et Die Antwoord pour la festivité sur la route.

  • Un groupe qui t’agace à la radio ?

La Fouine avec Toute la night, cette double cover est scandaleusement régressive !

  • Où peut-on retrouver les Puss In Boots sur le net ?

Partout, mais tout est sur notre site www.pussinbootstheband.com

  • Un dernier mot pour les lecteurs d’indiemusic ?

Venez déguisés le 31 octobre pour la Helloween Bus Party ! Miaou

  • Merci beaucoup Laura !

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques